Nous avons ici une demi-armure italienne Composite du XVe debut XVIe siècle,d'un fantassin ou un milicien du XVe-XVIe siècle,
Il s'agit très probablement une armure de fantassin lombarde provenant de Florence
L'armure combine un casque de type salade avec visière, une cuirasse à cannelures simples, des protections complètes pour les bras, des tassettes, ainsi qu'une jupe de mailles et des viders.
Elle correspond aux demi-armures d'infanterie italiennes des années 1450-1550 environ, contrairement aux armures de campagne des chevaliers qui sont elle plus lourdes et intégrales.
La présence d'une maille épaisse, en lieu et place de cuissards et de sabatons complets, est caractéristique des « demi-armures » pour fantassins et miliciens, conçues pour optimiser le rapport coût-protection et la mobilité. Origine et contexte
La collection européenne de Stibbert est dominée par des pièces italiennes, notamment lombardes et milanaises, où de nombreuses demi-armures de ce type furent produites pour les milices communales et princières à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance.
Une description publiée de cette panoplie la mentionne comme faisant partie de la demi-armure d'un fantassin lombard, ce qui correspond à la forme visible ici
Mais comme de nombreux pièces de la collection Stibbert, ce mannequin est très probablement un ensemble d'exposition assemblé, composé d'éléments d'époque qui n'ont peut-être pas été initialement fabriqués ensemble, mais qui sont agencés pour illustrer l'apparence d'un fantassin italien du milieu du XVe siècle au début du XVIe siècle, au service d'une milice urbaine.
Le mélange de plaques et de cotte de mailles, l'absence de gravures élaborées et la finition pratique plutôt que cérémonielle suggèrent une fonction militaire opérationnelle plutôt que purement cérémonielle, même si la disposition actuelle des mannequins est moderne.
Milice communale italienne à la Renaissance
La milice communale (ou milizia cittadina) définit les forces levées par les villes-États italiens comme celles de Florence, Venise, Milan, Sienne, Gênes, Bologne,
Elle est l' héritière des milices urbaines médiévales, mais se transforme profondément à l’époque de la Renaissance (XIVe-XVIe siècles).
Au Moyen Âge entre le XIIe et leXIVe on trouve dans ces villes une milice civique ou chaque citoyen libre doit servir en cas de guerre.
Elle est organisée parr quartiers, guildes, corporations et son equipement dépend des moyens . Elle est quipée d' armes d’hast, arbalètes, épées, boucliers.
Au XVe siècle on assister à une professionnalisation car désormais les villes italiennes préfèrent l'employeur des condottières (mercenaires) mais la milice communale ne disparaît pas et elle se transforme: en une force de défense locale et de garde urbaine. Mais au XVI? siècle une restructuration militaire se dessine et certaines villes réactivent ou modernisent des milices citoyennes afin deréduire
la dépendance aux mercenaires
renforcer les garnisons,
défendre les murailles modernisées où vont apparaitre des fortifications dirtes à l'italienne
Composition de la milice communale
La milice n’est pas une troupe d’élite, mais une force civique organisée.
Elle possède diverses formations
 |
Les Piquiers qui sont remplacés après 1500 par des Hallebardiers
Les Arquebusiers de plus en plus nombreux après 1520
Cavalerie légère C'est une rareté Elle sert pour les patrouilles et le transport de message
 |
Origine sociale
On y trouve des Artisans Bourgeois Membres de corporations Petits notables Jeunes des quartiers
Les riches citoyens peuvent servir comme cavaliers car ils peuvent s'equjiper d' une armure et d'un armement de meilleure qualité.
Armement typique (XVe–XVI? siècle)
Infanterie : Pièces d'armure partielles (brigandines, jaquettes de fer, morions, cabassets)
Piques (4 à 6 m)
Hallebardes, vouges, pertuisanes
Arquebuses (avec fourquin)
Arbalètes dans certains centres (Gênes très réputée)
Cavalerie municipale elle est peu impoortante
elle est equipée de Bourguinottes, morions, cuirasses trois quart Petites lances, épées, rondaches
Organisation
Chaque cité possède sa structure propre, mais on retrouve :
La Compagnie ou « bandiera » Unité de base, quelques dizaines à quelques centaines d'hommes.
Capitano di popolo (ou Capitano di milizia) Chef militaire de la commune.
Officiers subalternes caporaux, alfiers (porte-étendards)
Instructeurs parfois anciens mercenaires
Entraînement Variable selon la ville : Certaines villes (Florence, Venise) imposent des exercices réguliers. D’autres ne mobilisent qu’en urgence.
Exemples célèbres
Florence (XVIe siècle) Sous les Médicis, organisation d'une milice territoriale par quartiers (Ordinanza, puis Bande Nere sous Giovanni dalle Bande Nere — mais ce sont des mercenaires élites issues du système florentin).
Venise Possède une milice urbaine et des troupes de terre (Cernide) mobilisées parmi la population des terraferma.
Milan Milices locales mêlées aux grandes compagnies d'armigeri, dépendantes des Sforza.
Bologne Milice civique renforcée pour défendre la ville contre les condottières rivales.
Rôle de la milice communale
Défense de la ville : Remparts Portes Visites Artillerie et poudrières
Police urbaine : Ronde de nuit Maintien de l'ordre Protection des marchés et fêtes Escortes officielles
Mobilisation en guerre : Soutien des troupes professionnelles Renforts sur les lignes Gardes des dépôts, ponts, convois La milice n’était pas une troupe de champ de bataille d’élite face aux armées régulières ou mercenaires, mais elle constituait : une réserve locale, un rempart défensif, un outil politique pour maintenir l’autorité civique.