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Mésopotamie Son Histoire 3500 Av JC 500 Av JC

Article fait par :Joël Guilleux et Claude Balmefrezol

Mis en ligne le 01/08/2021 à 09:03:16



La Mésopotamie Son Histoire 3500 Av JC  600 Ap JC 
 
 
 

Texte en grande partie  tiré de ce site   Antikforever.com   "4000 ans  d'histoire..."

 
 
 
Sumer 3500 Av JC 2000 Av JC
 
Introduction
 
La Mésopotamie est une région du Moyen-Orient située entre les fleuves Tigre et Euphrate, c’est-à-dire, pour une large part, l’Irak actuel.  Son histoire  se confond avec les débuts de l’Histoire  (periode udrant laquelle apparait, l'criture
Ce terme vient du grec « Mesopotamía » [ « meso » – « milieu, entre » et « potamos » – « fleuve » ]. Les grecs deisgnaient ainsi  le pays « entre deux fleuves ».mais aussi cel designé pour less Grecs et les Romains la partie du nord du croissant fertile,qui est pour nous l'Assyrie  paysage de plateaux où grace à son climat pluvieux les cultures peuvent être faites dans ces terrre  humides et relativement faciles à cultiver, alors que la partie sud,  ou  Babylonie » grace  à des plaines alluviales très fertiles encadrées par les fleuves Tigre et Euphrate, pratiquerune abondante agriculture irriguée.
La Mésopotamie, berceau des civilisations fut donc grace à sa situation géographique l’un des grands foyers de civilisation. C’est d’ailleurs en Mésopotamie qu’a lieu la révolution néolithique  et elle peut se targuer  du titre de « berceau des civilisations .
Vers la fin du VIe millénaire, le dessèchement du Proche Orient rendit les plateaux désertiques et découvrit dans les vallées de vastes territoires propres aux cultures.Mais il faut savoir que la présence de l’homme est attestée en Mésopotamie depuis la Préhistoire, à partir du Paléolithique moyen, au environ de 300 000 ans avant notre ère. avec la trace de  domestication des animaux et de cultures  peut-être  vers 10 000 ans av. J-C.  Mais il faut attendre le  Néolithique  pour voir apparaitre la poteries  soit  vers 7000 av. J-C. A cette période on a aussi  la preuve d’utilisation de briques crues ce qui prouve  les premières traces d’une vie sédentaire.
Autant d’attestations incontournables qui prouvent que la révolution néolithique, c’est-à-dire la première révolution agricole, a bien eu lieu tout d’abord dans cette région.
Avec la révolution agricole, la communauté disparate dee tribus de chasseurs-cueilleurs vont passer  progressivement vers une société relativement plus sédentaire basée sur l’agriculture, Ce qui implique la domestication des plantes et des animaux donc apparition del'agriculture et l élevage.
Nous avons donc les temoignages des premiers pas vers une société plus regroupée  qui maîtrise les techniques agricoles ce qui entraînant la production de surplus de production alimentaire qui opeuvent être echangé avec d'autre produits d'ou la naissance du commerce
Ces sociétés vont aussi  écoluer vers des des formes de structures administratives, politiques et idéologiques complexes et centralisées.  L'écriture va aiser en cela
Cette révolution sans précédent dans l’histoire de l’humanité va être constante durant toute la période néolithique est vers 3000 Av JC vont emerger des villes ce qui  marque la fin du Néolithique préhistorique et le réel commencement de l’ère historique.
mais revenons un peu en arriere

Vers 6000 av JC nous sommes en pllein période chalcolithique,   Les paysans vont utiliser le cuivre ’et nous avons des artéfacts tels que les premiers sceaux-cachets L'art arrive aussi avec less peintures murales et  la céramique décorée. On note enfin l’apparition des premiers sanctuaires ainsi que, pour les constructions, une utilisation généralisée de la brique..Pour l 'agriculture apparait le système de l’irrigation
Entre 6000 et 5000 av. J-C, vont se succéder trois types de cultures

:
 5800 à 5500 av. J-C, période de Hassuna 
5600 à 5000 av. J-C, période de Samarra  


5500 à 4700 av. J-C. Période de Halaf  
Vient ensuite  l’apparition de véritables États :
 4700 à 4100 av. J-C, Période d’Obeid
4100 à 2900 av. J-C.Période d’Uruk    C 'est durant cette période que  l’écriture se développe.  Les textes sont rès diffiicles à traduire mais nkous avons des textes à caractère administratif  et rien que sur l’Histoire évènementielle 
On entre alors de plien pied dans l 'Histoire avec  l’apparition d’une première forme d’écriture. La région entre alors dans son histoire.


2900 à 2300 av. J-C Période des Dynasties archaïques  qui règnent sur les Cités-Etats sumériennes de la basse région.
2300 à 2180 av. J-C  Période dite d’Akkad   qui succède aux  cités-Etats pour créer un premier état territorial qui va évoluer en un véritable empire.
 2180 à 2000 av. J-C. Période néo-sumérienne   L’empire d’Akkad s’effondre. Les cités sumériennes redeviennent indépendantes. Elles sont ensuite unifiées par la troisième dynastie des rois d’Ur qui vont ériger un nouvel empire.
2000 à 1600 av. J-C, c’est la période dite amorrite. L’empire d’Ur s’effondre à son tour, sous l’action des peuples Elamites et Amorrites. Ces derniers vont diviser la région en plusieurs royaumes, dont celui de Babylone, au sud, qui va dominer toute la région jusqu’à l’arrivée des Hittites.


1600 à env. 1000 av. J-C,Kassites qui règne sur Babylone. Au nord, c’est le royaume de Mitanni qui domine, bientôt évincé par le royaume assyrien. Apparait alors une rivalité entre le nord et le sud de la région, vite réglée par l’invasion des Araméens.
 1000 à 600 av. J-C.  Période néo-assyrienne court environ deLes Assyriens redeviennent une puissance pendant le IXème siècle av. J-C. Leur empire s’étend sur tout le Proche-Orient. Il connait son apogée sous la dynastie des Sargonides et s’effondre à la fin du VIIème siècle av. J-C sous les attaques des Babyloniens et des Mèdes.


625 av. J-C Période néo-babylonienne. Les Babyloniens s’approprient une grande partie de l’empire Assyriens, mais connaissent un déclin rapide.


539, Période Achéménide


331. L’empire perse disparait sous les coups d'Alexandre de Macédoine
140 fin de la dynastie des Séleucides qui  sont définitivement batuus par les  Parthes.
116 Ap. J-C. les romains vont conquérir puis abandonner  le nord de la région. Ils récupéreront définitivement ces provinces aux Parthes en 198 ap. J-C.


 
 Sumer 
 
 
 
Vers 3500, des populations : Sémites (Akkad ou Accad) et Sumériennes s'y installèrent.

Les Sémites occupèrent un territoire entre le Tigre et l'Euphrate et les Sumériens celui du fond du Golf Persique.
La Mésopotamie se trouva partagée en cités-États, qui connurent des fortunes et histoires diverses et furent en état de guerre quasi permanent. La civilisation
Sumérienne s'épanouit une première fois entre 2700 et 2300. Les premières dynasties, dites dynasties archaïques, émergèrent des villes d'Éridou, Lagash, puis Ourouk, le centre religieux. Cette période correspond à l'ère d'Ourouk ou de Djemdet Nasr.  


Après la conquête du Sumer par Sargon l'Ancien (2334-2279), la cité qu'il embellit et agrandit, Akkad (ou Agade, dont l'emplacement exact est encore discuté), devint la ville la plus puissante et son nom fut attribué à toute la région.
Cette époque de prospérité fut brutalement interrompue par l'invasion des
Goutis ou Gutis, vers 2200


La civilisation Sumérienne connut alors une renaissance. Elle fut dirigée par la cité d'Ur où le Roi Our-Nammou (2112-2095) fonda la IIIe dynastie. Cette dynastie de grands guerriers reconquit tous les territoires perdus et apporta à la région un siècle de prospérité.ais face à la faiblesse du pouvoir central les cités-États reprirent leur indépendance. En 2027-2026, ce fut la ville d'Eshnunna sous son Roi, Ilushu-Ilia, puis Suse en Élam, Lagash et Oumma, enfin en 2017, Isin avec Isbi-Erra (ou Ishbi-Erra, 2017-1985). En 2004, le Roi Élamite, Kindattu (v.2007) attaqua Ur. La ville fut mise à sac et son Roi Ibbi-Sin (2028-2004) fut fait prisonnier et exilé en Anshan.
Les Sumériens ne seraient pas d'origine Sémites (langue de type agglutinant). Lors de leur installation, ils rencontrèrent sûrement une civilisation élaborée et solidement encrée les Subaréens, mais leur dynamisme leur permit de s'imposer. Ils fondèrent leurs premières villes et développèrent l'irrigation et les cultures. L’agriculture était la base de l’économie Sumérienne et les méthodes et les techniques étaient très développées et ce bien avant le IIIe millénaire. En plus de la culture céréalière les Sumériens pratiquaient la culture maraichère et ils avaient des vergers, des palmeraies et des potagers. La région connut aussi une importante production de la laine et le développement de grandes industries textiles. Les lainages d'
Ur étaient très réputés. Progressivement ces cités formèrent des petits États indépendants dirigés par un souverain (un Prêtre-Roi).

Statue d'un Roi Prêtre - Ourouk - Musée d'Iraq - Bagdad

 

 
 
   La royauté semble dater de cette époque ou l’on engageait des chefs de guerre pour diriger la population. Le terme "Lougal ou Lugal" désignait le Roi et signifiait "Grand homme" et "Ensi" celui de Prince. De plus ce "chef politique" qui possédait un pouvoir absolu était également un chef religieux. Comme dans la civilisation Égyptienne il représentait le Dieu sur terre.
     Plusieurs cités-États se développèrent en parallèle :

Shuruppak (ou Shourouppak),
Éridou (ou Eridu ou Eridug ou Urudug),
Lagash (ou Al-Hiba),
Girsou (ou Girsu, Tellô aujourd'hui),
Larsa (ou Larag ou Larak),
Oumma (ou Umma ou Kissa ou kishsha),
Ourouk (ou Uruk ou Unug),

Ur (Our ou Urim)
 
VOIR PHOTOSCOPES    Mésopotamie Sumer Etendard d' Ur
                                                                                           Mésopotamie Sumer Lyre d'UR Tombe Reine Puabi Londres BM 

                                                                                              Mésopotamie Sumer Casque Meskalamdug Replique Londres BM

                     

 
 

Kish (ou kiššatu)
Nippur (ou Nibru ou Nibbur) et bien sur la ville d'Akkad (ou Agade) qui n'a toujours pas été localisée avec précision.
Kish contrôla rapidement les voies commerciales entre Sumer et Akkad et Nippur fut une importante cité religieuse où résidait le Dieu Enlil (Dieu de l’air et de l’atmosphère, divinité la plus importante du panthéon). La ville fortifiée fut entourée de remparts et était centrée sur les palais et sur le temple.
Au centre émergeait la ziggourat qui unissait le monde divin à celui des hommes.
Cette période est connue d'après la Liste Royale Sumérienne, texte écrit au XVIIIe siècle av.J.C. retrouvé près de
Nippur. Cette liste indique tous les Rois depuis l'origine. Elle mélange aussi bien des récits légendaires que d’authentiques évènements sans qu’il soit dans certains cas possible de distinguer les uns des autres.
C’est à
Éridou, connue pour être l’une des plus anciennes villes, que la royauté semble apparaître pour la première fois et la cité semble dominer la région. La Liste Royale Sumérienne, reconstituée à partir de dix-huit tablettes différentes par Thorkild Jacobsen, donne les dynasties et les noms des Rois qui ont régné sur le pays du Sumer depuis les moments les plus reculés de Kish "où la royauté est descendue du ciel" jusqu’au règne du Roi d'Isin, Sin-Magir (1828-1817). Le début de la Liste est en grande partie mythique.
Vers 2875, les
Akkadiens s'emparèrent momentanément du pays de Sumer et la royauté dominante passa à Kish. Vers 2850 elle revint en Sumer, à Ourouk, qui groupa le pays tout entier autour de son centre religieux. Contemporaine de Kish et Lagash, Oumma et Ur s'impliquèrent dans des rivalités de territoire. Le premiers grand souverain d'Ur connus fut : A-Kalam-Dug (ou Akalamdug, v.2590 à v.2570 ou v.2600 à v.2580). Son nom, en Sumérien, signifie "Le Père du bon Pays".
 
Casque en or trouvé dans le
tombeau de Mesh-Kalam-Dug -
Musée d'Irak - Bagdad
 
Casque en or trouvé dans le
tombeau de Mesh-Kalam-Dug -
Londres BM Copie
 
 
 
   Il fut le fils d'Our-Pabilsag (Quelques spécialistes le donnent comme le fils de Mesh-Kalam-Dug, son successeur). Il ne figure pas sur la Liste Royale Sumérienne. Il épousa Ashusikidingira (ou Ašusikildigira). Son tombeau (1054), également celui de son épouse, de Mesh-Kalam-Dug, ainsi que de sa cour qui l'avait accompagné dans sa mort, fut retrouvé dans la nécropole royal entouré d'un trésor. Il contenait de nombreux objets façonnés en or.
     Mesh-Kalam-Dug (ou Meskalamdug ou Mes-kalam-dug, v.2570 à v.2560 ou v.2500 ou v.2436), dont le nom en Sumérien, signifie "héros de la bonne terre" fut le Roi suivant. Il ne figure pas non plus sur la Liste Royale Sumérienne. Le nom de ce "Roi" est également mentionné dans son tombeau (1054) et celui de son "père" A-Kalam-Dug, avec le titre Lougal (Roi), cependant l'archéologue Léonard Woolley suppose que ce tombeau n'était pas royal. Dans les objets retrouvés dans celui-ci, comme cité plus haut, il y avait un magnifique casque en or ayant appartenu au Roi. Il épousa Ninbanda (ou Skoubad ?) et son fils lui succéda.
     Mesh-Ane-Pada (ou Mésannépada ou Mesanepada ou Mesannepadda ou Mes-Anne-Padda, v.2560-v.2525). Son nom, en Sumérien, signifie "héros choisi par le Ciel", il est parfois appelé Nanne, succéda à son père Mesh-Kalam-Dug, comme attesté par une inscription sur une perle en lapis-lazuli trouvée dans la cité de Mari. Sur la Liste Royale Sumérienne, il est le premier Roi énuméré pour la Ière dynastie d'Ur. Cette liste lui compte 80 ans de règne. Pour cette raison les spécialistes le reconnaissent comme le fondateur de cette Ière Dynastie.
     Il s'empara des cités de Kish, où il renversa le Roi Mesalim (ou Me-Salim ou Meslim, v.2550-v.2530), de Nippur et d'Ourouk où il battit son Roi Lougal-Kitun (ou Lugal-Kitun ou Lougal-Kildou, v.2545-v.2510) et il étendit son pouvoir sur la Basse-Mésopotamie. Il fit des cadeaux aux Rois de Mari afin d'entretenir de bon rapport avec la cité. Il épousa peut-être Pu-Abi (ou Puabi "Le monde de mon père") qui est indiquée en tant que "Reine". Pu-Abi, est connu en Sumérien en tant que Skoubad, qui est aussi identifiée comme l'autre nom de sa mère. Des inscriptions indiquent qu'elle était une "Nin", mot Sumérien qui peut désigner une Reine ou une Prêtresse. Mesh-Ane-Pada ne semble pas avoir été inhumé dans le cimetière royal. Il eut deux enfants : A-Ane-Pada et Mesh-Ki-Ang-Nanna qui lui succédèrent.
Tablette en écriture Sumérienne

 
 
   A-Ane-Pada (ou Aanapadda ou A'-anepada, v.2525 à v.2485) essaya de poursuivre l'œuvre de son père. Il est connu principalement par des inscriptions sur des ex-voto. Il aurait construit un temple au Dieu Ninhursag, à Tell el-Obed (Localité éponyme de la culture d'Obeïd) et un enclos pour le Dieu Enlil, à Nippur. Il ne semble pas avoir été inhumé dans le cimetière royal. Après sa mort la puissance d'Ur s'effrita peu à peu, sous les règnes de ses successeurs qui vont perdre le contrôle de beaucoup de territoires, dont son frère Mesh-Ki-Ang-Nanna (ou Meskiagnunna ou Mesh-Ki-Ang-Nanna ou Mes-ki-age-nuna ou Meskiag-Nuna "Le fils de Mesh-Ane-Pada", v.2485 à v.2450). À partir de cette époque, il semble que la dynastie de Lagash, avec son Roi Our-Nanshe (ou Ur-Nanshe) ait pris une certaine prédominance sur les autres cités et soit vite entrée en conflit avec la ville d'Oumma et avec la Ière dynastie d'Ur qui se termina vers 2430.
     Our-Nanshe (ou Ur-Nanshe ou Urnansche ou Ur-Nina, v.2520 ou 2494 à 2465 ou v.2490 à 2465 ou v.2480) est considéré par beaucoup de spécialistes comme le fondateur de la dynastie de Lagash. On a retrouvé plusieurs inscriptions qui mentionnent ce Roi, environ cinquante sur des tablettes d'argile, des assiettes, des briques, des clous etc... Certaines le présentent comme un grand bâtisseur, des temples : de Nanshe ; de Gadum-Dug (Déesse protectrice de Lagash) ; l'Ibgal (ou Ib.Gal ou (É.)IB.GAL) ; le temple de Girsou dédié à Ningirsu ; mais aussi des remparts à Lagash, des excavations de canaux et de la construction de statues.
     Sous son règne, la ville occupa semble t-il une situation prépondérante sur les autres cités du Sumer. Le commerce prit aussi de l'expansion en particulier avec Dilmun (aujourd'hui le Bahreïn). Lagash, cependant, entra vite en conflit avec la ville d'Oumma, sa grande rivale, avec qui elle se disputa la région frontière de la Gu-Edinna et avec les derniers Rois de la première dynastie d'Ur à qui elle prit beaucoup de leur territoire. Le fils d'Our-Nanshe, Akurgal (v.2465 à v.2455) lui succéda, puis les fils de celui-ci.
 
Relief votif perforé d'Our-Nanshe, le représentant
avec sa famille participant à la restauration du
temple de Ningirsu - Musée du Louvre

 

 
 
 
  
E-Anna-Tum (ou Eannatum ou Eanatoum, v.2455 à v.2425 ou v.2445), dont le nom veut dire "Digne de l'E-Anna" (La maison du Ciel), fut l'aîné. Il monta sur le trône de Lagash au moment ou les troupes du Roi Hadanish de Hamazi (Iran aujourd'hui) écrasèrent l'armée d'Ur, mettant fin à la domination de la cité. Il semble qu'il dut dans un premier temps repousser ces envahisseurs. Il mena une politique expansionniste et affronta plusieurs coalitions comprenant l'Élam, Kish, Ourouk et Ur.
     Il battit l'armée du Roi En-A-Kale (ou Enakalé, v.2400-v.2370) d'Oumma, et s'empara de la ville. Il signa finalement un traité de paix avec celui-ci, à la suite duquel pour commémorer sa victoire E-Anna-Tum fit creuser à la frontière des deux États un canal de démarcation sur le bord duquel il fit ériger la stèle de Mésilim dite "Stèle des Vautours". C'est l'un des premiers documents historiques connus.
   Puis E-Anna-Tum combattit les Élamites qui s'étaient introduit dans la région et les chassa du Sumer. Il prit plusieurs villes, dont Ur et Ourouk. Au Nord, il prit Kish dont il se proclama Lougal (Roi) et Mari. Son règne correspond à l'apogée de la première dynastie de Lagash et le pays du Sumer connut alors une grande prospérité. Malheureusement lors d'une nouvelle confrontation contre les Élamites, E-Anna-Tum perdit son titre de Roi de Kish.
     Il mourut sans laisser de postérité, son frère En-Anna-Tum I (ou E-ana-tum ou Ennatoum ou Inannatum, v.2440 ou v.2425 à v.2400) lui succéda. Il fut confronté tout de suite au soulèvement du Roi d'Oumma, En-A-Kale (Enakale, v.2400-v.2370), qui voulut reprendre les territoires perdus. Le conflit aboutit à la défaite de Lagash et En-Anna-Tum I fut tué au cours d'une bataille.
 
 
 
     Le fils d'E-Anna-Tum, En-Teme-Na (ou Entemena ou En-Metena ou Enmetena, v.2430 ou v.2400 à v.2375) aussitôt monté sur le trône, voulut venger son père et reprit le combat. Il écrasa l'armée d'Oumma et commémora son exploit dans une inscription gravée sur un cône d'argile, dit "Le cône d'En-Teme-Na". Il remporta ensuite une victoire sur le Roi d'Ourouk, Lougal-Kinise-Dudu (ou Lugal-kinishe-dudu, V.2400-v.2380) avec lequel il signa un traité renforçant sa position politique dans le pays de Sumer. Il fut le dernier grand souverain de Lagash. Ses successeurs ne furet pas capables de conserver leur position de force sur la région, s'en suivit une période d'instabilité où les Prêtres prirent un grand pouvoir. Les souverains d'Ourouk profitèrent de cette faiblesse et devinrent, au milieu du XXIVe siècle, la plus grande puissance de la région.
     À Lagash, un usurpateur monta sur le trône (voir à Lagash), Our-Inimgina (ou Urukagina ou Our-Uka-Gena ou Uruinimgina ou Our-Uinim-Gina ou Uru-inim-Gina, son nom à une lecture indéterminée, v.2350 à v.2340 ou 2378 à 2371). Son avènement s'effectua dans une période de troubles sociaux. Il prétendit dans des inscriptions d'une série de six documents avoir rétablit le bon ordre dans son pays, en éliminant l'iniquité qui y régnait. Il y étale tous les abus qui existaient et qu'il aurait réglé aussitôt monté sur le trône. Il aurait révoqué des percepteurs d'impôts trop nombreux et trop "gourmands".
     Il aurait aussi amélioré la situation des pauvres qui étaient opprimés par les riches et il aurait débarrassé la cité des criminels. Le règne d'Our-Inimgina, le dernier de la Ière dynastie de Lagash, est celui pour lequel nous disposons de la plus grande quantité d'archives cunéiformes provenant du site de Girsou (ou Girsu, Tello aujourd'hui), capitale religieuse du royaume. Sous son règne le conflit avec Oumma reprit et il fut marqué par une terrible défaite de ses armées devant celles d'Oumma et son nouveau Roi, Lougal-Zaggesi qui établit sa domination sur le pays du Sumer. Our-Inimgina fut semble t-il un grand bâtisseur, on n'a notamment retrouvé des traces de commémoration pour la reconstruction de plusieurs temples, en particulier celui de Ningirsu.
Fragment de la stèle de Mésilim, dite :
"Stèle des Vautours" Représentant la victoire
du Roi E-Anna-Tum sur la ville d'Oumma -
Musée du Louvre

 

 
 
 
  
Lougal-Zaggesi (ou Lugal-Zaggisi ou Lugal-Zagesi ou Lugal-Zage-Si ou Lugalzagesi, v.2375 à 2347 ou v.2340 à 2316 ou 2359 à 2335 ou 2350 à 2318 ou 2295 à 2271 ou 2294 à 2270) dont le nom veut dire "Roi qui emplit le sanctuaire", arriva au pouvoir à Oumma. Par à sa victoire sur le Roi de Lagash, Our-Inimgina (ou Urukagina ou Uruinimgina, v.2350-v.2340), il conquit, en plus de la cité de celui-ci, la ville de Girsou (ou Girsu, Tellô aujourd'hui), la ville sainte du royaume de Lagash, qu'il pilla et incendia.
     Avec cette victoire Lougal-Zaggesi mit fin à la Ière dynastie de Lagash. Il conquit ensuite Isin, Adab et Kish, où il renversa Our-Zababa (ou Ur-Zababa, v.2370 à 2334). Puis il guerroya jusqu'au Golfe Persique, il prit Ourouk et Eridou conquérant ainsi tout le pays Sumer, réalisant la première unification des cités Sumériennes.
     Il fit des raids jusque sur la côte Syrienne et conquit d’autres territoires sur l'Euphrate, dont celui de la cité de Mari qui devint vassale. Il prit le titre de "Roi de la terre des Sumers" gouvernant 50 cités dont les plus importantes furent, Mari, Lagash, Nippur, Oumma bien sûr, Ur et Ourouk où il fonda la IIIe dynastie (dont il sera le seul Roi d'ailleurs) et y installa sa capitale. Les documents contemporains pour cette période sont encore trop fragmentaires pour permettre à des chercheurs de reconstituer les événements réels avec une grande précision.
     Son pouvoir fut relativement de courte durée et son Empire disparut rapidement avec lui. En 2316, il fut attaqué dans sa capitale, Ourouk par Sargon le Grand d'Akkad (2334-2279) qui détruisit les remparts de la ville et le captura puis l'emmena dans un carcan, dans la ville sainte de Nippur contraint d'assister à son triomphe et l'offrit en sacrifice au Dieu Enlil. Cette chute de Lougal-Zaggesi mit fin provisoirement à la prépondérance des cités du Sumer sur la Mésopotamie.
Tablette en écriture Sumérienne La  renaissance  Sumérienne  - 2142 - 2004

 

 
  La chute de l'Empire d'Akkad en 2142, permit aux différentes cités-États de reprendre leur indépendance et la civilisation Sumérienne connut une renaissance, notamment grâce aux villes de, Larsa, Isin et surtout Lagash, où son Roi Goudéa (ou Gudea, 2142-2122) s'illustra et domina la région. Puis Ur, où le Roi Our-Nammou fonda la IIIe dynastie et se proclama Roi du Sumer et de l'Akkad. Cette dynastie d'Ur de grands guerriers reconquit tous les territoires perdus et apporta à la région un siècle de prospérité.
 
Goudéa - Musée du Louvre

 

 
 
  
Goudéa  (ou Gudea, 2144 à 2124 ou 2142 à 2122 ou 2141 à 2122 ou 2122 à 2102 ou 2080 à 2060) succéda à son beau-père Our-Bau en tant qu'"Ensi" Prince/Gouverneur de Lagash, puis se proclama Roi ("lugal"). Celui-ci avait commencé à rendre à sa Principauté sa puissance d'antan en dépit de la domination des Goutis.  Bien qu'il ait laissé un grand nombre d'inscriptions décrivant notamment la construction du temple de Ningirsu (ou Ningirsou), le règne de Goudéa est surtout connu pour le faste et le très fort développement que le Roi donna à la ville.
     Il aurait régné sur 216.000 sujets. Son indépendance et sa puissance sont soulignées par l'expédition militaire qu'il entreprit contre Anshan et les Élamites ou il triompha et offrit le butin au Dieu Ningirsu. Le Roi engagea également de grandes réformes sociales, il annula les dettes et permit aux femmes de posséder des terres familiales. Il fut divinisé après sa mort (Peut-être dès son vivant). En religion, il rétablit les anciennes fondations pieuses et augmenta la plupart des offrandes rituelles.
     Ce fut aussi un grand bâtisseur, il reconstruisit ou édifia une trentaine de temples et de chapelles comme à Ur, Nippur, Ourouk, Adab et Bad-Tibira (ou Tubal, non encore localisée avec certitude, il pourrait s'agir de Tell al-Madainet). Sa plus grande réalisation fut la construction du temple de Ningirsu, à Girsou (ou Girsu, ou Tellô aujourd'hui). On lui connait deux épouses : Geme-Shulpae (ou Geme-šulpae) et Nin-Alla (ou Nin-alla ou Ninalla), une des filles d'Our-Bau. Le musée du Louvre possède une collection de statues en diorite de Goudéa, qui révèlent combien la sculpture avait atteint la perfection. Elles représentent le souverain dans des offices religieux. Après la période de faste que donna Goudéa à la cité, arriva une nouvelle fois la décadence et se suivirent sur le trône quatre Rois en moins de 8 ans. D'abords son fils, Our-Nin-Girsou (ou Ur-Ningirsu ou Urningirsu ou Ur-Nin-Girsou, 2124 à 2119 ou 2122 à 2118 ou 2060 à 2055) qui lui succéda.
     Our-Nammou (ou Urnammu ou Ur-Nammu ou Namma Ur ou Ur-Namma ou Ur-Engur ou Ur-Gur, 2113 à 2095 ou 2112 à 2095 ou 2112 à 2085 ou 2048 à 2031 ou 2047 à 2030) dont le nom veut dire "Guerrier de la Déesse Nammou (ou Nammu)" arriva au pouvoir. Ce grand Roi fut un usurpateur, il fut Gouverneur d'Ur sous le règne du Roi d'Ourouk, Our-Hegal (ou Utu-Hegal, 2123-2113). On ne sait pas de quelle manière, mais Our-Nammou lui succéda sur le trône d'Ourouk. La nature des relations entre Our-Hegal et Our-Nammou est mal connue. Certains spécialistes avancent qu'ils ont pu être frères ?.
 
Our-Nammou -  Institut oriental de Chicago

 

 
 
 
   Les événements du règne d'Our-Nammou sont assez mal documentés. Après avoir fondé la IIIe dynastie d'
Ur, il partit en campagne et soumit la région. Il prit le titre de "Roi du Sumer et d'Akkad" et il se fit reconnaître de ces régions dans la ville sainte de Nippur. Our-Nammou gouverna ainsi sur un total de 23 cités-États. Les principales villes étant : Ur, Éridou, Larsa, Lagash, Nippur et Ourouk. Il lança également des campagnes dans la riche vallée du fleuve Khābūr, (ou Habur, actuel Haut-Djézireh), dans l'extrême Nord de la Mésopotamie. On a aussi retrouvé des inscriptions à son nom à Nagar (ou Tell Brak), en Syrie du Nord, dans la vallée du Djaghdjagh (ou Jaghjagh l'ancien Mygdonios), qui font supposer qu'il mena des campagnes militaires jusque dans cette région. Il souda des alliances diplomatiques en donnant ses enfants en mariage aux Rois des États voisins.
     Bien qu'il fût un Roi de nature expansionniste, il n'essaya pas de construire un immense Empire, tel que Sargon et ses successeurs l'avaient fait. Au lieu de cela, il se consacra à unir les villes de Mésopotamie et conforter son hégémonie. Il ne s'installa pas à Ourouk, il établit la nouvelle capitale à Ur et il mit en place de nombreuses réformes. Il réorganisa et centralisa de nouveau l'administration et la juridiction et entreprit la construction d'infrastructure importantes et de nouvelles routes commerciales furent ouvertes.
     Une de ses plus grandes réalisations fut la création d'un code de lois qui visait à assurer le bon fonctionnement de l'économie. Our-Nammou développa l'économie par le creusement de voies fluviales et de canaux qui améliorèrent l'irrigation et replanta des dattiers. Il réorganisa les deux ports de la ville. Ur, dont il rehaussa les remparts, retrouva avec lui sa splendeur d'autrefois. La ville sous son règne eut une population estimée à 30.000 habitants.
    Ce fut un Roi très pieux, il restaura de nombreux temples dans le pays et permit leur bon fonctionnement en choisissant lui-même les Grand Prêtres et les Prêtresses dans les principaux sanctuaires. Sa propre fille, Ennirgalanna, devint Prêtresse de Nanna (Dieu-lune) à Ourouk. Il fit construire un quartier religieux dominé par une grande ziggourat en brique cuite, appelée Étemennigurru (ou Etemenigur ou É.temen.Ni.Gùr.ru), dédiée à Nanna (Sîn en Akkadien).
Fragment de Stèle d'Our-Nammou

 


 
 
  À Nippur, il fit reconstruire le temple d'Enlil.  Beaucoup de spécialistes pensent qu'il fut tué sur le champ de bataille lors d'un affrontement contre les Goutis. On a retrouvé un poème Sumérien, "La mort d'Our-Nammou", qui nous dit que le Roi fit une visite aux Dieux de l'Enfer suite à sa mort sur un champ de bataille où il avait été abandonné "comme un pot broyé" (Après avoir été abandonnée par son armée).
     Shulgi (ou Sulgi ou Šulgi ou Shoulgi, 2095 à 2047 ou 2094 à 2047 ou 2047 à 1999 ou 2030 à 1983 ou 2029 à 1982) dont le nom veut dire "Noble jouvenceau", comme son père, Our-Nammou, vit son règne consacré à des travaux de réfection ou de construction des temples, en particulier à Nippur. Il adopta le titre de "Roi des quatre nations". Il créa et améliora les voies de communication du pays. En l'an 17 de son règne, il se lança dans une période de réformes très novatrices pour parer aux faiblesses de son royaume.
     Il bouleversa le système judiciaire par la création d'un code de loi (Que l'on attribue aussi à son père). Il unifia le système des impôts dans l'Empire. Il unifia l’étalon monétaire (Mine et sicle d’argent), le système des poids et mesures (Silà) et les calendriers des principales villes du royaume. Il réorganisa l'armée et créa une administration centralisée efficace. Il créa un système d'écoles (edubba) qui pouvaient fournir de manière uniforme la formation des fonctionnaires et il réforma le système d'écriture.
    À partir de l'an 24 de son règne, il se lança dans des campagnes militaires qui portèrent son Empire à son apogée. Il en effectua onze dans le Nord, pour s'assurer le contrôle de la grande route qui remontait le Tigre vers l'Arménie. Il soumit les populations Hourrites du Subartu (ou Soubartou, Haut-Djézireh) jouxtant le Nord de la Mésopotamie et les Assyriens. Puis il en fit contre Anshan qui devint un État vassal et l'Élam où il prit Suse.
Shulgi - Musée du Louvre

 
 
 
   Durant les six dernières années de son règne, il s'épuisa de campagnes militaires en campagnes militaires. Il tenta d’arrêter la progression de la
Dynastie de Simashki (en Élam) en mariant une de ses filles, Nialimmidashu au Roi de Warahshe, Libanukshabash (v.2080-v.2060) et une autre au Roi d'Anshan. Il mourut victime d'une épidémie (ou assassiné). Une inscription nous a livré le nom de son épouse principale, Geme-Su'ena et ses trois fils vont lui succéder.
      Amar-Sin (ou Amar-Su’en ou Amar-Sîn ou Amar-Sina ou Amar-Suena ou Amarsuen ou Amarsuena ou Bur-Sin, 2047 à 2038 ou 2046 à 2038 ou 1982 à 197 ou 1981 à 1973) dont le nom veut dire "Taurillon de Sîn" fut l'aîné. Il continua l'œuvre de son père et ce fut sous ces deux Rois que le Sumer atteint son apogée. Il réussit à agrandir l'Empire en y annexant une partie de l'Assyrie et en s'emparant d'Assur. Il défendit le pays en menant une campagne dans les montagnes de l'Élam, et deux autres contre les Hourrites menaçants à la frontière Nord de l'Empire.
     Chaque province fut tenue de verser, par un système de redevance, un impôt partagé entre la capitale administrative Ur et la capitale religieuse Nippur. Les pays vassaux versaient quant à eux un tribut sous forme d'argent ou de bétail. Malgré son organisation la IIIe dynastie d'Ur s'effondra progressivement. Il épousa Abi-Simti (ou Abî-Simti), sans enfants ce fut son frère lui succéda. Il faut noter que quelques spécialistes donnent Shu-Sin comme son fils.
     Shu-Sin (ou Su-Sin ou Shu-Suen ou Gimil-Sîn ou Šu-Sin ou Schu-Suen ou Schu-Sin, 2038 à 2029 ou 2037 à 2029 ou 2036 à 2028 ou 1974 à 1962 ou 1973 à 1965 ou 1972 à 1964) dont le nom veut dire "Celui de Sîn", deuxième fils de Shulgi succéda à son frère. Dès son intronisation il dut faire face à des révoltes contestant son autorité au Nord. Il défit Zabshali (Royaume se trouvant dans la région du Zagros central). Sous son règne, se profila aussi une menace sur la frontière de l'Ouest. Dés le début du IIIe millénaire des tributs sémites d'Amorrites (Que les Sumériens appelaient "mar-tu" nomades) franchirent périodiquement l'Euphrate.
     À la fin du IIIe millénaire, cette immigration se développa considérablement par l'Ouest du pays, mettant les Sumériens sur la défensive. Shu-Sin fit alors renforcé le mur défensif de 275 kms de long érigé par son père. Il maria une de ses filles à un Prince d'Anshan et une autre au fils du Roi de Simanum (Ville près de l'Assyrie), mais ce dernier fut chassé de son trône et Shu-Sin vint alors en aide au beau-père de sa fille et mata la rébellion. Il épousa Kubatum et son frère Ibbi-Sin lui succéda. Pour lui aussi quelques spécialistes prétendent qu'Ibbi-Sin fut son fils.
 
 
   Ibbi-Sin (ou Ibbi-Sîn, 2029 à 2004 ou 2028 à 2004 ou 2027 à 2003 ou 1964 à 1940) dut à son arrivée au pouvoir lutter contre les Hourrites (Royaumes du Hourri et du Mitanni). En Élam, il soumit Suse, puis le pays d'Anshan qui s'étaient révoltés, mais usé par des guerres incessantes l'Empire s'effrita. Face à la faiblesse du pouvoir central les cités-États reprirent leur indépendance. En 2027-2026, ce fut la ville d'Eshnunna, sous l'impulsion de Ilushu-Ilia (2027- ?), puis Suse, Lagash et Oumma. À la même époque les Amorrites envahirent le Sumer, coupant les routes entre la capitale et le reste du pays.
     Les guerres provoquèrent la destruction des récoltes et la famine dans le royaume. Ibbi-Sin envoya le Gouverneur de Mari et Isin, Isbi-Erra (ou Ishbi-Erra, 2017-1985) pour se procurer du grain à Isin, mais les Amorrites coupèrent la route et empêchèrent le ravitaillement. Isbi-Erra profita de cette situation et en 2017, il proclama l'indépendance de la région et repoussa les envahisseurs Amorrites. Il s'empara de Nippur, de Kish et d'Eshnunna et avec l'aide des Élamites il conquit les États voisins. Pour contrer la menace Ibbi-Sin ordonna la construction de fortifications importantes dans les villes, comme à Ur, mais ces efforts ne suffirent pas à arrêter les raids et à garder l'Empire unifié.
     En 2009, la Mésopotamie fut coupée en deux : Ibbi-Sin à Ur et Isbi-Erra à Isin. En 2007-2006, le Roi Élamite, Kindattu s'allia à Suse, il traversa le Tigre et attaqua UrIbbi-Sin s'était retranché. Isbi-Erra vint au secours de la cité et la sauva de l'invasion, mais en 2004, la coalition lança une nouvelle offensive et prit la ville qui fut mise à sac. Ibbi-Sin fut fait prisonnier et exilé en Anshan. Il fut le dernier Roi de la dynastie.
     Des chercheurs, comme James Vincent Kinnier Wilson et William H.Stiebing Jr, ont suggéré que les famines dans l'Empire, qui ont débuté son déclin, n'étaient pas que la cause des guerres, mais aussi d'un réchauffement climatique qui engendra une sécheresse à long terme et que même sans les guerres la IIIe dynastie d'Ur se serait effondrée. William H.Stiebing Jr écrit, preuves à l'appui de cette affirmation :
"Les études des sédiments du golfe Persique indiquent que le débit du Tigre et l'Euphrate a été très faible autour de 2100-2000 [...] Tous ces dommages causés à l'agriculture aboutissent à des pénuries alimentaires".
À partir de cette époque la région passa sous la prédominance des Amorrites, qui créèrent plusieurs royaumes depuis les citées dont ils avaient le contrôle. Tous ces petits royaumes finirent eux-mêmes par tomber vers 1750, du fait de l'invasion de la région par Hammourabi (1792-1750), Roi de la Ière dynastie Amorrite de Babylone.
 

Les Amorrites

 

   Les Amorrites (ou Amoréen ou Amorrhéen ou Amorite ou Amorrei ou Amorreos ou Amorritas, en Sumérien : MAR.TU ou KUR MAR.TU AI, en Akkadien : Tidnum ou Amurrūm ou Amurrû, en Égyptien : Amar, en Hébreu : 'Ĕmōrī  אמורי) étaient un peuple nomade antique, cité par plusieurs sources, y compris qui la Bible. Le nom se réfère à ce peuple sémitique qui se fixa et occupa le pays à l'Ouest de l'Euphrate dès la seconde moitié du IIIe millénaire. Ils furent selon toutes vraisemblance originaires de la région du Jebel Bisri, en Syrie méridionale.
     Leur langue, reste mal connue, car aucun texte écrit en Amorrite n'a été à ce jour retrouvé. Les correspondances se faisant à cette époque exclusivement en écriture Akkadienne. Il est probable qu'elle fut un dialecte qui appartenait au groupe Nord-ouest des langues Sémitiques.  L'amorrite est seulement authentifié par l'onomastique (Science de l'étymologie des noms propres) et certains termes repris en Akkadien.
 
 
L'histoire
 
   On ne sait pas pourquoi les Amorrites entamèrent une migration, peut-être pour des raisons de changement climatique. Ces nomades venus de l’Ouest, s’introduisirent petit à petit en Mésopotamie et se fixèrent. Ils s'organisèrent en bandes de pillards et prirent possession de vastes territoires. Des "Rois" de MAR.TU (ou Mar'tu) sont cités dans des textes d'
Ebla (XXIVe siècle) et dans ceux de la période d'Akkad (XXIIIe siècle). Une des premières mentions trouver des Amorites remonte à vers l'an 2240. Elle se trouve dans le récit d'une bataille sous le Roi Akkadien, Naram-Sin (2255-2218), qui les combattit dans le Nord de la Syrie et les intégra à son royaume.
     De toute évidence, cette intégration ne fut pas un succès parce que le successeur de Naram-Sin, Sar-Kali-Sarri (ou Shar-Kali-Sharri ou Sarkalisarri, 2218-2195) eut plusieurs conflits militaires avec eux. À cette époque, les Amorites étaient encore fortement nomades et ne vivaient pas dans une région donnée. Leur pénétration s'accrut lors des guerres avec les Goutis et s'accéléra à la disparition de l'Empire d'Akkad face aux Sumériens d'Ur. Ces derniers les décrivent comme des guerriers barbares.
Statuette en bronze d'homme agenouillé, trouvée à Larsa, dite "l'Adorant du Dieu
Amourrou"- Musée du Louvre

 

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                                                       Mésopotamie Babylone 1 Paléo Babylonien Amorites Larsa Support de Coupe Paris Paris Louvre                       
 
 
   Lors de la période de la IIIe dynastie d'Ur, à partir du règne du Roi, Our-Nammou (ou Ur-Nammu ou Namma Ur, 2112-2095), les Amorites se répartirent en deux groupes différents :
▪ Le premier, dont certains éléments s'étaient déjà sédentarisés en pays de
Canaan (aujourd'hui le Liban et la vallée de l'Oronte), se répandirent à travers le Nord de la Syrie et le Sud du Canaan.
▪ Le second, fut d'une plus grande importance historique, en particulier pour la Mésopotamie. C'étaient des nomades qui parcouraient le désert entre
Palmyre et Mari et qui faisaient paître leur bétail dans la steppe Mésopotamienne le long de l'Euphrate. Ceux-ci étaient très proches des Sumériens et étaient déjà connus donc depuis l'époque dynastique archaïque de cette région, parce qu'après leur migration ils avaient su se mêler aux civilisations locales. Cet afflux important de civilisation fit peur aux Sumériens.
 
  Pour l'arrêter, le Roi d'Ur, Shulgi (ou Sulgi, 2094-2047), en l'an 37 de son règne, fit construire des remparts dans tout le pays et il fit édifier entre le Tigre et l'Euphrate un mur pour contrer la menace que constituaient ces Amorrites. À la chute du Roi d'Ur, Ibbi-Sin (2028-2004) et de l'Empire du Sumer, devant les Élamites, les Amorrites profitèrent de ce vide politique et s'imposèrent. Ils prirent le contrôle de plusieurs cités. Au début des inscriptions Babyloniennes toutes les terres à l'Ouest de l'Euphrate, y compris la Syrie et le pays de Canaan, étaient connues comme le "pays des Amorites".
     De ces villes naquirent des royaumes où des dynasties Amorrites qui perdurèrent et comptèrent sur la carte politique de l'époque, et ce pendant plus de quatre siècles. Parmi ces "cités royaumes" et pour les principales on trouve :
Eshnunna, qui devint indépendante en 2027/2026, sous son Roi Ilushu-Ilia.
 

Larsa, où le Roi Naplânum (v.2025-2005), fonda aussi sa propre dynastie.
▪ La ville d'
Isin ou Isbi-Erra (ou Ishbi-Erra, 2017-1985), officier dans l'armée du Roi d'Ur, Ibbi-Sin, reçut en 2017 le commandement de la place d'Isin et de la région. Il profita de la faiblesse du Roi de son souverain en lutte contre les Élamites pour se proclamer Roi et fonder la Ière dynastie d'Isin.
Babylone et sa région sur laquelle la première dynastie Amorrite va régner de 1895 à vers 1595 et qui fut fondée par Sumu-Abum (ou Samou Aboum, 1895-1881).
Mari, sur le cours supérieur de l’Euphrate (en Syrie) où le Roi Yaggid-Lim (1830-1820 ou 1825-1815) fonda la dynastie Amorrite qui dura jusqu’à ce que Babylone écrase la cité. Le Roi Zimri-Lim (1775-1761/60) fut le dernier Roi de cette dynastie de Mari.

 

VOIR PHOTOSCOPES  Mésopotamie Mari Lion Bronze Paris Louvre 


Assur, plus au Nord, qui vit l’arrivée au pouvoir du premier Empereur d’Assyrie, Shamshi-Adad I (1814-1775).
Ekallāté (ou Ekallatum) forteresse de haute Mésopotamie dont Shamshi-Adad I fut le Roi en 1814 avant de devenir le premier Empereur d'Assyrie (1796).
Alep et le Yamkhad (Voir à Syrie Palestine).
  On trouvait aussi une implantation Amorrite dans d'autres cité de moindre importance comme : Marad, Malgûm, Mashkan-Shapir ou même
Ourouk.

Hammourabi - Musée du Louvre

 

 
 
 
   Cette période, qui s'étendit de vers 2030 à 1595, est appelée parfois par les historiens "Période amorrite". Elle fut très marquée par les rivalités entre ces différents royaumes Amorrites. On connaît assez bien son histoire par les archives retrouvées sur le site de Mari. Elle se déroula ainsi : Après la domination d'Isin, puis de Larsa sur le Sud de la Mésopotamie et celle du royaume du Yamkhad avec Alep, vint celle éphémère du Roi Shamshi-Adad I d'Ekallāté (ou Ekallatum).
     Après avoir dominé successivement leurs adversaires, ce fut finalement le Yamkhad à l'Ouest, avec le règne de Yarim-Lim I (ou Iarim-Lim, 1780-1765) et Babylone à l'Est, avec le règne d'Hammourabi (1792-1750) qui se partagèrent le Proche-Orient dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Pour l'un et l'autre de ces royaumes, les descendants de ces deux grands Rois ne surent pas assurer leur hégémonie et ils s'affaiblirent petit à petit jusqu'à s'écrouler, autour de 1600, sous les raids de la nouvelle puissance montante que fut le Roi Hittite, Moursil I (ou Mursili, v.1620-v.1590). Celui-ci fonda la IIe dynastie de Babylone en 1595.
     Après cela, les royaumes Amorrites furent supplantés par l'établissement de nouvelles ethnies. Il y eut les Hittites donc, puis les Kassites, avec la période de Burnaburiash I (ou Burna-Buriash ou Bournabouriash, 1521-1502). Celui-ci fut Roi de Mari, du Hana et de Babylone et ses successeurs de la dynastie Kassite agrandirent son Empire. Enfin et surtout, il y eut les Hourrites du Mitanni sous le règne de Shaushtatar I (ou Shaushatar ou Sausatatar ou Šauštatar, v.1440-v.1410).
Tête de statuette du Dieu Shamash (10,80 cm) - Musée du Louvre
 
 
 
 
Le panthéon Amorrite
 
   Les principales Divinités Amorrites étaient : Sîn le Dieu de la lune, Adad, Dieu de l'Orage ou d'une manière générale des éléments climatiques. Dagan, Dieu des semences et de l'agriculture. Amurru Martu qui bénéficiait d'un culte important à cette période. Il personnifiait les populations Amorrites. On trouvait aussi d'autres divinités communes à toutes les cités qui étaient celle du panthéon Mésopotamien, comme Enlil le Dieu du vent, Ishtar la Déesse de l’amour physique et de la guerre, Shamash le Dieu du soleil.

 
Les Amorrites dans la Bible
 
   Amorrite est un terme utilisé dans la Bible pour désigner certains montagnards des hauts plateaux qui habitaient le pays de
Canaan. Ils sont décrits dans la Genèse (10:16) en tant que descendants de Canaan, fils de Cham. Ils sont dépeints comme un peuple puissant, de grande stature, "comme la hauteur des cèdres" (Amos 2.9) qui occupait les terres à l'Est et à l'Ouest du Jourdain. La taille et la résistance mentionnées ont amené certains érudits Chrétiens, y compris Orville James Nave, à désigner les Amorites comme des "géants". Les termes Amorrite et Cananéen semblent y être utilisés plus ou moins de manière interchangeable. Amorrite étant un composant spécifique parmi les Cananéens qui habitaient le pays.
La destruction de l'armée des Amorrites - Gustave Doré (1832-1883)
 
 

 

 

Les Kassites
Origine  et  généralités
 
   Les Kassites (ou Cassite, en
Akkadien : kaššū) furent un peuple asiatique dont l'origine est encore incertaine. Wilhelm Eilers suggère qu'il se soit installé dans le Nord du Luristan. Walter Sommerfeld donne également une origine dans le Zagros. Louis D.Levine a suggéré une installation sur la rive orientale du petit Zab. Julian Reade situe le royaume de Namri (ou Namar ou KUR.ZALAG ou Namar AI ou Namar-in ou KUR Namar, à l'Est de la province de la Diyala) comme le pays des Kassites. Toutefois il faut préciser que pour attester l'une ou l'autre des propositions les preuves archéologiques ou épigraphiques manquent.
     On attribue communément au peuple Kassite le fait qu'il fut soumis par un clan Indo-européen, qui prit son nom et s’établit dans le Zagros méridional (Sans doute vers la région de l'actuel Luristan comme le propose Eilers). Lorsqu'Hammourabi (1792-1750) devint Roi de Babylone (Dynastie Amorrite), il fut à la tête d'un Empire assez important pour attirer les jalousies des Kassites. Leurs premières apparitions, que l'on situe dans la région de Sippar, remontent au Roi Amorrite de Babylone, Samsu-Iluna (ou Samsou-Ilouna, 1750-1712). À deux reprises, les Kassites tentèrent, mais en vain, de s'emparer de Babylone, sous les règnes de Samsu-Iluna et de son fils, Abi-Eshuh (1711-1684).
     Leur implantation en Babylonie fut donc être progressive. Ils s'étendirent par la suite et atteignirent, vers la fin de la dynastie Amorrite de Babylone, Alalah (ou Tel Açana, Turquie) sur l'Oronte et la région du Khābūr (ou Habur, actuel Haut-Djézireh). En 1595, Babylone fut attaquée par le Roi des Hittites, Moursil I (ou Mursili, v.1620-v.1590) qui s'allia au Roi Kassite du Hana. Babylone fut prise et pillée. Moursil I mit un terme à la dynastie Amorrite et fonda la IIe dynastie de Babylone, qui ne dura qu'une vingtaine d'année. Puis les Hittites laissèrent la place aux Kassites dans la ville, qui fondèrent une nouvelle dynastie (la IIIe de Babylone). Il est aussi dit que les Hittites ne régnèrent pas directement sur Babylone, dans le cadre d'une alliance, ils cédèrent le pouvoir aux Kassites en échange d'une aide pour contrer plus efficacement la menace que représentaient les Hourrites sur les frontières de leur Empire.
     Celle-ci fut la plus longue dynastie qui régna à Babylone. On sait qu'elle dura jusqu'à son anéantissement par les Élamites en 1153. Les Kassites transférèrent leur capitale, vers 1400, à Dûr Kurigalzu (ou Dour Kourigalzou près de l’actuelle Bagdad). Babylone, qui passa au second rang politique, retrouva quand même rapidement un rôle important et même prospéra sous cette longue et brillante dynastie Kassite. Celle-ci y contribua en perpétuant les traditions Babylonienne et en restaurant les temples et les sanctuaires.  On sait qu'ils étaient organisés en tribus "Les maisons", descendantes d'un ancêtre commun. On sait que les Kassites étaient réputés dans l'art du dressage des chevaux, ce sont sans doute eux qui ont banalisé l'animal en Babylonie. Ils ont également développé, en même temps que les Hittites, l'utilisation du char.
Détail de la façade du Temple d'Inanna construit par Karaindash I -Pergamon Museum - Berlin

  
 
L'art Kassite
 
   L'art Kassite est reconnu depuis peu par les historiens. Parmi les réalisations qu'on leur attribue on note notamment un type de "monument" qui leur est caractéristique appelé le kudurru. C'était une stèle en pierre gravée, généralement rectangulaire ou phallique avec sommet arrondi, utilisée comme un enregistrement de la propriété de la terre, comme un enregistrement de l'octroi de privilèges ou un enregistrement de solution à un différend. Les kudurru sont les seules œuvres d'art qui ont survécu de leur époque.
     Des exemples sont conservés au Musée du Louvre et au Musée national d'Irak. En fait, la dynastie Kassite, abandonnant ses origines rugueuses, s'est distinguée en récupérant l'art et la littérature des peuples conquis et en rénovant des ruines, dans le but très souvent de les améliorer. L'architecture fut donc reconstruite et leur emprunte est significative dans les anciens sanctuaires Babyloniens, où ils introduiront des innovations tels que des reliefs figuratifs des Dieux, des façades de temple d'où jaillit de l'eau etc... Tous ces nouveaux éléments seront ensuite repris par les Néo-babyloniens.
     Le palais Kassite le plus représentatif de leur art est celui de Dûr Kurigalzu (ou Dour Kourigalzou près de l’actuelle Bagdad), qui a nécessité près de deux siècles de travaux avant qu'il ne soit terminée. Il se distingue du palais Babylonien typique, comme celui de Mari par exemple, en l'absence de la centralité des deux cours, ainsi que dans les peintures murales représentant des fonctionnaires de la cour.
L'art sculptural Kassite produisit d'excellents produits, comme en témoignent les vestiges de la statue monumentale en diorite représentant le Roi Kurigalzu I (ou Karizalzu, 1401-1388), et la tête d'une lionne caractérisée par des stries géométriques pour tracer les rides. On a retrouvé des tablettes traitants sur les animaux, les plantes et les divinités, qui furent influencées par les mythes de la fertilité et de la fécondité.
La langue
      La langue des Kassites est très mal documentée, elle est seulement connue par quelques termes techniques. Les nombreux textes de leur époque sont en Babylonien. On ne dispose d'aucun texte complet en Kassite. Les plus importants sont : Un vocabulaire donnant 32 noms communs et 16 noms de divinités avec leur équivalent en Akkadien ; Une tablette provenant de la bibliothèque de l'Empereur d'Assyrie, Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631 ou 626) comportant une liste de noms royaux et de personnages privés avec leur traduction en Akkadien. Des tablettes de l'époque de la domination Kassite rédigées en Akkadien incluent des mots Kassites.
     Le nombre de noms communs Kassites y est limité (un peu plus de 60 vocables) et se référent principalement à des couleurs, des parties du char, des conditions d'irrigation, des plantes. Ces listes nous fournissent environ 200 éléments lexicaux supplémentaires pouvant être obtenus par l'analyse de plus nombreux anthroponymes, toponymes, noms propres de chevaux et descriptions sur l'art équestre. Les scribes avaient une importance considérable pour ce peuple. Les principales œuvres littéraires étaient des hymnes de louange aux Dieux. Il en ressort de ce peu de matériel qui nous soit parvenu, que les Kassites parlaient une langue sans lien génétique à toute autre langue connue.
La religion 
   Dans le panthéon, les divinités purement Kassites furent : Le Dieu de la guerre Shuqamuna (ou Šuqamuna) qui avait pour parèdre Shimaliya (ou Shumalija ou Šumalija), couple divin protecteur de la royauté. Kurigalzu I (ou Karizalzu, 1401-1388) leur consacra un immense temple à Babylone dans lequel les derniers Rois Kassites furent couronnés. Sakh identifiée à Shamash, Dûr et Shugab, Buriash le Dieu du temps et de l'orage, Harbe (ou Kharbe) et Kamulla et aussi des divinités d'origine Indo-aryenne, comme Maruttash (les Marut) et Shuriyas (ou Surya, Dieu soleil). Les Kassites adoraient aussi des divinités Mésopotamiennes traditionnelles comme, Marduk et Enlil. Cette population avait une divination pour la magie, qui fut ensuite étendue à d'autres peuples Mésopotamiens.
L'histoire
 
   Les Kassites envahirent donc pacifiquement une partie de la Mésopotamie, mais leur histoire nous est inconnue jusqu'au XVe siècle. Si l'on s'en tient à la liste des Rois de
Babylone, leur dynastie aurait compté 36 Rois sur 576 ans. Le premier de ceux-ci serait, Gandash (ou Gandaš ou Ga-an-du-uš ou Gan-dáš ou Ga-ad-da ou Gandasch ou Gandiš, 1730 à 1726), qui fut Roi de Mari et du Hana et qui fonda la dynastie. Il eut un fils qui lui succéda, Agum I (ou Ag-gu-um ou A-gu-um, 1726 à 1715). Suivirent sept Rois dont on ignore tout, jusqu'a Tiptakzi (v.1590 à 1570 ou 1616 à 1598) qui fut le dernier Roi de cette dynastie.
Kudurru (Stèle) du Roi kassite Melisipah II (ou Melishippak) - Musée du Louvre

 
 
 
   Vers 1570 la royauté passa à Babylone à Agum II (ou Agum Kakrime ou Ag-gu-um ou A-gu-um ŠI ou Agum Maḫrû ou ša A-gu-um ra-bi-i ou Agum râbi, 1598 à 1578 ou 1592 à 1565 ou 1570 à 1521 ou 1535 à 1510) fils de Our-Zigurumash (ou Urzigurumash ou UR-ši-gu-ru-maš ou Urzigurumaš ou Tazzigurumash). La date et les conditions exactes de sa prise de pouvoir nous sont inconnues. Il faut noter que certains spécialistes avancent qu'il fut le 8e ou 9e Roi de cette dynastie. Selon un texte du VIIe siècle, retrouvé à Ninive, qui serait une copie d'une inscription d'Agum II, celui-ci aurait ramené les statues de culte du couple des divinités tutélaires de Babylone, Marduk et Zarpanitu (ou Sarpanitu), qui avaient été emportées lors du pillage de la ville.
     Le texte dit qu'il les fit venir du pays des Hanéens, qui est situé sur le Moyen-Euphrate autour de Terqa, et non pas du pays des Hittites qui en étaient les voleurs comme on le lit parfois. La réalité de cet événement est malheureusement impossible à prouver. Cet acte lui permit d'assurer sa légitimité et il se fit reconnaître comme Roi par la ville. Il fonda la IIIe dynastie Kassite de Babylone (ou dynastie des Rois de Mari et du Hana). Les circonstances exactes de cette prise de pouvoir sont encore très vagues. Les Kassites de Mari et du Hana vont donc dominer la ville, mais aussi semble t-il le Pays de la Mer. Leur dynastie fut fortement imprégnée des traditions Babylonienne.
     Agum II eut un fils Burnaburiash I (ou Burna-Buriash ou Bournabouriash ou Burna-buriaš ou Burna-Buriyåš, 1521 à 1502) qui lui succéda sur le trône. Ce dernier s'empara de la ville d'Isin et instaura la domination Kassite sur le pays de Sumer. Il assura son hégémonie sur toute la Basse-Mésopotamie, qui prit le nom de Karduniash. Cette unité ne fut rompue ni par le Sumer au Sud ni par Akkad au Nord pourtant puissants. Il intervint aussi contre un Roi du pays de la Mer, au nom d'Ulam Buriash (ou Ulamburiash ou Shar Mat TAMT), dans le Sud Sumérien et s’empara de son territoire pendant que ce dernier était occupé en Élam.
     Il se pourrait qu’il ait dominé aussi Eshnunna et l’ensemble de la vallée de la Diyala. Certaines sources (Comme la Chronique appelée Histoire Synchronique) avancent que son contrôle sur le territoire Akkadien fut contesté par le Roi d'Assyrie, Puzur-Assur III (1503-1479). Il aurait finalement signé un traité de paix avec lui qui délimitait les frontières des deux royaumes.
     Il eut deux enfants qui lui succédèrent : Kashtiliash III (ou Kaštiliaš, 1502 à 1483), mais les preuves soutenant la royauté de ce fils sont plutôt circonstancielles, et Ulamburiash (ou Ulam-buriaš ou Ulam-Buriash ou U-la-Bu-ra-ra-ia-AS ou U-lam-Bur-AS, 1483 à 1475 ou v.1450). Le règne de celui-ci marque le moment où le royaume Kassite s'étendit à l'ensemble du Sud de la Mésopotamie. Selon la Chronique des premiers Rois, il profita de la fuite en Élam du Roi du pays de la Mer, Ea-gamil (1460- ?), qui dominait le Sud de la Babylonie, pour s'emparer de ses terres. Par contre nous ne savons pas vraiment pourquoi et comment se passa cette fuite d'Ea-gamil, l'hypothèse retenue par les spécialistes est qu'elle fasse suite à un conflit avec Ulamburiash. Ce dernier serait alors le premier Roi Kassite à dominer la Babylonie entière. Agum III (1475 à 1464) le fils de son frère lui succéda. Selon la Chronique des premiers Rois, sous son règne, le pays de la Mer se rebella, mais cette révolte fut vite mise sous contrôle.
     Il faut attendre les Rois : Karaindash I (ou Caraindash ou Kara-indash Uruk ou Kara-indash, ? à 1401) et ses successeurs Kurigalzu I (ou Karizalzu, 1401 à 1388 ou 1390 à 1388), Kadashman-Enlil I (1388 à 1375 ou 1388 à 1369) et Burnaburiash II (1375 à 1347 ou 1369 à 1333), pour que l'on dispose de sources contemporaines, grâce, à des correspondances que ces Rois échangèrent avec les Pharaons d'Égypte.
     Vers 1400 sous le règne de Kurigalzu I, les Rois Kassites abandonnèrent Babylone pour installer leur capitale à Dûr Kurigalzu (ou Dour Kourigalzou près de l’actuelle Bagdad). Le royaume Kassite de Babylonie, devenu le Karduniash, fut alors l'un des plus puissants du Proche-Orient avec l'Assyrie, le Mitanni, les Hittites et l'Égypte. Suivirent plusieurs Rois dont on sait peu de chose. Au XIVe siècle, les Rois Kassites firent face à l’émergence d’un nouvel ennemi, l’Assyrie, qui domina la Haute-Mésopotamie.
Représentation de Karaindash I dans un temple - Iraq Museum
 
 
 
   Un de ceux-ci, Kadashman-Enlil I (1388 à 1375 ou 1388 à 1369), est connu comme contemporain du Pharaon Amenhotep III (1390-1353/52). La domination de la dynastie Kassite se termina au milieu du XIIe siècle avec le règne d'Enlil-Nadin-Ahhe (ou Enlil-Nâdin-Ahi, 1160 à 1153 ou 1160 à 1157). L'attaque de l'Empereur d'Assyrie Assur-Dan I (1179-1133) affaiblit la dynastie au point de la laisser sans défense devant l’invasion du Roi d’Élam Shutruk-Nahhunté I (1185-1153), qui subissaient depuis des années la suzeraineté Kassite. Les armées Élamites investirent à leur tour toute la Babylonie. Le dernier Roi Kassite de Mari, Enlil-Nadin-Ahhe fut emmené captif en Élam en 1153 et tué, ainsi que les grands de son peuple.
     La dynastie Kassite laissa la place à un Prince d'Isin, Marduk-Kabit-Ahhe (ou Marduk-Kabit-Ahêshu, 1157 à 1140 ou 1155 à 1137 ou 1153 à 1139), qui fonda, vers 1150, ce que les historiens appellent la IIe dynastie d'Isin (ou IVe dynastie de Babylone). Les Kassites ne disparurent pas pour autant. Les familles installées dans le pays continuèrent de prospérer et occupèrent souvent de hautes fonctions. Ils s'assimilèrent à la population Mésopotamienne et prirent des noms Babyloniens. Ils suivirent ensuite l'histoire de cette région.


les Assyriens

 

 

   L'Assyrie fut à l'origine (vers 1800 av.J.C) une région du Haut-Tigre, du nom de sa capitale, la cité antique d'Assur. À la fin du troisième millénaire ce territoire fut colonisé par une population sémitiques Amorrites. Du XXIe au XIVe siècle, l'Assyrie resta à un stade archaïque, elle ne possédait qu'une ville, Assur, qui fut gouvernée par un Régent du Dieu Assur. Cette période nous est surtout connue par une importante documentation en cunéiforme retrouvée dans la ville de Kanesh (ou Kültepe), haut lieu des Hittites en Cappadoce. Elle fut constituée par la correspondance des marchands d'Assur qui y avaient établi un comptoir commercial. Plus tard, du IXe au VIIe siècle, en tant que nation et Empire, l'Assyrie vint à contrôler tous le "Croissant fertile", l'Égypte et la plus grande partie de l'Anatolie. À son apogée elle s'étendait sur quatre pays actuels : Syrie, Turquie, Iran et Irak. Les noms : Assyrie et Assyrien, sont issu du nom ancien Assur.
 

L'histoire

   L'Assyrie était déjà habitée pendant le paléolithique, comme en témoignent les recherches faites sur quelques-uns des crânes d'homme de Neandertal retrouvés. L'un des plus grands sites du Néolithique de la région, Tell Hassuna, fut le centre de la culture de Has. La région avait à l'origine le nom de la cité-État d'Assur. Certains spécialistes pensent qu'en fait, probablement les premières communautés agricoles sédentaires apparurent autour du VIe millénaire. Elles cultivaient l'orge et le blé et pratiquaient l'élevage des moutons, des bovins et des porcs.

     Autour du IIIe millénaire, l'Assyrie, comme toute la région Mésopotamienne, se trouva sous l'influence de la puissante civilisation Sumérienne, qui pendant une courte période maîtrisa cette partie de territoire, en particulier lors de la période de l'Empire d'Akkad (2334-2142) et au moment de la IIIe dynastie d'Ur (2113-2004). Plus tard, vers le début IIe millénaire, le territoire fut envahi par les peuples sémitiques Amorrites, à partir de ce moment, se développa véritablement la civilisation Assyrienne, d'abord grâce à des échanges commerciaux à partir de sa ville principale. L'Assyrie s'enrichit du XXe au XVIIIe siècle grâce au commerce des métaux précieux avec l'Anatolie centrale, puis elle traversa des âges sombres du XVIIIe au XVe siècle.
 

Tablette en écriture Assyrienne

 

 

 

   Vers 1800, elle tomba sous la coupe du Roi Amorrite d'Ekallāté (ou Ekallatum) Shamshi-Adad I (ou Samsi-Addu, 1814-1775), puis sous celle du Roi de Babylone, Hammourabi (1792-1750). Elle retrouva un temps son indépendance avant d'être soumise par les Rois Hourrites du Mitanni, pour enfin devenir une grande puissance à partir du XIVe siècle. L'Assyrie connut sa première expansion lorsque son Roi Assur-Uballit I (1366-1330) se libéra de la domination du Mitanni et constitua un puissant Empire rivalisant avec celui de Babylone, ou celui des Hittites.

     On distingue deux Empires Assyriens. Ce Premier Empire du XIVe à vers 1000 fut une première période qui connut son apogée sous les Empereurs Salmanasar I (ou Salmanazar, 1275-1245) et Toukoulti-Ninourta I (ou Tukulti-Ninurta, 1245-1208), avant qu'il ne périclite face à l'invasion Araméenne. Lors de cette invasion, les Assyriens, bien que considérablement affaiblie, réussirent à garder le pouvoir en Assyrie même, qui constitua le point de départ d'une reconquête ouvrant un Second Empire du IXe au VIIe siècle.

     À partir de Téglath-Phalasar III (745-727), les Empereurs Assyriens restructurèrent leur Empire, qui connut alors une expansion sans précédent. Sous les souverains, Sargon II (722-705), Sennachérib (705-681) et Assurbanipal (ou Assur-Banapliou, 669-631 ou 626), entre autres, les frontières de l'Empire furent repoussées : Au Nord jusqu'en Asie Mineure, à l'Ouest en Égypte et à l'Est en Élam. Bien que paraissant invincible cet Empire s'effondra après la mort d'Assurbanipal sous les coups des Néo-Babyloniens et des Mèdes, qui écrasèrent l'Empire Assyrien après de longues années de guerre, entre 625 et 609.
On trouve également trois classifications faite par les spécialistes :

▪ La période paléo-Assyrienne de vers 2400 jusqu'au XVe siècle,
▪ La
période médio-Assyrienne ou premier Empire d'Assur, de 1392 à 912,
▪ La
période néo-Assyrienne ou second Empire Assyrien de 912 à 609.

 

Représentation de la tenue Assyrienne - Photo avant retouche : Wikipedia.org


 

 

Voir Photoscopes Syrie Karkemish Til Barsip Palais Fresques Paris Louvre  

 

La  cité-État  d'Assur  -   vers 2400  à  vers 1800 

 
  
Assur (ou Ashour ou Ashur ou Assour, en Assyrien : Aššur, en Akkadien : Aššūrāyu, en Araméen : אתור / ܐ ܬ ܘ ܪ  Aṯûr, en Hébreu : אשור  Aššûr, en arabe : آشور Asur) fut une cité-État dont on sait finalement peu de choses sur sa population nomade qui fut à l'origine du peuple Assyrien. Un document donne des informations sur les listes royales qui énumèrent dix-sept Rois nomades, dont quinze portent des noms sémitiques de style Akkadiens qui constituent la première partie de la Ière dynastie.

     Selon les traditions Judéo-chrétiennes, la ville fut fondée par Ashur le fils de Shem, qui devint le Dieu protecteur de la cité. Georges le Syncelle (ou Georgius Syncellus, chroniqueur et ecclésiastique Byzantin, mort après 810), dans son Chronographia, cite un fragment de Julius Africanus (v. 160/180 - v. 240), qui date sa fondation à 2284. L'historien Romain Velleius Paterculus (v.19 av.J.C– v.31 ap.J.C), citant Aemilius Sura, déclare qu'elle fut fondée 1995 ans avant que Philippe V (221-179) de Macédoine fut défait en 197 à la Bataille de Cynocéphales par les Romains. La somme est donc de 197 + 1995 = 2192 pour la fondation de la ville.

     Diodore de Sicile (ou Diodorus Siculus ou Diódôros, historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) a enregistré une nouvelle de Ctésias de Cnide (Médecin Grec au service d'Artaxerxès II, historien de la Perse et de l'Inde, mort après 398 av.J.C), qui date la fondation 1306 années avant 884/883 (La date de début du règne d'Assur-Nasirpal II (ou Assurnasirpal, 884-859), la somme est donc de 883 + 1306 = 2189. La Chronique d'Eusèbe de Césarée (Écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-339) fournit encore une autre date qu'il situe avec l'arrivée au pouvoir de Ninus (Le fondateur éponyme de Ninive), en 2057, mais la traduction Arménienne de la Chronique met ce chiffre à 2116.

     Une autre tradition classique, trouvée dans les Excerpta Latina Barbari (ou Extraits Latins d'un barbare ou Excerpta Barbari), chronique universelle en Latin conservée dans un manuscrit établit en Gaule vers le début du VIIIe siècle, qui est la traduction d'un original Grec datant de la fin du Ve ou du début du VIe siècle, donne la fondation par le Roi légendaire Belus (ou Bélos, père de Ninus) en 2206.

     L'archéologie révèle que le site de la cité fut occupé dans le milieu du IIIe millénaire, dès la période Obeïd. Les plus vieux vestiges de la ville furent mis au jour dans les fondations du temple d'Ishtar, ainsi que dans l'ancien palais. Pendant longtemps, l'Assyrie se réduisit à une campagne qui portait le nom d’Assur. La culture Assyrienne fut d'abord comprise dans la sphère d'influence Sumérienne, comme semble l'indiquer des statuettes retrouvées, mais rien ne prouve la présence du Sumer dans cette région. La cité d'Assur, fut en 2330 intégrée à l'Empire Mésopotamien du Grand Sargon d'Akkad (2334-2279). Assur connut ensuite une période de pauvreté, probablement qu'elle fut envahie par les Goutis, puis elle fut contrôlée par la IIIe dynastie d’Ur (v.2113-2004). Ce fut vers 2100 que les "Assyriens" s'installèrent à Assur.

 

 

  Pour plus de détails sur la ville voir : Assur

 

Bas-relief montrant une attaque Assyrienne d'une ville
avec des archers et un bélier monté sur roues -
Palais Nord-ouest - Nimrud - 865-860

 

La  langue  et  l'écriture

 
   Les habitants de l'Assyrie antique utilisèrent dans un premier temps un dialecte sémitique très proche du
Babylonien (Une variante de l'Akkadien) écrit en cunéiforme. Les premières inscriptions, appelées OA (Old Assyrien), furent réalisés à la période paléo-Assyrienne. À la période néo-Assyrienne (ou Second Empire Assyrien, 912-609) ce fut l'Araméen qui devint de plus en plus la langue commune et il supplanta l'Akkadien.

     Ce fait semble être du en grande partie aux déportations massives menées par les souverains Assyriens où de nombreuses populations de langue Araméenne, conquises par les Assyriens, furent transférées dans d'autres parties de l'Empire. Les anciens Assyriens utilisèrent aussi la langue Sumérienne dans leur littérature et dans la liturgie, bien qu'à la période médio-Assyrienne (ou Premier Empire, 1392-912) ce fut l'Akkadien qui devint la principale langue littéraire.

     La destruction totale des capitales Assyriennes de Ninive et Assur par les Mèdes et les Babyloniens anéantit énormément des écrits ainsi que l'élite bilingue qui aurait pu être nécessaire à sa reconstruction. Au VIe siècle, une grande partie de la population Assyrienne qui survécut, utilisa l'Araméen et non l'écriture cunéiforme Akkadienne qui avec le temps ne fut plus utilisée par les Assyriens.

     Avec la montée de la Chrétienté Syriaque, l'Araméen connut une renaissance en tant que langue classique lors de la période du IIe au VIII siècle ap.J.C et les Assyriens modernes continuent à parler des dialectes néo-Araméens. La découverte de l'Assyrie commença par les fouilles à Ninive, en 1845, qui révélèrent la bibliothèque d'Assurnasirpal II (ou Ashurnasirpal, 884-859). Le déchiffrement de documents en écritures cunéiformes fut une tâche formidable qui prit plus d'une décennie, mais en 1857, la Royal Asiatic Society arriva à ses fins et la lecture en est maintenant possible. L'assyriologie a depuis réussi à reconstituer les morceaux anciennement oubliés de l'histoire de la Mésopotamie.
 

Bas-relief montrant le transport de cèdres
du Liban - VIIIe siècle

 


 

 

 

Les  arts  et  la  science

 
   L'art Assyrien préservé jusqu'à nos jours date essentiellement de la période
néo-Assyrienne (ou Second Empire Assyrien, 912-609). Il est surtout manifesté par les bas-reliefs, retrouvés en grande quantité dans les palais royaux. En effet beaucoup de ces bas-reliefs furent découverts dans les palais de Nimrud (ou Kalkhû) et Dûr-Sharrukîn (ou Khorsabad). Ceux de la capitale Assyrienne de Dûr-Sharrukîn, montrent le transport de cèdres du Liban (VIIIe siècle). On en trouve aussi qui dépeignent des scènes de guerre et de victoires militaires, où les sculpteurs représentaient le déroulement des nombreuses batailles et le châtiment qu'encourrait les opposants à l'autorité Assyrienne.

      Ils rajoutaient parfois des inscriptions expliquant ce qui était représenté. D'autres bas-relief détaillent des villages entiers avec précision ou encore l'Empereur avec différentes déités ou conduisant les cérémonies religieuses. Certains sont consacrés aux constructions de monuments, de jardins ou représentent des scènes de banquet. Ils avaient pour but de montrer la puissance de l'Empereur et étaient généralement fait à des fins de propagande.

     Ces reliefs de pierre ornaient les murs des palais royaux où les étrangers étaient reçus par le souverain. Une rare découverte de plaques de métal appartenant à des portes en bois fut faite à Imgur-Enlil (ou Balawat, à 27 kilomètres au Sud-est de l'actuelle Mossoul). La sculpture Assyrienne attint son plus haut niveau de raffinement à la période néo-Assyrienne. On peut observer l'évolution artistique des sculpteurs entre le palais d'Assur-Nasirpal II (ou Ashurnasirpal, 884-859) à Nimrud (ou Kalkhû) et ceux de Sennachérib (705-681) et d'Assurbanipal (ou Assur-Banapliou, 669-631 ou 669-626) à Ninive, qui constituent l'apogée de l'art des bas-reliefs et sont impressionnants de réalisme.

     Les bas-reliefs des palais Assyriens étaient sculptés sur des orthostates, de grandes pierres placées contre les murs du bâtiment. Un exemple frappant est le taureau ailé Lamassu (ou Shedu) qui garde l'entrée de la cour du souverain contre les démons. CW.Ceram indique (dans The march of archaeology lamassi) que ces gardiens étaient habituellement sculptés avec cinq pattes de sorte que quatre pattes étaient toujours visibles et étaient constamment présentés dans leur profil. Les sculptures ont été apotropaïques (Qui éloigne le mauvais sort) et étaient destinées à conjurer le mal.

Taureau androcéphale (Shedu) de Dûr-Sharrukîn - Musée du Louvre

 
   Les bas-reliefs des palais étaient peints. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à
Assur et à Nimrud (ou Kalkhû). Mais la plus impressionnante série de peintures Assyriennes fut mise au jour dans les années 1930, dans le palais de Til-Barsip. Le style et les sujets étaient les mêmes que ceux des bas-reliefs des grands palais. Habituellement les œuvres en pierres précieuses et métaux ne survivent pas ou peu aux ravages du temps, mais nous avons la chance d'avoir quelques belles pièces de bijoux Assyriens. Ils ont été trouvés dans des tombes royales à Nimrud. De nombreux objets en ivoire sculptés (Boîtes à fard, éléments de mobilier, plaquettes décoratives etc...) ont été retrouvés aussi dans les grandes capitales, surtout à Nimrud. Ce sont sans doute parmi les plus belles œuvres d'art retrouvées sur ces sites.

     Un morceau de cristal de roche, aujourd'hui au British Museum, déterré par Austen Henry Layard, en 1850, dans le palais de Nimrud (ou Kalkhû) apporte énormément de discussions sur sa nature parmi les spécialistes. Une petite minorité pense qu'il est la preuve de l'existence d'anciens télescopes, ce qui pourrait expliquer la grande précision de l'astronomie Assyrienne. D'autres suggestions comprennent son utilisation comme une loupe pour les bijoutiers, ou comme des incrustations de décor de meubles. Le débat reste ouvert...


 

 

La  société

 
              Structure de l'État
 
   La capitale Assyrienne sera d'abord la ville d'
Assur, puis en 879, celle de Nimrud (ou Kalkhû) et en 745, Ninive, sur le Tigre. L'État était basé sur une aristocratie guerrière qui possédait la plupart des terres. Le reste de la population était divisé entre les agriculteurs et les artisans qui avaient une vie misérable, privés de tous les droits. La société Assyrienne était compartimentée en deux groupes : Les hommes libres et les non-libres. Des divisions existaient au sein de ces deux ensembles. Les hommes libres étaient composés aussi de deux groupes.

     Les esclaves étaient également un groupe hétérogène. On trouvait des esclaves domestiques des artisans, des esclaves des grands domaines agricoles et enfin ceux chargés des grands travaux d'aménagements pour le compte de l'Empereur. La justice avait une part importante dans l'Empire. De nombreux membres de l’administration Assyrienne disposaient de prérogatives judiciaires. Le premier juge du royaume était le souverain, qui était le maître absolu et à qui on avait recours dans les affaires les plus graves.

     Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425, Les histoires, I, 199.), les femmes Assyriennes ne disposaient pas dans la société des mêmes droits que les hommes et étaient traitées comme des esclaves, par leur mari, ce n'était certainement pas la conception de la famille que nous avons aujourd'hui. Elle pratiquait également la prostitution sacrée. Chaque femme, avant de devenir une femme, devait aller au temple d'Ishtar et, selon le rituel, attendait qu'un étranger leur offre une pièce de monnaie et prenne leur virginité. "Chaque femme dans ce pays devait s'asseoir dans le temple et faire l'amour avec un étranger.... La plupart se comportaient comme suit : Dans l'enceinte sacrée d'Ishtar elles s'asseyaient en cercle.... Les étrangers passaient entre elles et faisaient leur choix. Une femme assise là ne pouvait pas rentrer chez elle avant qu'un étranger n'ait jeté dans son giron de l'argent et ne lui ait fait l'amour dans le temple..".

 

Dieu Adad

 

 

 

   En général, les autorités municipales, dont le conseil de la ville (bīt ālim ou bīt līmin) et le Maire (limmu), gardaient le rôle judiciaire le plus important. Le conseil avait également autorité sur le droit de douane sur les marchandises exportées d'Assyrie, elles devaient porter le sceau de la ville et le Maire était également chargé de la collecte des impôts. Dans d’autres cas complexes, on pouvait aussi s’en remettre directement à la décision des Dieux par le biais de l’ordalie (Aussi appelé jugement de Dieu). À l’époque paléo-Assyrienne, on connaît essentiellement des affaires de litiges commerciaux entre les marchands.

     Certains membres de l’administration royale pouvaient aussi procéder à des jugements. Avec le temps, le personnel judiciaire s’étoffa avec l'arrivée d'avoués et d'accusateurs (Sortes de Procureurs au service du souverain). Un code des lois Assyriennes fut rédigé sous le règne de Téglath-Phalasar I (1116-1077). Il s’agit en fait d’une compilation d’anciennes décisions prises par des souverains précédents, rangées par catégorie (Esclave, succession, mariage, titre de propriété etc...). Ces jugements apparaissent plus rudes que ceux des autres régions de Mésopotamie.

 
              Économie
 
   La trésorerie Assyrienne utilisait principalement de l'argent et de l'étain extrait en
Anatolie. L'exportation de l'or à partir de la ville d'Assur était strictement interdite. Cuivre, argent et or furent donc importés d'Anatolie, où un vaste système de colonies commerciales (Karu) fonctionnait, la plus connue fut Kanesh (Ville de Cappadoce au Nord de Kayseri, identifiée aujourd'hui au site de Kültepe). L'étain, qui était négocié en Assyrie, venait d'Orient, probablement à partir de la région de l'Ouzbékistan moderne.

     L'industrie textile Assyrienne était importante. Lors de l'Empire Assyrien, une grande partie fut centralisée à Ur, Larsa et Mari, où les textiles furent produits sous la supervision d'un temple ou de l'administration royale, mais il y avait également des textiles, en particulier ceux de qualité plus fine, qui étaient importés de Babylonie. L'industrie de la laine d'exportation était partiellement traitée par les femmes des marchands et leurs esclaves. Certaines laines étaient importées d'Anatolie, car celles produites en Assyrie même n'étaient pas assez importantes et de ce fait, trop chères.


 

 

La  religion

 
   La religion Assyrienne reprit les aspects traditionnels de la religion Mésopotamienne (En grande partie su
Sumer et de l'Akkad). La divinité principale de l’Assyrie était le Dieu Assur, Roi des Dieux et Divinité éponyme de la ville, où se trouvait son grand temple, l’Esharra. Cette religion survécut jusqu'à son déclin progressif dans le sillage du Christianisme entre le Ier et le Xe siècles ap.J.C. Assur était le Dieu de la force et de la violence, qui protégeait l'armée dans la bataille, il était alors un Dieu guerrier. Dans la théologie Assyrienne, il était le véritable maître du royaume et le souverains n’était que son serviteur et son Grand-prêtre.

     C’est le Dieu qui lui ordonnait ce qu’il devait faire et le Roi ou l'Empereur devait lui rendre des comptes. D'ou les rapports de campagnes que l'on a retrouvé qui lui furent adressés. Les plus célèbres sont ceux de la huitième campagne de Sargon II (La troisième sur l'Ourartou) en 714, aujourd'hui au musée du Louvre. Sargon II y justifie son pillage des lieux saints de l'Ourartou et y expose comment après avoir envahit une partie du territoire, il récupéra un important butin : Une tonne d'or, cinq tonnes d'argent et des milliers d'objets.
 

Bas-relief médio-Assyrien représentant le Dieu Assur nourrissant deux caprins,
mis au jour à Assur - Vorderasiatisches Museum - Berlin

 

 

 

 
   Sur le modèle de ce qui se passait à
Babylone pour le Dieu Marduk, le clergé d’Assur fit du Dieu Assur le Roi des Dieux. Certains spécialistes affirment qu'Assur fut représenté comme un disque solaire, un symbole qui apparaît souvent dans l'iconographie Assyrienne. Toutefois, des preuves semblent indiquer que le disque solaire représentait plutôt, comme cela semble plus évident, le Dieu-Soleil Shamash. Parmi les autres divinités importantes on trouvait également :
▪ Adad (ou Addu pour les
Amorrites, Teshub pour les Hourrites et Hadad pour les Araméens), Dieu des phénomènes célestes et de l’Orage. Il occupait une place importante dans l'Empire. Il disposait de lieux de culte dans des centres religieux secondaires comme Kurba'il, Kilizi et aussi Guzana.
▪ Anu (ou An en
Sumérien), Dieu du ciel, de la végétation ainsi que de la pluie. Il était le père de tous les Dieux.
▪ Dagan, Dieu des semences et de l'agriculture. Très tardivement dans son histoire, à partir du IVe siècle ap.J.C., on le trouve représenté sous la forme d'un poisson.
▪ Enlil (ou Ellil en
Akkadien), fut peut-être à l'origine une divinité liée au vent. C'est lui qui par ses décisions attribuait la suprématie aux Rois humains, qui lui accordaient donc une place de choix dans leurs offrandes et leurs inscriptions commémoratives.
▪ Ishtar, Déesse de l'amour et de la guerre, qui disposait de deux grands lieux de culte à
Ninive et à Arbèles, dont le temple fut à l'époque des Sargonides un lieu où résidaient de nombreuses Prophétesses. Elle fut vénérée jusque chez les Hittites.
▪ Keret, demi-Dieux qui fut crédité de la fondation de la ville de Habur. Sa fonction était de protéger les cultures. Il avait pour épouse une vierge, Hurriya.
▪ Nabû, Dieu du savoir et de l'écriture. Il occupa une place croissante parmi les élites Assyriennes. Il disposait d'un grand temple et d'une ziggurat à
Dûr-Sharrukîn.
▪ Ninourta (ou Ninurta), Dieu de la fertilité, de l'irrigation, du labour et du vent du Sud à qui est dédié la ziggurat de
Nimrud (ou Kalkhû). Il fut souvent représenté tenant un arc et une flèche et accompagné d'un lion (figure allégorique du chasseur).
▪ Nergal, en
Sumérien, son nom signifie "Maître de la Grande Ville", c'est-à-dire des Enfers. Il semble cependant qu'il s'agisse d'une divinité Akkadienne, car à l'époque Sumérienne, la Déesse des Enfers était Ereshkigal.
▪ Ninlil (ou Mullissu), divinité
Sumérienne. Son nom, nin-líl, "Dame du Vent", est le pendant féminin de celui d'Enlil, son époux divin. Peut-être était-elle à l'origine la Déesse Sud, le nom de Ninlil lui ayant été donné quand elle fut indissociable d'Enlil, mais il est également possible que Ninlil et Sud furent assimilées l'une à l'autre sans être à l'origine la même divinité.
▪ Shamash (ou šamaš) fut le nom
Akkadien du Dieu-Soleil. Il correspond au Dieu Sumérien Utu. Il occupait une position secondaire dans la hiérarchie divine par rapport au Dieu Lune Sin, considéré comme son père.
▪ Sin (ou Sîn ou Sî), divinité personnifiant la Lune. Comme la plupart des autres Dieux son nom correspond à la forme
Akkadienne, tandis qu'en Sumérien, il était connu sous les noms Nanna(r) ou Su'en (d'où dérive sans doute le nom Akkadien).
▪ Tammuz (en
Babylonien, ou Dumuzi en Sumérien) fut le Dieu-pasteur de la fertilité. C'était un berger-Roi uni à Ishtar dans un très ancien rite de mariage sacré.
▪ Zababa, Dieu guerrier, divinité tutélaire de la ville de
Kish.
etc...
Les Assyriens sont aujourd'hui exclusivement Chrétiens, plus précisément près des églises : Assyrienne d'Orient, Catholique Chaldéenne, l'ancienne église d'Orient et les églises Syriaques Orthodoxes.

 

Emplacement des principales villes


 

 

Les  villes  Assyriennes

 
   Les principales villes Assyriennes furent :
▪ Arbèles (ou Erbil Erbil ou Hewlêr en Kurde) qui se situe dans le Kurdistan actuel au Nord de l'Irak. Pas très loin
Alexandre le Grand (336-323) y vainquit le Roi Perse Darius III le 01 Octobre  331 av.J.C (Bataille de Gaugamèles) et s'empara du trésor des Rois Achéménides.
Assur (ou Ashour ou Ashur ou Assour, en Assyrien : Aššur), qui se situe au Sud de Mossoul (environ 100 Km), sur la rive Ouest du Tigre, au Nord du confluent de la rivière Petit Zab et aujourd'hui identifiée au site de Qat’at Chergat (ou Qalaat Sherqat). La ville fut l'une des capitales.
▪ Dûr-Katlimmu qui est identifiée au site de Tell Sheikh Hamad (en arabe : تل الشيخ حمد) en Syrie occidentale, sur le cours bas de la rivière Khābūr (ou Khabur).
Dûr-Sharrukîn (ou Dur-Sharrukin "La forteresse de Sargon" ou Dour-Sharroukên) qui est identifiée au site de l'actuelle Khorsabad en Irak, à 15 km au Nord-est de Mossoul. La ville fut l'une des capitales.
▪ Hadatu (ou Hadatou), qui est identifiée au site d'Arslan Tash (ou Arslan Taş) situé au Nord de la Syrie, dont le nom signifie en Turc "Pierre au lion". Les fouilles se sont concentrées sur le palais, qui daterait du règne de
Teglath-Phalasar III (745-727).
▪ Harbe qui est identifiée au site de Tell Chuera dans le Haut-Djézireh, en Syrie dans la province de Ar-Raqqa. Le site fut réoccupé dans la seconde moitié du IIe millénaire, à la période du royaume du
Mitanni. Puis il devint un petit centre administratif du royaume Assyrien.
▪ Imgur-Enlil qui est identifiée au site de Balawat au Nord de l'Irak, à l'Est de Mossoul. La ville fut reconstruite par
Assurnasirpal II (884-859), puis Salmanazar III (859-824), elle couvrait alors environ 64 hectares enclos dans de murailles. 
▪ Kar-Toukoulti-Ninourta (ou Kar-Tukulti-Ninurta "Fort de
Toukoulti-Ninourta"), qui est identifiée au site de Tulûl al'Aqar (ou Tulul al-'Aqar), à 3 km au Nord d’Assur, sur la rive droite du Tigre.
Ninive (ou Nineveh, en Akkadien)  qui se situait sur la rive Est (Gauche) du Tigre, au confluant du Khoser (ou Khosr, Koussour aujourd'hui) à proximité de la ville moderne de Mossoul. Les sites de la cité, connus sous le nom de Kourjaindjik (Kuyunjik ou Quyunjik) et Nabī Yūnus, sont situés dans la plaine et couvre une surface de 730 ha.
Nimrud (ou Nemrod ou Nimrod ou Kalkhû ou Kalkhu ou Kalhu, forme ancienne : Kalwakhum ou Kalakh dans l'Ancien Testament) qui est située au Sud du Tigre, à 35 km de Ninive. Elle contrôlait le Zab supérieur et le Tigre.
▪ Qattara qui est identifiée au site de Tell Rimah, situé au Nord-est du Jebel Sinjar, à une soixantaine de kilomètres à l'Ouest de Mossoul.
▪ Shibaniba qui est identifiée au site de Tell Billa dans le Nord de l'Iraq actuel, à quelques kilomètres au Nord-est de
Ninive.
▪ Til-Barsip qui est identifiée au site de Tell Ahmar en Syrie actuelle, sur la rive gauche de l'Euphrate à 22 km au Sud de
Karkemish.

 

Statue d'un gardien de porte du Palais Nord-est de Nimrud - British Museum


 

 

Les  palais  Assyriens

 
   En termes de construction, le plus ancien palais Assyrien est le "Vieux Palais" d'
Assur, érigé à l'époque paléo-Assyrienne. À celle médio-Assyrienne, Toukoulti-Ninourta I fit construire à Assur le "Nouveau Palais", situé dans l'angle Nord-ouest de la citadelle. Il n'a pas pu à ce jour être fouillé, mais on sait par les textes qu'il s'agit d'un ouvrage précurseur des grands palais royaux de l'époque néo-Assyrienne. Le premier grand palais royal de cette dernière époque fut bâti à Nimrud (ou Kalkhû) par Assur-Nasirpal II (884-859).

     À sa suite, d'autres souverains construisirent ou restaurèrent des palais dans la citadelle de cette ville : Adad-Nirâri III (810-782), Téglath-Phalasar III (745-727), Sargon II (722-705) et Assarhaddon (681-669). Sargon II construisit aussi un grand palais dans sa capitale, Dûr-Sharrukîn ("La forteresse de Sargon" actuelle Khorsabad en Irak). L'importance de cet édifice fut dépassée par le "Grand Palais Nord-est" de Sennachérib (705-681) à Ninive. Assurbanipal (ou Assur-Banapliou, 669-631 ou 669-626) fit à son tour restaurer un palais à l'angle opposé de la citadelle de Ninive. Un autre palais dit "palais de province" fut retrouvé à Til-Barsip, dans la région du fleuve Khābūr (ou Habur, actuelle Haut Djézireh).

     Les palais royaux Assyriens suivirent tous un même plan. On entrait par une porte monumentale qui donnait sur une première cour autour de laquelle s'organisait l'espace public du palais (babānu) avec les magasins, les ateliers, l'administration palatiale. La salle du trône séparait cette zone de l'espace privé (bītānu) et comprenait les appartements royaux et le harem. La décoration des palais royaux consistait principalement de bas-reliefs sculptés sur des orthostates (Voir ci-dessus, Art Assyrien). À Til-Barsip, on leur avait substitué des fresques peintes.  
VOIR PHOTOSCOPES                                    Irak Nimrud palais Tiglath Pileser III Londres BM
                                                                                              Irak Khorsabad Dûr-Sharrukîn, Palais de Sargon Paris Louvre   
                                                                                                                         
Irak Niniveh Palais d' Assourbanipal Chasse Royale Orthostates Londres BM   
                                                                                   
Irak Niniveh Palais de Balawat Portes Londres BM          

 

 

                            

 

 La dynastie  Chaldéenne
 
   À partir de 1050 la
Babylonie fut submergée par les incursions des Araméens, auxquels s’ajoutèrent plus tard celles des Chaldéens une ancienne région située entre les cours inférieurs de l'Euphrate et du Tigre. À partir du milieu du Xe siècle la Babylonie commença à régresser et la ville vit son pouvoir s'effriter. Par deux fois des Empereurs Assyriens prendront le titre de Roi de Babylone : Shamshi-Adad V (ou Samsi-Adad V) de 812 à 811 et Adad-Nirâri III (ou Adad-Nerari) de 810 à 783. Ces troubles politiques importants ne furent pas le seul fait de la Babylonie, mais touchèrent tout le Moyen-Orient. En Syrie et en Mésopotamie, on vit l'arrivée de plus en plus massive des Araméens qui finirent par fonder plusieurs royaumes sur le Haut-Euphrate, encerclèrent l'Assyrie et parvinrent jusqu'en Babylonie.
Une tablette Phénicienne d'ivoire    montrant la Déesse Ishtar
 
 
   Il faut ajouter à ce climat politique les attaques fréquentes d'autres tribus nomades sur les cités, comme les Sutéens, déjà installés dans la région depuis un certain temps et les Gambuléens qui sévirent dans les régions du Zagros les plus proches de Babylone. Enfin, en Babylonie même, les Chaldéens, qui devinrent rapidement très importants. On désigne aujourd'hui sous le nom de "Chaldéens", les membres de l'Église Catholique Chaldéenne, Catholiques de rite oriental et de langue liturgique Araméenne. Ils habitaient au Sud-ouest de Babylone. C'était un ancien peuple Sémite nomade.
     Ils étaient divisés en maisons (bītu). On en comptait cinq en Babylonie, avec trois plus importantes (Bīt-Yakîn, Bīt-Dakkuri, Bīt-Amukkani ou Bit-Ammukani). Les Chaldéens s'installèrent progressivement dans l'extrême Sud et le Pays de la Mer où il était très difficile de les attaquer. Ils devinrent de plus en plus influents et renforcèrent leur puissance sous la domination Assyrienne. Ils durent toutefois subir des attaques de ces derniers qui avaient toujours plus soif d'expansion. Comme celle de l'Empereur Salmanasar III (859-824) qui après avoir réglé des problèmes de succession à Babylone, en 851/850 poursuivit son offensive vers le Sud de la Mésopotamie, pillant les tribus Chaldéennes et Araméennes réticentes à l'autorité Babylonienne. Les Chaldéens jouèrent un rôle important dans l'histoire de la Mésopotamie à cette époque.
     En 732, une partie des Babyloniens et des groupes Chaldéens n'acceptant pas d'être vassaux de l'Assyrie renversèrent et obligèrent à abdiquer le Roi de Babylone, Nabu-Nadin-Zeri (ou Nabu-nadin-zari, 734-732), pantin des Assyriens. Il fut remplacé par Nabu-Shuma-Ukin III (ou Nabû-shuma-ukin, 732) qui ne régna, selon certaines sources, qu'un mois et deux jours.
     La même année il fut vaincu par le Roi Chaldéen, Nabu-Mukin-Zeri (ou Nabû-Mukin-Zeri ou Nabu-mukin-zari ou Nabû-mukīn-zēri, 733 à 732 ou 732 à 729 ou 731 à 729) qui prit le trône de Babylone. La majorité des spécialistes le considère comme le fondateur de la Xe dynastie de la ville. Nabu-Mukin-Zeri fut à l'origine le chef de la tribu Chaldéenne du Bīt-Amukkani (ou Bit-Ammukani), localisée aux alentours de la ville d'Ourouk. Il apparaît d'ailleurs en cette qualité dans des tablettes des archives du Gouverneur de Nippur, avec qui il fut en relations. Avec l'arrivée au pouvoir des Chaldéens, l'Empereur d'Assyrie, Téglath-Phalasar III (745-727) perdit le contrôle qu'il avait sur la cité. En Octobre 729, il décida d'intervenir. Il attaqua et renversa Nabu-Mukin-Zeri et prit le titre de Roi de Babylone, sous le nom de Pulû. Les Babyloniens organisèrent la résistance face à l'envahisseur. Ils furent aidés par les Élamites, qui craignaient la progression des Assyriens. À la mort de l'Empereur d'Assyrie suivant, Salmanasar V (727-722), dans des circonstances encore inconnues, le chef de la tribu Chaldéenne du Bīt-Yakîn profita du flou de la période et il prit le pouvoir à Babylone.
Marduk-Apla-Iddina II (ou Marduk-apla-iddina ou Marduk-apal-iddina ou Marduk-Apal-Idin ou Merodach-Baladan ou Mérodachbaladan ou Marduk-Baladan ou Baladan ou Berodac-Baladan, 722 à 710 ou 721 à 710 et en 703), on trouve plusieurs formes de son nom, petit-fils de l'ancien Roi Babylonien Eriba-Marduk (770-761), porta la tribu Bīt-Yakîn à son apogée en reprenant le trône de Babylone. Il soumit toute la région, supprimant tous ses opposants. Le nouvel Empereur d'Assyrie, Sargon II (722-705), frère de Salmanasar V, n'intervint pas et laissa Marduk-Apla-Iddina II tranquille. En 710, il changea de politique et il attaqua le Chaldéo-Babylonien et son alliés Élamites le Roi Humban-Nikash I (ou Khumban-Nigash, 743-717). Il repoussa ces derniers vers le Sud et s'empara de Dūr-Yakîn, la capitale des Bit-Yakîn, avant de se livrer au pillage de toute la région. Marduk-Apla-Iddina II s'échappa et se réfugia en Élam. En 703, le Roi Élamite Shutruk-Nahhunté II (717-699) l’aida à reprendre Babylone, mais le Nouvel Empereur d'Assyrie, Sennachérib (705-681), qui était aussi Roi de Babylone depuis 705, écrasa la révolte et attaqua les Élamites.
     Marduk-Apla-Iddina II s'échappa de nouveau. En 703, il profita d'une révolte de la ville de Byblos contre les Assyriens pour s'allier à une énorme coalition formée sous l'impulsion des Égyptiens et de son Pharaon Chabataka (ou Shabataka, 707/6-690), qui envoya un corps expéditionnaire commandé par Taharqa, auquel vinrent se greffer les Rois : Cili-Bel (720-v.690) de Gaza, ceux d'Ashdod, d'Édom, d'Ascalon (ou Ashkelon), Lulle (ou Luli ou Elulaios, 729-694) de Sidon et Ézéchias (726-697) de Juda (Isaïe 30, 31; 36:6-9). Mais Taharqa sentant qu’il ne pourrait faire face aux troupes Assyriennes préféra retourner en Égypte La coalition forte pourtant de près de 200.000 hommes fut écrasée près de Cition (ou Kition).
     Sennachérib s'empara alors de Sidon et plaça son Roi sous contrôle d'un souverain Tyro-assyrien. Les autres cités Phéniciennes ainsi que les Rois de Moab, Kemoch-Nadab II (v.720), d'Édom et d'Ashdod se soumirent. Les Assyriens entrèrent en Philistie, ils déportèrent le Roi d'Ascalon. Sennachérib défit définitivement la coalition dans la plaine d'Eltekeh (ou Elteqeh) en Palestine où il battit une armée Égyptienne. Dans le même temps il confia le trône de Babylone à des hommes de confiance. Il plaça d'abord le Babylonien, Bel-Ibni (703 ou 702 à 700) qui fut élevé en Assyrie. En 700, Marduk-Apla-Iddina II soutenu une nouvelle fois par les Élamites, reprit le combat pour récupérer son trône et attaqua Bel-Ibni. Son action provoqua une nouvelle invasion de la Babylonie par Sennachérib, qui le repoussa encore. Il réussit à s'enfuir une troisième fois, dans les marécages du Sud d'où il ne revint plus jamais. 

Représentation du Dieu Shamash trouvée ​à Sippar - British Museum
   Sennachérib trouvant que Bel-Ibni avait été incompétent lors de cette guerre, le remplaça par son fils aîné, Assur-Nadin-Shumi (ou Aššur-nadin-šumi, 700-693). Ce dernier ne tint que sept ans. Dès son arrivé au pouvoir, il dut faire face aux menaces du nouveau Roi d'Élam, Khallutush-Inshushinak II (699-693). Celui-ci avança en Babylonie, conquit la ville de Sippar et attint rapidement la capitale. Assur-Nadin-Shumi fut renversé en 693 par les Babyloniens qui le livrèrent au Roi d'Élam, qui l'emmena dans son pays et le fit exécuter. Deux Rois Chaldéens, installés par les Élamites, vont alors se suivre sur le trône de Babylone pour des règnes éphémères :
      Nergal-Usazib (ou Nergal-Mushezib ou Nergal-ushezib ou Nergal-ušēzib, 693 à 692), qui ne régna que 6 mois. Sennachérib attaqua Babylone pour récupérer la ville et venger la mort de son fils. Nergal-Usazib fut vaincu et capturé par les Assyriens dans une bataille près de Nippur en Septembre 693. Son sort ultérieur est inconnu. Certaines sources avancent qu'il fut emmené à Ninive où il fut exécuté ?. Musezib-Marduk (ou Mushezib-Marduk ou Mušēzib-Marduk, 692 à 689 ou 692 à 688) le remplaça.
 
  En 689/688, Sennachérib, décida de porter un coup fatal à Babylone. Il fit le siège de la cité qu'il prit, puis il ordonna le massacre et la déportation des habitants de la région et il pilla et détruisit la ville sainte. Il reprit à son compte le titre de Roi de Babylone et il emporta à Assur la statue de Marduk. Sennachérib fut assassiné dans un temple par un de ses fils, Arad-Mulissu au cours d'une insurrection. Une guerre civile éclata en Assyrie qui fut gagnée par Assarhaddon (681-669) qui prit aussi le titre de Roi de Babylone. À sa mort, le trône d'Assyrie revint à son fils Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631 ou 626) et le trône de Babylone à son second fils Shamash-Shuma-Ukin (ou Šamaš-šuma-ukin, 668-648).
     En Mai 652, poussé par la rébellion des Babyloniens dont il soutint la cause, il se révolta contre Assurbanipal avec l'aide d'une coalition importante qui comprenait : Nabu-Bel-Shumate, le souverain des Pays de la Mer, les Rois des Goutis, de l'Amourrou et de Meluhha (ou Melukhkha), des Arabes d'Arabie, des Chaldéens et le Roi Élamite Tammaritu II (648-647). Malgré cette force importante Shamash-Shuma-Ukin fut repoussé par son frère et les Princes voisins coalisés. Assurbanipal tint le siège de Babylone qui dura deux ans jusqu'à Juin 648. Les sources décrivent des cas de cannibalisme. Le 12 Juillet 648, Shamash-Shuma-Ukin, se suicida en incendiant son palais. Après cette nouvelle révolte, la cité subit une nouvelle répression. La même année, Assurbanipal donna le trône de Babylone à un fidèle, Kandalanu (648-627). Lorsqu'ils moururent tous les deux en 627/626, une révolte de palais éclata en Assyrie qui annonça le déclin de l'Empire Assyrien, tandis qu'à Babylone l'esprit de résistance fut de plus en plus fort et les partisans de plus en plus actifs.

 
 
Les néo-Babyloniens
Tablette retraçant les chroniques de Nabopolassar - British Museum

 
 
   En 626, Nabopolassar (ou Nabopolàssar ou Nabû-apla-uṣur ou Nabu-Apla-Usur ou Nabou-Apla-Ousour ou Nabou-Apal-Ousour ou Nabu-APAL-usur, 626 à 605 ou 625 à 604, certaines sources donnent le 23 Novembre ou le 16 Novembre (26 Araḫsamna) de 626), le Général Gouverneur de Babylone et peut-être de la région du Pays de la Mer, profita de ces troubles en Assyrie pour s'emparer du pouvoir à Babylone. Il fonda une nouvelle dynastie, dite néo-Babylonienne.
     Après quelques années de conflit, entre 621 et 609, il réussira finalement à se libérer de la domination Assyrienne, avec l'aide du Roi des Mèdes, Cyaxare (ou Ouvakhshatra ou OumaKishtar, 633-585) et des Scythes. En 615, les capitales Assyriennes furent prises et incendiées, Assur en 614, Nimrud, Ninive et Dûr-Sharrukîn entre le 28 Juillet et début Août 612 par le Roi Mède, Cyaxare. L'armée Assyrienne se retrancha à Harran et proclama Empereur un Général, Assur-Uballit II (612-609). En 609, Nabopolassar détruisit les restes de l'armée Assyrienne à Karkemish,
     Au printemps 609, le Pharaon Néchao II (610-595) fit campagne pour aider les Assyriens. En Juillet, le Pharaon avança pour joindre ses forces à celles d'Assur-Uballit II qui était assiégé à Harran, mais il ne parvint pas à repousser les Babyloniens, Néchao II se retira alors en Syrie du Nord. En Septembre Assur-Uballit II fut impuissant face à l'avancée des Babyloniens, la cité fut prise. À partir de cette date on ne sait pas ce que devint l'Empereur Assyrien qui disparait de l'histoire, l'Assyrie tomba à la fin de l'année 609.
     Le pouvoir de Néchao II en Syrie / Palestine était fragile, il ne put maintenir ses forces, n’étant guère aidé par les dirigeants locaux. En Mai/Juin 607, Nabopolassar envoya son fils Nabuchodonosor II poursuivre les hostilités contre l'Égypte. Les détails de la Chronique Babylonienne permettent une datation plus précise des faits au cours de l'an 605. En Août, l'armée Égyptienne fut écrasée à Karkemish, puis à Hamath (ou Hama), sur les rives de l'Oronte dans le centre de la Syrie et la région repassa aux mains des Babyloniens. Nabuchodonosor II poursuivit sa conquête et attint le pays de Pharaon, mais il fut obligé de rentrer à Babylone pour se faire couronner, Nabopolassar, le 1er Septembre (on trouve aussi le 9 ou le 15 ou le 16 Août ?) 605, venait de mourir de mort naturelle. De ce fait l'Égypte échappa à l’invasion. Nabopolassar fit épouser à Nabuchodonosor II une fille de Cyaxare.
     On ne connaît pas le(s) nom(s) de la ou des épouses de Nabopolassar, mais il eut trois fils attestés :
Nabuchodonosor II Roi de Babylone qui lui succéda.
● Nabu-Shumu-Lishir (ou Nabu-šum-lisir) Prince de
Babylone.
● Nabu-Zer-Ushabshi (ou Nabu-zer-ušabši).
 
 
   Nabuchodonosor II (ou Nabucodonosor, en
Akkadien : Nabu-kudurri-usur ou Nabû-kudurrī-uṣur, en Babylonien : Nabium-Kudurru-usur "Dieu bénisse Nabû mon premier fils" ou "O Dieu Nabu, préserve mon fils premier-né", en Sumérien : AG.NIG.DU-URU und PA.NIG.DU-PAP, en Hébreu : Nəbūkaden Essar ou Nəbūkadnệṣṣar ou Nebuchadrezzar ou Nebukadnezar נבוכדנאצר "Vainqueur du destin", 605 à 562), fut le fils aîné de Nabopolassar et naquit selon certains spécialistes en 634. Il arriva sur le trône le 23 Septembre 605 (on trouve aussi le 31 Août ?). Cette même année, alors qu'il n'était que Prince, il conduisit déjà les opérations militaires durant la fin du règne de son père contre les armées Égyptiennes du Pharaon Néchao II (610-595). En Novembre/Décembre 604 Nabuchodonosor II fit une brève campagne sur le littoral Philistin et prit les villes de Gaza et d'Ascalon. Il détruisit la ville et rentra à Babylone en Janvier/Février 603 (La date exacte n'est pas connue).
Prise de Jérusalem par Nabuchodonosor Flavius Josèphe, Antiquités  judaïques, enluminure de Jean Fouquet, vers 1470-1475, BnF, département
des manuscrits Français.
 
   En Novembre/Décembre 601,
Nabuchodonosor II eut de nouveau l'intention d'envahir Égypte et il reprit les armes pour une nouvelle expédition. Malgré une armée très affaiblie, Néchao II repoussa cette nouvelle attaque Babylonienne. Ce revers du Babylonien conduisit à de nombreuses rébellions parmi les royaumes Phéniciens et Cananéens du Levant, y compris le royaume de Juda. Nabuchodonosor II ne pouvait laisser la région dans cet état, en 598, il reprit, lors d'une nouvelle offensive, le contrôle de la côte Philistine, dont Gaza.
     Il conquit ensuite toute la Palestine. En Janvier/Février 597, il fit le siège de Jérusalem. Le Roi de Juda, Joachim II (ou Joaquin ou Jeconiah, en Hébreu :
יהויכין Yehoyaqim, 598-597) se rendit le 16 Mars 597 et fut déporté avec la noblesse Juive et 3.000 habitants, en majorité des artisans, à Babylone.  Nabuchodonosor II pilla les trésors du Temple et du palais royal et institua comme Gouverneur "Roi" de la ville un oncle de Joachim II, Mattanya, qui prit le nom de Sédécias (ou Zedecias ou Zedekiah ou Mattanyahu, en Hébreu : צדקיהו  Şidhqiyyāhû, 597-586).
     En 589, Sédécias, homme faible, se laissa entraîner dans une coalition avec le Roi de Tyr, Ithobaal III (590-573) et celui de Sidon, contre les Babyloniens. Cette politique anti-Babylonienne, poussée dans cette voie par le Pharaon Apriès (589-570), amena à une nouvelle intervention de Nabuchodonosor II qui battit les coalisés et mit le siège devant Tyr. Puis, le 15 Janvier 588 (On trouve aussi 10 Janvier [10 Tebetu], Deuxième Livre des Rois 25,1 ; Ézéchiel 24,1), il assiégea de nouveau Jérusalem, qu'il prit d'assaut le 29 Septembre 587 (On trouve aussi Octobre, ou 23 Juillet [9 Du'uzu]) dirigé par le Général Babylonien Nériglissar (ou Nergal-sarra-usur).
     Le Temple et le quartier aristocratique furent brûlés et la ville et les remparts furent détruits et de nombreux habitants furent tués ou une nouvelle fois déportés à Babylone. Cet épisode est connu sous le nom d'Exil dans la Bible. En 582, suite à une nouvelle révolte de la Palestine le Roi Babylonien dut intervenir encore une fois dans la région. Il fallut une nouvelle déportation des rebelles, cinq ans plus tard, pour que le calme revienne et la province passa directement sous administration Babylonienne.
     Une tablette d'argile, aujourd'hui au British Museum, nous apprend que dans la 37e année de son règne, après la pacification de la Phénicie, Nabuchodonosor II se tourna de nouveau vers l'Égypte profitant des troubles du à une guerre civile dans le pays pour tenter une invasion mais le Pharaon Amasis (570-526) parvint à l'arrêter. Nabuchodonosor II mourut en Octobre 562 de maladie (on trouve le 2 Octobre [26 du mois Ululu] ou entre le 2e et le 6e mois de sa 43e année de règne). Babylone sous son règne compta environ 80.000 habitants et s'étendit de part et d'autre de l'Euphrate sur 2.500 m. d'Est en Ouest et 1.500 m. du Nord au Sud. Il fut aussi un grand bâtisseur, la plupart des monuments de Babylone, néo-Babyloniens, mis au jour par les fouilles Allemandes datent de son époque.
     Nabuchodonosor II eut deux épouses attestées : Amytis I (ou Amyitis), qui fut la fille du Roi des Mèdes, Cyaxare et Nitocris, qui serait selon certains spécialistes la fille du Pharaon Néchao II (610-595) et de la Reine Chépénoupet. Elle lui donna deux ou trois enfants : Amel-Marduk (ou Awêl-Marduk ou Enlil-Merodash ou Evil-Mérodach dans la Bible ou Nabou-šuma-ukin) qui succéda à son père (562-560), dont Amytis I est aussi donnée comme la mère ; Nitocris qui aurait épousée le Roi Mède, Nabonide (ou Nabounaid ou Nabu-na'id, 556 ou 555-539) et Kashshaya (ou Kaššaia) qui épousa le Roi de Babylone, Nériglissar (ou Nergal-sarra-usur, Roi 560/59-556). On lui connait d'autres fils : Eanna-šar-usur, Marduk-šum-usur, Marduk-nadin-a
ḫi, Mušezib-Marduk et Marduk-nadin-šumi, mais on ignore qui en sont la ou les mères.
 
 

   Amel-Marduk (ou Amel-Mardouk ou Amil-Marduk ou Amēl-Marduk ou Awêl-Marduk ou Awil-Marduk "Homme de Marduk" ou Enlil-Merodash ou Nabû-šuma-ukîn, dans la Bible : אֱוִיל מְרֹדַךְ  Ewil Mérodak ou Evil-Mérodach ou Evil-Merodac ou Evilmerodac, 562 à 560 ou 561 à 560), selon certains spécialistes, naquit en 581 et il succéda à son père Nabuchodonosor II le 8 Octobre 562. Il changea son nom de Nabû-šuma-ukin pour Amel-Mardouk en Août/Septembre (mois Ululu) de l'an 566, mais on n'en ignore les raisons. Il récupéra un Empire prospère et stable, qui s'étendait de la chaîne du Zagros à la Méditerranée et une ville couverte de monuments somptueux, qui resta dans les mémoires. Toutefois son règne fut de courte durée et nous est en grande partie inconnu. Selon la tradition Babylonienne, transmise par le Prêtre Chaldéen Bérose (ou Bérossos ou Bérose le Chaldéen, astronome et historien né v.330), il aurait mal gouverné ne respectant pas les droits des personnes, n'écoutant pas les avis de son entourage et ne prenant pas en charge le culte des temples.
     Selon le Deuxième Livre des Rois (2 Rois 25.27 - Livre de l'Ancien Testament Chrétien, classé parmi les livres des Prophètes dans la tradition Juive), le 1 ou 2 Avril 561 (27 mois Addaru), Amel-Marduk gracia et rendit la liberté au Roi de Juda, Joachim II (ou Joaquin ou Jeconiah, en Hébreu :
יהויכין Yehoyaqim, 598-597), qui avait été retenu prisonnier à Babylone pendant 37 ans. Il protégea également le prophète Daniel. Les raisons de ses actes contraires à la politique Babylonienne ne sont pas connus. Ayant remis en cause la politique de son père, il fut contraint d’abdiquer par son beau-frère Nériglissar. Il mourut victime de la conspiration menée par ce dernier, qui s'empara du pouvoir. Sa dernière déclaration est datée dans sa deuxième année de règne, du 7 Août 560. Nériglissar (ou Nergal-Shar-Usur ou Nergal-sarra-usur ou Nergal-šarra-uṣur ou Nergal-šar-uṣur ou Nergal-Scharetser ou Nergal-sharezer "Oh mon Dieu Nergal, préservent (ou défend) le Roi", 560/559 à 556) fut le Gendre de Nabuchodonosor II, il avait épousé sa fille Kashshaya (ou Kaššaia). Il succéda par la force au fils de ce dernier, Amel-Marduk. On ne sait pas s'il était Chaldéen ou originaire de Babylone. La première position d'héritier que l'on trouve est datée du 4 Août 560. En 559 il commença sa première année de règne. La dernière annonce qui le mentionne comme Roi date du 9 Avril 556. Au moment de son accession au pouvoir il fut probablement déjà d'un âge avancé, mais il mena tout de même une campagne dans la plaine d’Adana (Cité au bord de la mer Méditerranée en Turquie aujourd'hui) contre le Roi de Cilicie. Il fut probablement la même personne que l'officier de haut rang mentionné dans la Bible sous le nom de Nergal-Sarezer (Jérémie 39-3 et 13) et conformément à la tradition biblique il aurait participé à la conquête et destruction de Jérusalem en 587 (ou 586). Selon certains spécialistes, il mourut dans une bataille contre le Roi Perse, Cyrus II (559-529).
     Nériglissar eut une épouse, Kashshaya (ou Kaššaia), fille de Nabuchodonosor II, qui lui donna deux enfants :
▪ Une fille : Gigitum, qui épousa Nabu-Shuma-oukîn de Babylone, il n'y a pas d'enfant connu de cette union.
▪ Un fils : Labashi-Marduk (ou Labasi-Marduk ou Labâshi-Marduk ou LA-Abasi-Marduk) qui lui succéda.
     Labashi-Marduk (ou Lābāši-Marduk ou Labasi-Marduk ou Labâshi-Marduk ou LA-Abasi-Marduk ou La-abasi-Marduk ou La-abaschi-Marduk ou Labaschi Marduk, 556) succéda à son père pour quelque mois. La première mention en tant qu'héritier du trône date du 27 Avril 556 et sa dernière déclaration du 14 Juin 556. Il fut inapte à gouverner et fut assassiné, torturé à mort, dans une conspiration oligarchique Babylonienne, selon certains spécialistes, neuf mois seulement après son investiture. Nabonide, Gouverneur de Babylone fut porté au pouvoir par le parti des Prêtres conjurés, vraisemblablement favorables au Dieu Sin (ou Sîn). Nabonide le décrivit alors ainsi : "Un jeune homme qui n'avait jamais appris les règles qui sont nécessaires à la bonne conduite. Il n'a pas été propice pour lui d'aller contre la volonté des Dieux".

Cylindre en terre cuite de Nabonide, évoquant la restauration du temple de Sin à Ur - British Museum
 
 
   Nabonide (ou Nabounaid ou Nabonedo ou Nabû-nā’id "Nabû est loué", 556 à 539 ou 555 à 539) fut surnommé le Roi sacristain, il fut Roi de Babylone en 556 ou 555, suite à une conjuration alors qu'il était déjà âgé de soixante ans. Il serait le gendre de Nabuchodonosor II par sa fille Nitocris. On ne sait pratiquement rien de ses origines, ni de son père, sinon qu'il appartenait à la noblesse Babylonienne, mais sans être de sang royal. Il serait le fils de Nabu-balatsu-iqbi (ou Nabou-balātsu-iqbi), Gouverneur à Harran, et d'Adad-Guppi (ou Adad Adagupi ou Addagoppe), une Princesse d'Assyrie, fille d'Assurbanipal (669-632 ou 626). Des inscriptions retrouvées disent de son père qu'il était "Gouverneur héroïque" (Sakkanaku qitrudu) et "Prince parfait" (Rubû gitmalû). Sa mère était Prêtresse de Sin (ou Sîn) à Harran.
     Elle lui avait inculqué une passion pour toutes les questions religieuses. Nabonide s’intéressait aussi à la restauration des temples et à l'archéologie, il faisait rechercher les éléments d'architecture et les objets du culte dans les ruines. Ce fut un fervent adorateur de Sin (ou Sîn). Il favorisa le culte du Dieu-lune d'Ur, Nanna (ou Nannar ou Su'en ou Sin ou Sîn) et le 19 Septembre 554 (Mois Ululu) il établit sa fille, Bêl-Shalti-Nanna (ou En-nigaldi-Nanna), Prêtresse de ce Dieu dans la cité. La date est connue à partir d'une tablette cunéiforme de Nabonide et une éclipse lunaire.
     En 553, il décida de quitter Babylone à la tête d'une armée et marcha sur le Nord de l'Arabie. Au mois Kislimu, il passa une alliance avec Nabu-Tattan-usur d'Amourrou et attaqua le royaume d'Edom. Dans le Nord de l'Arabie il prit plusieurs villes dont : Yathrib (ou Médine, en arabe:
المدينة المنورة al-al-Madina Munawwara) et Dadan (ou Dedan) située dans l'oasis de Al-'Ula (ou al-Ula, à environ 150 km au Sud-ouest de Teima). Puis, la même année, il prit l’oasis de Teima (En arabe : تيماء, en latin : Theme), dans le Hedjaz (Au nord-est de l'Arabie Saoudite actuelle), où s'élevait un sanctuaire au Dieu Sin (ou Sîn). Son fils Balthazar assurant la régence, il décida alors de s'exiler dans cet Oasis. Les raisons de ce séjour demeurent totalement inconnues.
     Il se fit construire un palais à l'image du palais royal de Babylone et il agrandit et urbanisa l'oasis pour y établir une capitale. Cette absence de plus de dix ans (D'autres sources donnent cinq ans) le rendit impopulaire auprès des Prêtres de Mardouk et par une partie de la population. Il fit l'objet de graves accusations qui nous sont connut sous le nom de "Folie de Nabuchodonosor", par confusion de nom dans le livre de Daniel. Il revint à Babylone en Mars 542, pour faire face à la montée en puissance des Perses Achéménides, mais la reconstitution exacte de ce retour ne peut être faite en raison du manque de documents cunéiformes. 
Fresque de la voie processionnelle à Babylone  érigée sous le règne de Nabuchodonosor II
 
   Désirant rebâtir le temple de Sin à Harran, aux mains des Mèdes depuis 610, Nabonide fit mine d'être dévoué aux Perses et appela le Roi Perse, Cyrus II le Grand (559-529) pour obtenir son aide. Après que les Mèdes aient évacué Harran, il fit reconstruire le temple de la ville, mais Cyrus II envahit le territoire de Nabonide et marcha sur Babylone. Balthazar fut chargé de défendre la ville, mais le 25 ou 28 Septembre (ou 10 Octobre) 539, il fut tué à la bataille d’Opis (Sur la rive Est du fleuve Tigre, à 30 km au Sud-est de Bagdad, près de la rivière Diyala) et Cyrus II prit Sippar. Puis le 12 Octobre 539, il prit Babylone, sans grands combats et fit prisonnier Nabonide.
     Étant donné le manque de source contemporaine, à savoir les textes cunéiformes, aucune information sur le sort de Nabonide après la chute de Babylone nous est connue. Il faut s'appuyer sur les déclarations contradictoires des historiens Grecs. Selon Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre, v.430-v.355), le Roi fut mal traité dans le palais et tué pendant la nuit après l'arrivée des Perses à Babylone. Selon Bérose (ou Bérossos ou Bérose le Chaldéen, astronome et historien, né v.330), Nabonide trouva refuge à Borsippa et fut gracié par Cyrus II.
    Selon l'historien Grecs, Abydenos, dans son travail sur l'histoire Assyrienne et Babylonienne, Cyrus II l'aurait nommé Gouverneur de Carmanie (ou Carmania) qui était une région de l'Empire Achéménide correspondant aujourd'hui la province de Kerman en Iran. Comme on le voit les circonstances de sa disparition sont totalement indéterminées. Ce qui est sûr c'est qu'il fut le dernier Roi de Babylone. Cyrus II fut acclamé dans la ville aussi bien par les Juifs captifs, auxquels il permit (Édit de 537) de regagner la Palestine et de reconstruire le temple de Jérusalem, que par les Babyloniens, qui abandonnèrent les divinités étrangères introduites par Nabonide et rétablirent les cultes traditionnels. Cyrus II fut le seul Roi Achéménide à avoir une telle tolérance religieuse.
    Nabonide épousa Nitocris, fille de Nabuchodonosor II, qui lui donna quatre ou cinq enfants :
  Un ou deux fils :
 
▪  Balthazar (ou Bêl-Shana-Usur ou Bel-šarru-usur ou Bêl-Shar-Utsur ou Belshazzar) qui fut Corégent avec lui.
▪  Nidintu-Bel (ou Nabuchodonosor III) qui essaiera de prendre le titre de Roi en 521. (sources incertaines)
  Trois filles :
▪  Bel-Shalti-Nanna (ou Bel-shalti-nanna ou En-nigaldi-Nanna) qui sera Grande Prêtresse de Nanna (ou Nannar ou Su'en ou Sin ou Sîn) à Ur. Elle mourut en 554.
▪  Ina-Esagila-Rishat (ou Ina-E-sagila-rišat).
▪  Akkabu.
 
   Balthazar (ou Bêl-Shana-Usur ou Bêl-Shar-Utsur ou Belšazar ou Belshazzar ou Belsazar, en
Babylonien : Bel-šarru-usur ou Bel-šarru-uṣur  "Bel protège le Roi", en Grec : Baltasar, en Latin : Baltassar, en Hébreu [Dans la Bible, Livre de Daniel 5 et 8] : בלשאצר  Balthazar ou Belshazzar, fut le fils de Nabonide et de la Reine Nitocris et il fut fait Corégent par son père en 553. Il assura le gouvernement du pays lors de l'exile volontaire de ce dernier dans l’oasis de Teima. Le Prince était en relations étroites avec les grandes familles Babyloniennes (Nur-Sîn et Égibi), comme en témoigne un nombre important de lettres et de contrats à son nom. Balthazar était déjà adulte lorsque son père avait pris possession du pouvoir. Il fut chargé de défendre Babylone, lors de l'attaque du Roi Perse, Cyrus II (559-529), mais la défection de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), Gouverneur du Gutium, province de l'Empire Babylonien, qui le trahit et se rallia à Cyrus II, lui fit perdre la bataille d’Opis (Sur la rive Est du fleuve Tigre, à 30 km au Sud-est de Bagdad, près de la rivière Diyala) le 25 ou 28 Septembre (ou 10 Octobre) 539 où il fut tué.
     Cyrus II assiégea Babylone. La ville était puissamment fortifiée mais ne disposait pas de suffisamment de réserves pour soutenir un long siège. Les Perses détournèrent alors le cours de l’Euphrate pour permettre à une petite troupe sous la conduite de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) de s’emparer des citadelles, alors que les Babyloniens célébraient une grande fête religieuse. Le 12 Octobre 539, Cyrus II prit la ville, sans grands combats. Ce fut la fin de la période néo-Babylonienne, seul quelques soubresauts de la cité seront visibles au cours des années qui vont suivre, car dans la cité, malgré que le Roi Perse ait été reçu comme un libérateur, l'esprit national était encore très fort.
     En 522, les Babyloniens proclamèrent Roi, Nabuchodonosor III (ou Nidintu-Bel ou Nidinta-Bel), qui serait selon certaines sources le fils cadet de Nabonide et de la Reine Nitocris et selon d'autres le fils d'un dénommé Ainarai. Il aurait régné moins de trois mois. Il organisa la révolte en Babylonie, mais le 18 Décembre 522, il fut battu sur l'Euphrate, à Zazannu près de Sippar, par le Roi Perse, Darius I (522-486). Nabuchodonosor III s'enfuit alors à Babylone avec le reste de sa cavalerie. Darius I assiégea la ville haute fortifiée et réussit à prendre la capitale, et le 21/22 Décembre 522 Nabuchodonosor III fut mis à mort. Son identité exacte est incertaine. Selon l'inscription de Behistun, Darius I affirme qu'il était un imposteur appelé Nidinta-Bel, mais certains historiens considèrent qu'il a probablement un lien avec la précédente famille royale Babylonienne et qu'il serait bien un fils de Nabonide. La première mention le concernant en tant que Prince héritier date du 3 Octobre 522, et la dernière du 16 Décembre 522.
     Plus tard, lui succéda sur le trône, Nabuchodonosor IV (ou Arakha ou Aracha) dont là encore l'origine est incertaine. Selon quelques historiens il fut le fis de Nabuchodonosor III. Il ne "régna" que sept mois. Certains spécialistes le donnent d'origine Arménienne (Arakha signifie "Prince héritier" en Arménien), et il serait le fils d'un nommé Haldita (ou Chaldita), bien que lui prétendait être le fils de l'ancien Roi de Babylone et se nomma lui-même Nabuchodonosor IV. La première mention le concernant en tant que Prince héritier date du 17 Mai 521, et la dernière du 3 Novembre 521. Sa rébellion fut de courte durée et fut réprimée par le Général Intaphrenes. Le 27 Novembre 521 il fut capturé avec 2.500 de ses partisans. Arrivé à Babylone, le 6 Décembre 521, il fut tué sur l'ordre de Darius I. Pour certains spécialistes, il eut une fille, Andia, qui fut la concubine du Roi des Perse, Artaxerxès I (465-424) avec qui elle eut deux enfants, dont la Reine Parysatis, épouse de Darius II (423-404), ce qui semble peu probable au niveau des dates , il doit y avoir confusion avec une autre Andia.
     Plus tard Alexandre le Grand (336-323) décida de prendre Babylone comme capitale de son Empire et y mourut en 323. Les conquêtes Perse et Macédonienne n'entraînèrent pas de véritable rupture. Babylone perdit toutefois définitivement son indépendance. La cité connut de nouvelles déprédations lors des luttes entre les Diadoques. La satrapie de Babylonie, attribuée au Macédonien, Séleucos, fut le point de départ du grand royaume Asiatique des Séleucides, qui durera quatre siècles. Un de ses Rois, Antiochos IV Épiphane (175-164), fera reconstruire le temple de Marduk. Il tentera d'helléniser la cité. Il y construisit un théâtre et un gymnase, ayant peut-être l'intention d'en faire sa capitale. Mais les Parthes entamèrent la conquête de la Mésopotamie en 141 et la région tomba entre leurs mains après la défaite et la mort du Roi Séleucide Antiochos VII Évergète Sidêtês en 129. Babylone fut finalement détruite par l'invasion Sassanide au IIIe siècle ap.J.C et ne devint par la suite qu’une ruine, tel que l'avaient prédit les prophètes juifs.
 
Des  Perses  Achéménides   de  539  à  330
   Après la mort de Nabuchodonosor II (605-562) et pendant la période de trouble qui s’en suivit, la Perse devint un Empire très puissant. Le Roi Achéménide, Cyrus II le Grand (559-529) prit Babylone, en 539 et ses derniers Rois, Nabonide (556-539) et Balthazar (Bêl-Shana-Usur) finirent leurs jours en captivité. Cyrus II fut accueillit comme un libérateur et la Babylonie devint une satrapie Perse. Les rapports et le commerce avec l’occident furent favorisés grâce à la route impériale qui relia Éphèse à Suse, et l'Araméen fut la langue officielle. La tolérance des premiers Rois Perse amena le retour en Palestine d'une partie des Juifs exilés à Babylone par les Rois Chaldéens, mais une importante colonie Juive continuera à vivre en Babylonie où se situera plus tard le centre culturel du Judaïsme. La Babylonie, profitant du laisser-aller des Rois Perses, se révolta et le Roi Chaldéen, Nabuchodonosor III prit le pouvoir en 522. Ce renouveau fut de courte durée, le Roi Perse, Darius I (522-486) assiégea Babylone et écrasa la révolte. Son fils, Xerxès I (486-465) arrêta la politique de tolérance, Babylone fut pillée et sa population déportée. (Voir Perses).
Des  Macédoniens  –  Des  Séleucides  de  330  à  141
   Les cent trente années qui suivirent le règne de Xerxès I, ne furent que, luttes de pouvoir aussi bien intérieures qu’extérieures et révolutions de palais. Elles eurent pour conséquence d’affaiblir petit à petit la puissance Perse (Voir Achéménides). À la même époque, en Macédoine, les Rois Philippe II (359-336) et surtout son fils Alexandre le Grand (336-323), se constituaient un Empire jusqu'en Asie Mineure. Alexandre s’attaqua à la Mésopotamie où le Perse, Darius III ne put résister. Il prit Babylone en 330 et mit fin de ce fait à l’Empire Achéménide. Alexandre mourut en 323 à son retour des Indes. Constituée en satrapies, la Mésopotamie fut, deux ans plus tard intégrée au royaume des Séleucides. Mais les "successeurs" d'Alexandre gouvernèrent très mal depuis leur capitale Antioche, cette partie de l’Empire qu’ils avaient reçu en héritage.
     La Mésopotamie, qui ne subit pas une Hellénisation trop marquée, entra dans une période de décadence, seul quelques Juifs établit en Babylonie s’occupèrent encore des problèmes religieux. Les Séleucides gouvernèrent comme les Achéménides, au moyen de satrapies, mais le manque d’implication des Rois offrit la possibilité à certains Satrapes de devenir très puissants et se détacher peu à peu de l’emprise Séleucide. Un de ceux-ci, le Parthe (Sud de la Caspienne), Arsace I fonda vers 250 la dynastie des Arsacides et commença son extension. (Voir Perse, Parthes).
 
Des  Parthes  de  141  av.J.C  à  114  ap.J.C
   La véritable extension des Parthes se fit surtout sous leur Roi Mithridate I (171-138) qui conquit la Bactriane, la Médie, l'Élam, la Perse et enfin la Mésopotamie en 141, ce qui mit fin à l’Empire Séleucide qui se retrouva retranché sur la Syrie, s'ou le nom quelques fois de royaume Syrien. Sous Mithridate II (124-88) les frontières allèrent jusqu’au Nord de la Mésopotamie. En 53, la progression des Parthes fut freinée sur l'Euphrate à Harran (ou Carrhae) où leur Roi Orodès II (54-38) se heurta aux légions Romaines. La cavalerie Parthe infligea une cuisante défaite à l’infanterie Romaine à la bataille d'Harran. Un traité de paix fut signé et l'Euphrate fut choisit comme frontière entre les deux Empires. (Voir Perse, Parthes)
Des  Romains  de  114  à  117 
  En 114 ap.J.C, l'Empereur Romain Trajan (98-117) profitant de l’affaiblissement des Parthes, fit une nouvelle incursion en Mésopotamie et prit leur capitale Ctésiphon. Il divisa la Mésopotamie en deux provinces Romaines : l'Assyrie, territoires rive gauche du Tigre et Mésopotamie qui allait jusqu’au golf Persique.
Des  Parthes   de  117  à  224
  En 117 ap.J.C, l'Empereur Romain Hadrien (117-138) désireux de sauvegarder la paix, laissa les conquêtes faites par son prédécesseur au-delà de l'Euphrate et rendit les deux provinces aux Parthes en fixant de nouveau la frontière entre les deux Empires à l’Euphrate. Un siècle passa sans que les possessions Parthes soient menacées. Les Rois profitèrent de cette accalmie pour reconstruire les temples et les murailles, mais des conflits au sein de la famille royale firent se détériorer la situation. Des problèmes surgirent aussi à l'Est où le Kushana se constitua en tant que force. Le dernier Roi Parthe, Artaban V (216-224) fut renversé en 227, par Ardachêr I (224-241), fondateur du nouvel Empire Perse des Sassanides. (Voir Perse, les Sassanides).
Des  Perses Sassanides  et  des  Romains   de  224  à  636
  En 224, le Perse Sassanide (originaire du Fars), Ardachêr I (224-241), fondateur du nouvel Empire renversa la dynastie Parthe. La Mésopotamie changea une nouvelle fois de main. L’Emprise des Sassanides sur ce territoire leur échappa de 262 à 273 au profit du royaume de Palmyre, ancienne colonie Romaine constituée en état, qui s’illustra par les conquêtes de son Roi Odénath (ou Lucius Septime Odénat ou Odaenathus, v.250-267) et son épouse Zénobie, avant d’être renversé, en 272/3, par l'Empereur Romain Aurélien (269-275).
     La Mésopotamie échappa une nouvelle fois aux Sassanides. Le Roi Narsès (294-302) reprit la lutte mais il fut battu par l'Empereur Romain Dioclétien (284-305), il dut lui céder divers territoires, dont la Mésopotamie et l'Arménie dont il était Roi avant de prendre le trône Sassanide. À l’époque Byzantine la lutte se poursuivit pour la possession de la région entre Romains et Perses, notamment à Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la Turquie) et Édesse.
 
Des  arabes  à  partir  de  636
  En 620, l'Empereur d'Orient Héraclius I (610-641) repoussa les Perses Sassanides sur l'Euphrate et détruisit en 623 leur armée près de Ninive. Il rapporta à Jérusalem la vraie Croix restituée par les Perses en 630. En revanche quelques années plus tard, il ne put faire face à l’invasion des arabes qui occupèrent toute la Mésopotamie et lui donnèrent le nom de : Iraq Al Arabi.

  
 

 

 


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