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Allemagne Ordre Teutonique en Europe Centrale et de l Est

Article fait par :Claude Balmefrezol

Mis en ligne le 23/11/2025 à 16:08:33



L'Ordre Teutonique  
 
Voir Aussi 
Ordre de Chevalerie L'Ordre Teutonique
Allemagne Ordre Teutonique en Europe Centrale et de l Est

 
 
L'Ordre Teutonique, le troisième ordre de chevalerie spirituelle le plus puissant et influent apparu en Palestine durant les Croisades, traîne une réputation spéciale
 Il est dépourvu de la gloire tragique des Templiers, auréolée d'un mysticisme gothique exacerbé. Il n'a pas non plus l'aura romantique des vaillants Hospitaliers qui, chassés de Terre sainte, firent la gloire de Rhodes et de Malte tout en poursuivant leur lutte contre les musulmans en mer.
N'ayant guère remporté de succès dans la guerre contre les Sarrasins, l'Ordre Teutonique acquit une sombre réputation en Europe, et le terme même de « Teuton » est aujourd'hui souvent employé pour désigner un soldat grossier et stupide.

Il faut savoir que cet ordre a  introduit en Europe central et de l Est des méthodes de guerre caractéristiques de la Palestine
. Les adversaires des Croisés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord étaient des « infidèles », des peuples d'une culture étrangère, différente de celle des Européens. Le monde islamique, contrairement aux tribus baltes païennes, désunies et en conflit permanent, possédait un potentiel de puissance immense, était en pleine expansion et menait une politique expansionniste active.Depuisle début des  croisades la guerre contre les musulmans était considérée comme le devoir sacré de tout chevalier et de tout souverain chrétien – et dans cette guerre, tous les moyens étaient bons.
En Europe  pour les les chevaliers de l'Ordre teutonique les orthodoxes étaient considérés comme schismatiques , pas « tout à fait dans le vrai », mais néanmoins chrétiens. On pouvait les « convaincre » par un moyen ou un autre de reconnaître l'autorité des papes, au moins par une union.
 Les combattre sous ce prétexte était considéré comme un acte « pieux », mais il n'était pas interdit non plus de s'allier militairement et politiquement pour combattre la Turquie musulmane ou l'un de leurs voisins chrétiens. Les païens étaient, bien sûr, des ennemis auxquels les normes morales ne s'appliquaient pas. Et tuer dix personnes pour « persuader » une centaine d'autres de se faire baptiser volontairement et sans contrainte en théorie  était considéré comme parfaitement normal et acceptable. Cependant, ce orthodoxes qui avaient tout de même  reçu le baptême, se permettaient de douter de l'autorité d'un prêtre , de la sainteté des moines de la piété d'un évêque tyrannique et de l'infaillibilité d'un pape dissolu. Ils lisaient la Bible,, et interprétaient ses textes à leur manière. Ils posaient des questions auxquelles ils ne voulaient pas vraiment répondre.  Si le pardon des péchés s'achète, l'argent peut-il absoudre du diable ? Et puis ils ont prétendus que  le Christ et ses apôtres ne possédaient ni biens ni pouvoir temporel. Les hérétiques étaient pires  et donc plus dangereux.. Les Teutons ne combattaient seulement les orthodoxes,et es païens Ainsi  ils ne changèrent pas de discours et ils se comportèrent et combattirent de la même manière qu’avec les Sarrasins en Palestine , ce qui choqua quelque peu non seulement leurs adversaires, mais aussi certains de leurs alliés. De plus  l’Histoire est passée par là  et  l’Ordre teutonique a été vaincu et son aura a été ternie par l intérét que le IIIe Reich a apporté à cet ordre en le  proclamant « guerriers de la Lumière »Car Hitler, friand de discours sur la « fureur teutonique » et l' assaut teutonique sur l'Est 'a contribué à la popularité de cet ordre.
Historique
Tout a commencé en 1143, avec l'apparition à Jérusalem du premier hôpital allemand, qui reçut du pape l'ordre d'être subordonné à l'hôpital des Chevaliers de Saint-Jean. En novembre 1190, durant le siège d'Acre (troisième croisade), des marchands anonymes de Lübeck et de Brême fondèrent un nouvel hôpital de campagne pour les soldats allemands. Le duc Frédéric de Souabe (fils de Frédéric Barberousse) y créa un ordre spirituel, dirigé par l'aumônier Conrad. Dès le 6 février 1191, le pape Clément III approuva la fondation de ce nouvel ordre, et en décembre 1196, le pape Célestin III le confirma comme ordre de chevalerie spirituel. Ce fut un événement majeur dans la vie des États chrétiens de Palestine, à l'aube du dernier siècle de leur histoire.
 La cérémonie de réorganisation de l'ordre rassembla les maîtres des Hospitaliers et des Templiers, ainsi que de nombreux chevaliers et membres du clergé laïcs. Son nom officiel devint  Ordo domus Sanctae Mariae Teutonicorum in Jerusalem.
 Dès lors, l'ordre se dota de sa propre armée et les fonctions militaires devinrent sa principale mission. Parallèlement, il obtint le privilège de s'affranchir de l'autorité des évêques et d'élire librement son maître.

Dans une bulle datée du 19 février 1199, le pape Innocent III définissait les missions suivantes pour le nouvel ordre : protéger les chevaliers allemands, soigner les malades et combattre les ennemis de l’Église catholique. La devise de l’ordre était « Aider, protéger, soigner ».
Contrairement aux Templiers et aux Hospitaliers, qui n’étaient subordonnés qu’au pape, l’Ordre teutonique l’était également à l’empereur du Saint-Empire romain germanique.
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Armoiries de l'Ordre Teutonique


Selon la charte de l'ordre, ses membres devaient observer un vœu de célibat, obéir sans condition à leurs aînés et ne posséder aucun bien personnel. Autrement dit, ils étaient tenus de mener une vie monastique
En  Palestine la résidence du chef de l'ordre le Grand Maître Grossmeister des Deutschen Ordens ou plus simplement Hochmeister était Acre.

Ses adjoints et plus proches conseillers étaient cinq Grossgebiters  ou Grands Seigneurs, dont le plus important était le Grand Komtur. Grand Commandeur qui  était responsable de la préparation et de l'administration des troupes. Trois autres officiers étaient le Grosshospitier ou Grand Hospitalier  Medecin en chef , le Tresorier   Großspender ou Großkommissa. Un chevalier nommé gouverneur d'une province recevait le titre de Landkomtur. Le commandant d'une garnison de forteresse était appelé Komtur (en allemand  est l'équivalent historique du commandant d'une garnison pour une forteresse teutonique, responsable à la fois de la défense militaire et de la gestion de la commanderie locale. Toutes ces charges étaient électives
En campagne, un chevalier était accompagné de plusieurs écuyers et de leurs montures mais  ces derniers ne participaient pas aux combats. Le cheval de guerre n'était utilisé qu'au combat ; les autres chevaux servaient principalement de bêtes de somme : en campagne, les chevaliers, comme les autres guerriers, marchaient à pied. Monter à cheval et revêtir une armure n'étaient autorisés que sur ordre du commandant.


Comme son nom Teutonicorum l'indique, les membres de l'ordre étaient originaires de Germanie et étaient initialement divisés en deux classes : les chevaliers et le clergé.
Une troisième classe apparut bientôt : les frères serviteurs en allemand, Bruder ou Laie  dont certains s’engageaient par conviction religieuse, mais dont beaucoup accomplissaient simplement certaines tâches contre rémunération.
Le symbole le plus célèbre et le plus reconnaissable de l’ordre – une croix noire sur un manteau blanc – était l’emblème des frères chevaliers. Les autres membres de l’ordre y compris le turkopolen , commandant des unités mercenaires) portaient des manteaux gris.

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À l'instar de leurs « aînés », l'Ordre teutonique acquit rapidement des territoires (comtés) hors de Palestine : en Livonie, en Apulie, en Autriche, en Allemagne, en Grèce et en Arménie. Cette expansion était d'autant plus opportune que la situation des croisés en Terre sainte se dégradait.
 Ainsi, avant la défaite finale des royaumes Chrétiens en terre Sainte , les Chevaliers teutoniques vont accepter  l'invitation du comte Boppo von Wertheim, et vont se déployer en Bavière(à Eschenbach


Mais certains « frères » restèrent en Palestine ; de 1217 à 1221 et  ils participèrent à la cinquième croisade en Égypte.
En 1211, les Teutons furent appelés en Hongrie pour défendre la Transylvanie contre les Coumans.

Mais dès 1225, le roi André II, soupçonnant les Teutons de tenter de créer leur propre État, vassal du pape, sur le territoire de la Hongrie, les expulsa du pays.

 

Hermann von Salza,
Cette conclusion ne porta pas ombrage à l’ordre car en  1226, Konrad de Mazovie, prince polonais de la dynastie Piast, invita l'Ordre à combattre les tribus païennes des pays baltes, principalement les Prussiens.leur octroya même les terres de Culm /Chelm et de Dobrzyń /Dobrynsk, avec le droit d'étendre leurs possessions aux dépens des territoires conquis. Le droit de s'emparer des terres prussiennes et lituaniennes fut confirmé en 1234 par le pape Grégoire IX, puis par les empereurs allemands Frédéric II et Louis IV. Frédéric II accorda aux Grands Maîtres le titre et les droits d'électeur. En 1228, l'Ordre commença la conquête de la Prusse. Cependant, le quartier général des Chevaliers teutoniques demeurait en Palestine, au château de Montfort
 

En 1230, le premier château teutonique situé à Nieszawa fut construit dans la région de Kulm. Par la suite, furent construits Velun, Kandau, Dürben, Wehlau, Tilsit, Ragnit, Georgenburg, Marienwerder, Barga et Königsberg.
Au total, une quarantaine de châteaux furent construits, et des villes allemandes furent fondées autour de certains d'entre eux comme Elbing, Königsberg, Kulm, Thorn, qui devinrent membres de la Ligue hanséatique.
Parallèlement, dès 1202, la région baltique possédait son propre ordre de chevalerie local : la Confrérie des Chevaliers Porte Glaive en Livonie, 
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Chevalier Porte Glaive Fratres miliciae Christi Schwertbrüder Chevalier Porte Glaive Fratres miliciae Christi Schwertbrüder

Le seigneur de Novgorod le Grand était profondément mécontent de ses nouveaux voisins qui tentaient de soumettre les tribus tributaires des Novgorodiens. En conséquence, dès 1203, Novgorod organisa sa première campagne contre les Chevaliers Porte Glaive  Entre 1203 et 1234, les Novgorodiens menèrent huit campagnes de ce type. En 1234, le prince Iaroslav, père d'Alexandre Nevski, remporta une victoire importante sur l'Ordre.
Il semblerait logique que le héros novgorodien Vassili Boussaïev affronte lui aussi les Chevalier Porte Glaive  Mais  Vaska l part pour Jérusalem et meurt en chemin.
Mais les Russes et les Chevalier Porte Glaive  seront parfois  des alliés. Par exemple, en 1228, Pskov forma une alliance avec l'Ordre contre Novgorod, qui menaçait son indépendance, et les Novgorodiens battirent en retraite.
En 1236, les Chevalier Porte Glaive  vont  déclarer la guerre à la Lituanie. Des chevaliers de Saxe (« hôtes de l'Ordre ») et 200 guerriers de Pskov vinrent à leur secours.
Le 22 septembre 1236, les alliés subirent une défaite cuisante face aux Lituaniens lors de la bataille de Saule (Šiauliai). Le maître de l'Ordre des Chevalier Porte Glaive , Folquin Schenke von Winterstern, le comte Heinrich von Danenberg, le seigneur Théodoric von Namburg et 48 autres chevaliers de l'Ordre périrent.


 Les Saxons et les habitants de Pskov subirent de lourdes pertes. La Première Chronique de Novgorod rapporte que sur les 200 guerriers envoyés par Pskov « pour aider les Germains » « contre la Lituanie impie », « un dixième revint chez lui ».
 Après cette défaite, la Confrérie se trouva au bord de l'anéantissement, mais fut sauvée en rejoignant l'Ordre teutonique, dont elle devint une branche sous le nom chevaliers Porte Glaive. 54 chevaliers teutoniques vont être transférés vers cette branche, remplaçant ainsi les pertes subies par les Chevalier Porte Glaive
En 1242 eut lieu la célèbre bataille du lac Peïpous, cette fois-ci contre les chevaliers livoniens, et non contre les Chevalier Porte Glaive Les Livoniens s'étaient alliés aux Danois.
La « Bataille sur la glace » est bien connue, mais son ampleur est traditionnellement exagérée.
La « Bataille sur la glace » en russe, Ледовое побоище est une célèbre bataille qui a eu lieu le 5 avril 1242 sur le lac gelé Peïpous, à la frontière actuelle entre l'Estonie et la Russie.


 Elle opposa les chevaliers teutoniques, alliés à des forces estoniennes et danoises, aux troupes russes de Novgorod dirigées par le prince Alexandre Nevski
Une autre  bataille plus importante et significative eut lieu en février 1268 à Rakovar (Rakvere, Estonie) durant laquelle l'armée russe coalisée du prince Dovmont de Pskov, du posadnik Mikhaïl de Novgorod et de Dimitri, fils d'Alexandre Nevski, mit en déroute les forces alliées de l'Ordre livonien et des Danois, les repoussant de plus de onze kilomètres. Les pertes furent considérables des deux côtés, se chiffrant en milliers de guerriers professionnels, une perte importante pour l'époque.

Malgré ces  revers, l'Ordre teutonique prospérait globalement en Europe. En 1244, un événement crucial marqua son histoire : le pape reconnut sa souveraineté sur le continent. En 1283, les Teutoniques achevèrent la conquête de la Prusse malgré les rébellions de 1242-1249 et de 1260-1274.
Le terme « Prusse » désigne à l'origine une région historique située entre la Vistule et le Niémen, habitée par un peuple balte appelé les Borusses ou Prussiens (en latin : Borusses, en allemand : Preußen. Ces Borusses étaient les habitants autochtones de cette région avant la conquête par les chevaliers teutoniques au XIIIe siècle. La langue qu'ils parlaient était le vieux prussien (borusse), une langue baltique aujourd'hui éteinte 
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Entre 1308 et 1309, l'Ordre prit le contrôle de la Poméranie orientale et de Dantzig. Pendant ce temps en Palestine, la situation était critique : en 1271, les Mamelouks s'emparèrent de Montfort ; en 1291, les Croisés perdirent Acre et l'Ordre teutonique transféra son siège à Venise. En 1309, l'Ordre étant solidement implanté dans les pays baltes, le Grand Maître s'installa à Marienburg, château qui demeura la résidence des Grands Maîtres jusqu'en 1466.
 

Marienburg (Malbork) Opsrey

À la fin du XIIIe siècle, l'Ordre entra en conflit avec l'archevêque de Riga, ce qui entraîna son excommunication en 1311. Cependant, la situation se résolut pacifiquement et l'excommunication fut levée l'année suivante, en 1312.
 En 1330, la confrontation entre les Teutons et l'archevêque s'acheva par la victoire de l'Ordre, qui devint seigneur de Riga. Parallèlement, un échange de territoires eut lieu entre l'Ordre teutonique et sa seigneurie livonienne
seigneurie livonienne


Een 1328, l'Ordre livonien céda Memel et ses environs à l'Ordre teutonique et en 1346, les Teutons achetèrent l'Estonie du Nord au Danemark et la cédèrent à leur tour à l'Ordre livonien.
L aura de l ordre était tel qu’ une  tradition voit le jour en  Europe : les  voyages en Prusse. Des chevaliers issus de familles aristocratiques importantes vont se rendre  en Prusse pour participer à la guerre contre la Lituanie païenne.
 Ces« voyages touristiques » devinrent si populaires que l'Ordre se contentait parfois de fournir aux « invités » des guides et un commandant, les laissant se débrouiller seuls contre les Lituaniens.
 Le Grand Maître Karl von Trier  en place depuis 1311, qui avait entrepris une politique de paix, indigna tellement la chevalerie européenne qu'en 1317, il fut destitué lors d'une réunion du Chapitre. Même l'intercession du Pape fut vaine.
L’ordre avait besoin d’un second souffle  

En 1343, l'Ordre restitua à la Pologne les territoires conquis à l'exception de la Poméranie, conformément au traité de Kalisz et concentra toutes ses forces dans la lutte contre la Lituanie. Tout au long du XIVe siècle, les Teutoniques lancèrent environ 70 campagnes majeures en Lituanie depuis la Prusse et une trentaine depuis la Livonie.
 En 1362, l'armée de l'Ordre détruisit le château de Kaunas et, en 1365, les Teutons attaquèrent Vilnius pour la première fois.

Les Lituaniens, en représailles, lancèrent une quarantaine de campagnes entre 1345 et 1377.
 En 1386, le grand-duc Jagellon de Lituanie se convertit au catholicisme et fut proclamé roi de Pologne sous le nom de Ladislas II (fondant ainsi la dynastie Jagellon, qui régnera sur la Pologne jusqu'en 1572).


 Après la conversion de la Lituanie au christianisme, les Teutons perdirent leur fondement légal pour attaquer. Mais le prétexte à la guerre demeurait : la Samogitie et l'Aukšaitija occidentale, appartenant à la Lituanie, séparaient les possessions de l'Ordre Teutonique de sa Maîtrise des terres livoniennes appartenant  à l'Ordre livonien.


 Entre-temps, le grand-duc Vitovt de Lituanie était confronté à de sérieux problèmes contre son rival, le prince Svidrigailo, et les  Tatars harcelaient constamment les frontières sud-est et la reine polonaise Jadwiga réclama soudainement des paiements sur les terres lituaniennes que Jagellon lui avait concédées.
 Les revendications de cette dernière indignèrent particulièrement les Lituaniens
Il fut conclu  le traité de Salynas en 1398 avec l'Ordre, aux termes duquel, en échange de son soutien, il céda à l'Ordre des terres jusqu'à Nevėžis. Ce territoire, fortement marqué par l'influence païenne, échappait largement au contrôle de Vytautas lui-même. En conséquence, en 1399, l'Ordre teutonique s'allia même à la Lituanie lors de la bataille de la Vorskla  (une alliance pour le moins surprenante entre le prince Vytautas, le khan Tokhtamysh et les Teutons).

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La bataille de la Vorskla, qui eut lieu le 12 août 1399, fut un affrontement majeur entre les Tatars de la Horde d'Or, commandés par Edigu et Temür Qutlugh, et les forces du Grand-Duché de Lituanie dirigées par Vytautas le Grand. Cette bataille se déroula près de la rivière Vorskla, dans l'actuelle Ukraine, au nord de Poltava.  Et elle fut   l'une des plus importantes et des plus sanglantes du XIVe siècle
En 1401, un soulèvement samogitien contraignit l'Ordre à se retirer de la province, après quoi ses attaques contre la Lituanie reprirent. En 1403, le pape Boniface IX interdit officiellement à l'Ordre teutonique de combattre la Lituanie. En guise de compromis, en 1404, l'Ordre reçut la Samogitie sous administration conjointe avec la Pologne et la Lituanie (traité de Rationż). Cette période de paix prit fin en 1409 avec un soulèvement des Samogitiens, mécontents de l'administration de l'Ordre et soutenus par les Lituaniens.
Ainsi débuta la guerre décisive entre la Pologne et le duché de Lituanie et l'Ordre teutonique, qui culmina avec la  bataille de Grunwald ou (Tanenberg .
La bataille de Grunwald



L'armée alliée était impressionnante : les troupes du roi polonais Jagellon, du grand-duc de Lituanie, Vitovt, les bannières de Smolensk, Polotsk, Galitch et Kiev, l'armée tchèque commandée par Jan Žižka, qui allait plus tard se distinguer lors des guerres hussites, et un détachement de cavalerie tatare (environ 3 000 hommes) se mirent en campagne. Avec les troupes auxiliaires et les convois de ravitaillement, cette armée comptait près de 100 000 hommes. Sur le flanc droit se tenaient les détachements russo-lituaniens et les Tatars (40 bannières) sous le commandement de Vitovt. Sur le flanc gauche se trouvaient les Polonais, commandés par le général Zyndram (50 bannières). L'artillerie était déployée sur tout le front. Certaines unités d'infanterie étaient couvertes par des convois de ravitaillement. Afin de remonter le moral des troupes, le roi Jagellon adouba plusieurs dizaines d'hommes avant le début de la bataille.


L'armée de l'Ordre teutonique était composée de représentants de 22 pays d'Europe occidentale (51 « étendards ») et comptait environ 85 000 hommes. Les historiens estiment le nombre de membres de l'Ordre à 11 000, dont 4 000 arbalétriers. Maître Ulrich von Jungingen en devint le commandant en chef.
 

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26ème Maître de l'Ordre Teutonique Ulrich von Jungingen


 


Ulrich von Jungingen positionna l'artillerie en avant des lignes de bataille, tandis que le gros de l'infanterie était retranché dans le wagenburg (une fortification de chariots) derrière les positions déployées de la cavalerie lourde et de l'artillerie de l'Ordre.
Le 15 juillet 1410, les armées adverses se trouvaient entre les villages de Tannenberg et de Grunwald. Le Grand Maître envoya des hérauts à Jagellon et Vytautas avec un message provocateur :
« Très Sérénissime Roi ! Le Grand Maître Ulrich de Prusse vous envoie, ainsi qu'à votre frère, deux épées en guise d'encouragement pour la bataille à venir, afin que vous et votre armée puissiez vous engager immédiatement dans le combat avec plus de courage qu'auparavant, et ne plus tergiverser, prolongeant ainsi la bataille et vous cachant dans les forêts et les bosquets. Si vous jugez le champ de bataille trop étroit et exigu pour votre déploiement, le Grand Maître Ulrich de Prusse est prêt à se retirer, aussi loin que vous le souhaitez, du champ de bataille occupé par son armée. »
Les chevaliers teutoniques battirent effectivement en retraite. Selon la pensée de l'époque, cette retraite était perçue comme une provocation, voire une insulte. Les alliés engagèrent alors la bataille. Les troupes de Vytautas furent les premières à s'avancer. C'est là que les divergences d'opinions apparaissent : certains historiens affirment que l'attaque menée par la cavalerie légère de Vytautas et la cavalerie tatare fut d'abord couronnée de succès, décimant, semble-t-il, les artilleurs de l'Ordre. Le chroniqueur polonais Długosz soutient le contraire 
: la cavalerie attaquant les Teutons tomba dans des pièges préparés à l'avance , des fosses recouvertes de terre, destinées à piéger hommes et chevaux »
 Au cours de cette attaque, le prince Ivan Jedavid de Podolsk périt. Par la suite, des détachements d« invités  venus d'autres pays désireux de combattre les « païens marchèrent contre les Lituaniens. Environ une heure plus tard, l'aile gauche alliée commença à battre en retraite et finalement à fuir
 La cavalerie tatare prit également la fuite.
Mais La cavalerie ne put exploiter son succès, car elle   retrouva en terrain marécageux et accidenté.
 Les régiments de Smolensk, prenant l'armée polonaise à revers sur la droite et se maintinrent sur  leurs positiosn, empêchant  la cavalerie d'attaquer leur flanc.
Cela eut un impact considérable sur le cours de la bataille
Ce n'est qu'alors que les Teutons et la milice prussienne engagèrent le combat contre les Polonais, en attaquant à partir  d’un point d'observation  élevé» (Długosz). Le succès semblait sourire aux guerriers de l'Ordre ; ils parvinrent même à s'emparer de l'étendard royal. Confiant dans la victoire, le Grand Maître engagea alors ses dernières réserves Mais de leur cote  les Alliés  vont également envoyer leur réserve, et une partie de l'armée de Vytautas revint soudainement sur le champ de bataille. La supériorité numérique s'avéra désormais décisive. L'armée de l'Ordre fut prise à revers sur son flanc gauche et encerclée.
 Dans la phase finale de la bataille, le Grand Maître, le Grand Commandant, le Grand Maréchal et 600 chevaliers périrent. Parmi les commandants, un seul survécut, celui qui n'avait pas participé aux combats. Environ 15 000 personnes furent faites prisonnières. Le train de ravitaillement, l’artillerie et les drapeaux de bataille des Chevalier  furent capturés (51 furent envoyés à Cracovie, le reste à Vilnius).

Le traité de Toruń (1411) se montra relativement clément envers les chevaliers , mais l'Ordre teutonique fut contraint de restituer la Samogitie et la Zamnemanje à la Lituanie. L'Ordre teutonique, qui avait été à une époque le plus puissant d'Europe ne se remit pas de cette défaite car les  Teutoniques perdent la  perception des  impôts dans de nombreux territoires ? Ils vont perdre  le  monopole du commerce de l'ambre
Il passa d’une postion offensive en position défensive Il perd t l'initiative stratégique et ne put plus que se défendre, tentant de protéger ses possessions.
 En 1429, il aida encore la Hongrie à repousser une attaque turque. Mais les guerres infructueuses qui suivirent contre la Lituanie (1414, 1422), la Pologne et la République tchèque (1431-1433) aggravèrent la crise au sein de l'Ordre.
En 1440, née l'Union prussienne, une organisation de chevaliers laïcs et de citadins,
L’Union prussienne est une ligue des villes et seigneurs de la région de Prusse qui s’est formée en 1440 en réaction aux abus des chevaliers teutoniques. Cette alliance politique et militaire visait à défendre les droits et libertés des membres face à l’autorité jugée tyrannique des chevaliers, dont la domination apparaissait de plus en plus oppressive.
Cette ligue, appelée aussi Ligue des États prussiens, fut reconnue par l’empereur Frédéric III. En 1454, sur son initiative, une révolte éclata avec la participation de 56 villes prussiennes qui se soumirent volontairement au roi de Pologne Casimir IV, cherchant ainsi à se protéger des chevaliers et à obtenir des garanties d’autonomie. Cela marqua le début de la Guerre de Treize Ans (1454-1466), au terme de laquelle, par le traité de Thorn (1466), la partie occidentale de la Prusse fut cédée à la Pologne sous le nom de Prusse royale, tandis que les chevaliers conservèrent la Prusse orientale, devenant ainsi un territoire distinct avec pour capitale Königsberg Union prussienne
. La guerre de treize ans qui s'ensuivit entre l'Ordre et la Pologne se solda par une nouvelle défaite pour les Teutoniques
 L'Ordre perdit alors la Poméranie orientale et Dantzig, le pays de Kulm, Marienburg, l'Elbing et la Warmie, qui furent cédés à la Pologne. De Marienburg, définitivement perdue devenue  Malbork en  polonais, la capitale fut transférée à Königsberg.
 Cette défaite aurait pu être fatale si les Lituaniens avaient également attaqué, mais pour une raison inconnue, ils restèrent neutres. L'autorité des Teutoniques  déclina progressivement et, en 1452, l'Ordre perdit son autorité exclusive sur Riga, qu'il dut désormais partager avec l'archevêque. En 1466, l'Ordre livonien obtint son autonomie. En 1470, le maître Heinrich von Richtenberg fut contraint de prêter allégeance au roi de Pologne. Une tentative de reconquête de l'indépendance en 1521-1522 échoua.
En 1502, l'armée de l'Ordre remporta une  victoire sur l'armée russe, mais en 1503, la guerre tourna à l'avantage de Moscou. En 1525, un événement bouleversa l'Europe entière : le Grand Maître de l'Ordre catholique, Albrecht de Hohenzollern, et certains de ses chevaliers se convertirent au luthéranisme.
L'Ordre teutonique fut aboli et son territoire devint le duché héréditaire de Prusse, État vassal de la Pologne. Albrecht reçut le titre de duc du roi polonais Sigismond. Il épousa ensuite la princesse danoise Dorothée.

Mais certains chevaliers restèrent fidèles à leur foi d'antan et, en 1527, ils élurent un nouveau Grand Maître, Walter von Kronberg. L'empereur du Saint-Empire romain germanique confirma cette nomination ; les chevaliers teutoniques qui avaient quitté la Prusse combattirent les luthériens lors de guerres de religion
. En 1809, l'Ordre teutonique fut dissous par Napoléon Bonaparte, mais il fut rétabli en Autriche en 1840.
Quant à l'Ordre livonien, il fut aboli durant la guerre de Livonie. Son dernier Grand Maître, Gotthard Kettler, suivit l'exemple du Grand Maître teutonique : en 1561, il se convertit au luthéranisme et devint le premier duc de Courlande.
En 1933, les dirigeants du Troisième Reich se proclamèrent « héritiers spirituels » de l'Ordre Teutonique. Après leur défaite lors de la Seconde Guerre mondiale, qu'ils avaient eux-mêmes déclenchée, ces « héritiers » disparurent.
L'Ordre Teutonique existe néanmoins encore formellement en Autriche. Certes, seul le nom prestigieux subsiste : son chef n'est plus le Grand Maître, mais l'Abbé-Hochmeister, et l'Ordre, amputé par les vainqueurs, ne se compose plus de chevaliers guerriers toujours prêts au combat, mais presque exclusivement de femmes (les sœurs) travaillant dans des hôpitaux et des sanatoriums en Autriche et en Allemagne.