Le Cruiser Tank A 34 dernier Avatar de la famille
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L'expérience acquise lors des campagnes d'Afrique du Nord a convaincu les Britanniques de la nécessité d'un char armé d'un canon à vitesse initiale élevée.
Mais à ce niveau on peut se poser uen question
Pourqoi la grande Bretagne qui fut l'un des premiers pays à connaître la « révolution industrielle » et, au XXe siècle, disposant ainsi d'une riche expérience et d'une expertise considérable en ingénierie et en production a produit pendant un certain nombres d’annés des chars d'assaut dont les performances étaient, disons, « inférieures à la moyenne
Les ingénieurs britanniques tentèrent de combler leur retard en matière de conception de chars et lancèrent le programme A24. Ce véhicule de combat affichait des performances élevées, similaires à celles du Pz.Kpfw. III. Aufs. J allemand. Le A24 britannique était même légèrement plus rapide que le modèle allemand. Cependant, sa conception était assez rudimentaire et les ingénieurs s'efforçaient de le modifier de manière hasardeuse. Le char britannique suivant fut le A27M, ou « Cromwell ». Toutefois, même ce modèle ne parvint pas à suivre le rythme des avancées technologiques en matière de chars et ses performances étaient inférieures à celles de nombreux véhicules de combat. À cette époque, les forces allemandes disposaient déjà du puissant Pz.Kpfw. Panther, tandis que les Britanniques étaient équipés du Cromwell, dont les performances étaient considérablement dépassées.
Au moment de l'entrée en service du char A34, le département des chars lança le développement d'un char équipé d'un canon long. Afin de gagner du temps et de l'argent, le nouvel A34 devait être basé sur le Cromwell, lui-même issu du Crusader. Cependant, le canon de 17 livres le seul canon britannique capable de combattre les Tigres et les Panthers installé dans le Challenge ne pouvait être installé dans sa tourelle. En effet si le 17pdr est sans aucun doute un fantastique canon capable de détruire tous les panzers sauf les plus lourds. il un inconvénient assez important . Il était très grand. 458cm de long et 2,1 tonnes
La longueur est nécessaire pour donner la Vitesse initiale V° pour pénétrer le Blindage.
Les concepteurs durent donc trouver une alternative.et une arme complètement nouvelle était nécessaire
Le premier candidat envisagé fut le canon américain M1 de 76 mm, qui venait d'équiper les chars M4 Sherman de deuxième génération .
Le second fut le canon de 75 mm à tube long, une version raccourcie du 17 livres dont la culasse avait été redessinée pour accueillir un obus plus court et plus large.
Ce nouveau canon était à peine moins puissant que le 17 livres, mais beaucoup mieux équilibré et plus adapté aux tourelles plus petites.
Finalement, le canon HV de 75 mm conçu par Vickers-Armstrong fut sélectionné pour le char A34, et Leyland Motors fut chargé de construire un prototype pour l'accueillir. Leyland Motors produisait des chars Cromwell depuis 1942 et participait également à plusieurs projets expérimentaux.
Les travaux sur l'A34 débutèrent en février 1943, et un modèle de démonstration était prêt en septembre.
En octobre, l'état-major général donna l'ordre de lancer la production ; le canon HV de 75 mm fut alors désigné 77 mm afin d'éviter toute confusion avec le canon américain de 75 mm.
Le premier prototype de l'A34, en acier doux, fut construit en février 1944, les essais du canon commencèrent en mars, et une vingtaine de véhicules étaient testés en juillet. En raison de diverses améliorations, le premier char de série ne devait pas être prêt avant septembre 1944.
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Bie0e que ressemblant au Cromwell, le Comet était une conception nouvelle à 60 %, les différences les plus notables étant une coque plus haute et une nouvelle tourelle. Leyland Motors fut l'un des premiers constructeurs à utiliser le soudage pour l'assemblage de ses Cromwell, aussi le Comet fut entièrement soudé dès sa conception.
Comme le Cromwell, le Comet était propulsé par un moteur Rolls-Royce Meteor V12 de 600 chevaux, un moteur à essence refroidi par eau, conférant au véhicule de 33 tonnes un rapport puissance/poids de 18 ch/t. Il avait une puissance maximale à 2 550 tr/min et sa cylindrée était de 27 litres. Ce moteur à essence propulsait le char de 33,5 tonnes à 51 km/h sur route et jusqu'à 29 km/h en tout-terrain. Son rapport poids/puissance était d'environ 18 ch/tonne.
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La transmission du char comprenait un pont arrière, une boîte de vitesses Merritt-Bfowrt Z5 (boîte de vitesses à 5 rapports non synchronisée, freins à tambour et direction à train épicycloïdal) et un embrayage principal à sec à double disque
Officiellement, le Comet, avec une vitesse de pointe de 47 km/h sur route et de 29 km/h hors route, était l'un des chars moyens les plus rapides et les plus agiles de la Seconde Guerre mondiale.
En termes de vitesse, il n'était devancé que par le Cromwell, et tous deux n'étaient devancés que par le BT 7
Le châssis était équipé de cinq galets de roulement de grand diamètre de chaque côté, de quatre galets de retour également en caoutchouc de chaque côté, et les roues motrices étaient situées à l'arrière. La suspension du char était spécifique et utilisait des ressorts cylindriques (les galets de roulement 1, 2, 4 et 5 étaient équipés d'amortisseurs hydrauliques à double effet). Chaque chenille était composée de 114 chenilles d'un pas de 112 mm et d'une largeur de 394 mm.
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Le char était doté de périscopes à miroirs pour l'observation et de lunettes de visée.
Son blindage avait été considérablement renforcé par rapport à ses prédécesseurs : le blindage frontal de la tourelle avait été porté à 102 mm et celui de la caisse à 76 mm.
Le blindage frontal avait une épaisseur de 101 mm, identique à celle du Cromwell surblindé et du Tiger I.
Aussi bien que les Britanniques aient traditionnellement qualifié ce nouveau char de « croiseur », il offrait déjà une combinaison optimale de mobilité, de protection et de puissance de feu, ce qui lui permit d'être classé parmi les premiers chars de combat principaux (CCP).
Description
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La tourelle était à commande électrique, à l'exception de l'élévation du canon, qui était manuelle, avec un système de secours mécanique en cas de panne électrique.
Un lance-grenades, monté sur la tourelle, tirait des grenades fumigènes et servait à créer des écrans de fumée. Des grenades fumigènes étaient également installées à l'arrière du véhicule.
Dans la tourellees tmonté un poste radio
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L'équipage se composait de cinq hommes : un chef de char, un tireur, un chargeur, un autre tireur et un pilote.
L'armement comprenait 61 obus pour le canon de 77 mm, 5 175 cartouches pour la mitrailleuse Besa de 7,92 mm et 20 grenades pour le lance-grenades.
Pour son autodéfense, l'équipage disposait d'une mitrailleuse légère Bren .303 avec 600 cartouches, en plus de son arme personnelle.
Cependant, la puissance de feu de ces deux chars était tout à fait comparable. Le canon de 76,2 mm du Comet était légèrement inférieur au canon KwK42 L/70 de 75 mm du Panther et nettement supérieur à ceux des T-34-85 et Sherman.
La cadence de tir et la précision de son canon étaient exceptionnellement élevées, aussi bien avec des obus explosifs qu'avec des obus perforants
Utilisant des munitions perforantes classiques, le canon A34 Comet pouvait perforer 110 mm de blindage à un angle raisonnable et à une distance de 914 mètres Avec des munitions APDS sous-calibrées, à la même distance, il perforait 165 mm de blindage
En effet , utilisant un projectile sabot détachable perforant, il était capable de pénétrer le blindage de n'importe quel char allemand (y compris le célèbre Tigre Royal) et avait une puissance de pénétration égale à celle des canons allemands PaK43 de 88 mm, pourtant bien plus massifs.
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Il faut savoir que les obus perforants pénètrent rarement les plaques frontales de la caisse du char et ne causent aucun dommage à sa structure à une distance de 300 m.
Par contre les plaques latérales du char présentent une résistance nettement inférieure à celle des plaques frontales et constituent la partie la plus vulnérable de la caisse et de la tourelle blindées. Les plaques latérales de la caisse et de la tourelle du char sont pénétrées par les obus perforants tant des canons de 85 mm de fabrication russe que des 76 mm américains à une distance de 800 à 2 000 m.Et les obus perforants américains de 76 mm pénètrent les plaques latérales du char Tiger-B
Les premiers chars Comet entrèrent en service 1944, très attendus par les équipages utilisant des chars moins performants.
Cependant, le véhicule n'était pas sans détracteurs
Avec son blindage vertical car certains critiquaient l'inclinaison de son blindage frontal, préférant une plaque frontale inclinée, comme sur le Panther et le Tigre Royal . Une telle modification aurait nécessité une refonte radicale, et il est peu probable que le char ait été engagé au combat, comme son grand frère, le Centurion.
son moteur d'avion à essence très bon, certes, mais quand même vulnerable encas de coup direct aux incendies ,différentiel dans la direction donc impossible de faire demi-tour sur place et sa, suspension Christie, c'est donc un char de la fin des années 30, avec un niveau technologique légèrement supérieur. Juste un cran au-dessus du T-34-85 et des derniers Sherman.
Il n'est pas question de concurrencer le Panther. Le Panther est à la fois plus gros et plus cher. Les Britanniques n'ont aucune chance en combat frontal. Et pour finir le canon qui n'accepte pas les obus de même calibre des autres chars
A son entrée en service le Comet « surpassait aussi le T-34-85 à presque tous les égards » Etant entré en production fin 1944, il convient de le comparer non pas au T-34-85, mais au T-44, également entré en production fin 1944 (25 exemplaires produits fin 1944, 905 en 1945).
Comparé au T-44, le blindage du Comet était inférieur : 90 mm à l'avant contre 76 mm pour le Comet, 75 mm sur les flancs contre 43 mm, et 100 mm pour la tourelle contre 102 mm. L'autonomie était de 250 km contre 200 km, avec un moteur diesel contre un carburateur. La vitesse était de 51 km/h contre 47 km/h. La hauteur du Comet était de 2,68 mètres contre 2,4 mètres pour le T-44, à poids égal.
Versions
Le char britannique A34 Comet Mk I a été produit en deux versions, le type A et le type B, se distinguant principalement par leur système d'échappement et quelques améliorations mineures apportées après la guerre.
Caractéristiques du type A
Le type A représentait le modèle standard de guerre. Produit à partir de septembre 1944, il était doté d'un capot moteur indépendant en deux parties recouvrant les orifices d'échappement arrière afin de gérer la fumée et les flammes du moteur. Sur les chars déployés en Europe du Nord-Ouest, il était souvent équipé de capots dits « Normandie » pour réduire la visibilité. Ces chars utilisaient le système d'échappement standard dérivé du Cromwell sur l'ensemble des 1 186 exemplaires (châssis T334901 à T337900) et ont été engagés au combat par des unités telles que la 11e division blindée.
Caractéristiques du type B Le type B, introduit après la Seconde Guerre mondiale, remplaçait les capots par des doubles tuyaux d'échappement en queue de poisson sortant directement par des ouvertures dans la plaque de blindage arrière, éliminant ainsi le besoin de caches et améliorant la respiration du moteur. Parmi les autres améliorations, on peut citer les extincteurs de fumée de tourelle, les galets de retour en acier pour les chenilles afin d'éviter l'accumulation de boue, et d'autres modifications moins connues comme une ventilation améliorée.
Principales différences
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Type A |
Type B |
| Système echapemment |
Capot divisé type Normandie |
Echapement queue de poisson |
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| Pots fumigènes |
Absent |
Sur la tourelle |
| Chenilles |
Standard |
Acier pour adhérence |
| Année service |
1944-45 |
Post 1945 |
Le Comet Crocodile
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Le Comet Crocodile était un projet de conversion du char Comet pour lui atteler le système « Crocodile »’est-à-dire la remorque blindée transportant le fuel + propulseur destiné à un lance-flammes, comme pour le Churchill Crocodile. Un Comet (N° de série T.336092) a été modifié en 1946 pour tester la remorque « Crocodile » : nouveau train de roulement, boîte de transmission adaptée, attelage,
Cependant : aucun lance-flammes n’a jamais réellement été monté sur le Comet testé. La mitrailleuse de caisse (BESA) est restée en place, et il n’y a pas de trace fiable d’un tube-flammes fonctionnel sur ce véhicule.
Ce Comet Crocodile » n’était qu’un véhicule d’essai, pour évaluer la remorque et la tenue de route du véhicule rapide tirant cette remorque Les
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Les essais ont montré que la remorque blindée n’était pas capable de supporter un remorquage à haute vitesse ou sur terrain difficile sans risque sérieux. Lors d’un essai, la remorque a tenu 500 km) avant de casser
En parallèle, la nécessité tactique des chars lance-flammes diminuait à la sortie de la Seconde Guerre mondiale ce qui rendait le projet moins prioritaire.
Les leçons à retenir de cette experience
Cela démontre l’esprit d’expérimentation des Britanniques après-guerre et la volonté de combiner mobilité (Comet) et soutien spécialisé (remorque lance-flammes).et il permet d’illustrer les limites techniques d’un tel concept : un char rapide + remorque blindée + système flammes = compromis importants.
Comet vs Panther (Allemagne)
| Critère |
Comet |
Panther |
| Canon |
77 mm HV |
75 mm KwK 42 (long, très puissant) |
| Blindage |
Moyen |
Excellent (surtout frontal) |
| Mobilité |
Très agile |
Bonne mais plus lourd |
| Fiabilité |
Supérieure |
Problèmes fréquents |
Résultat : le Panther reste mieux protégé et son canon est supérieur, mais le Comet est plus fiable et plus rapide.
Comet vs Sherman (USA)
| Critère |
Comet |
Sherman 75 mm |
| Canon |
Nettement supérieur |
Faible contre chars lourds |
| Blindage |
Comparable |
Comparable |
| Mobilité |
Meilleure |
Correcte |
Résultat : le Comet est globalement supérieur.
Comet vs Sherman Firefly
| Critère |
Comet |
Firefly |
| Puissance du canon |
Légèrement inférieure au 17-pdr complet, mais plus pratique |
17-pdr très puissant mais tube long et encombrant |
| Profil |
Plus compact |
Grande silhouette |
| Mobilité |
Meilleure |
Plus lourd et moins maniable |
La première unité blindée équipée de Comet fut la 29e brigade blindée, qui fut rééquipée en Belgique durant l'hiver 1944-1945. Composante blindée de la 11e division blindée, la 29e brigade blindée, armée de Sherman, entra en action le jour J, le 6 juin 1944.
La brigade elle-même était très appréciée et largement considérée comme la meilleure division blindée britannique d'Europe du Nord-Ouest.
En février 1945, la division comptait quatre régiments de Comet Mk.I en service actif
le 23e Hussards,
le 2e Yeomanry Fife & Forfar
le 3e Régiment royal de chars,
15/19e Hussards
Tous appartenant à la 29e Brigade blindée, ainsi que le Régiment de reconnaissance blindée
C’était également une bonne nouvelle pour les autres régiments britanniques, qui reçurent une centaine de canons Firefly
La 11e Division blindée participa à l’opération de franchissement du Rhin, concentrant ses efforts sur la tête de pont de Wesel le 11 mars.
Dans la nuit du 23 mars, la traversée commença sous le couvert du feu de 3 500 pièces d’artillerie moyenne et lourde.
Une fois le fleuve franchi, la 11e Division blindée progressa vers Lübeck et la côte baltique.
Le Comet fut peu engagé dans les combats car à ce stade de la guerre, l'armée allemande était décimée et seuls quelques chars restaient opérationnels. Cinq semaines seulement après la traversée du Rhin, la guerre en Europe prit fin et les forces britanniques et américaines rejoignirent les Russes sur l'Elbe et la route Domitz-Wismar.
Peu après la fin des combats, le Comet fut affecté à la 7e division blindée.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 4e régiment royal de chars déploya ses chars Comet en Palestine, alors sous mandat britannique.
Les tensions s'exacerbaient avec l'arrivée illégale de milliers de réfugiés juifs dans le pays, et le terrorisme juif, visant aussi bien les Britanniques que les Arabes, connaissait une recrudescence alarmante.
Les Comet livrèrent de brefs combats contre des camions blindés juifs ; l'un d'eux fut capturé à Rafah après avoir détruit un camion arabe non armé.
Lors d'un autre incident, un camion blindé tira par erreur des obus de mortier sur un poste de police près de la caserne du 4e RTR.
Deux Comet furent dépêchés sur place et le camion attaquant fut détruit.
La résistance juive offrit 250 000 livres sterling, payables dans n'importe quelle devise, à tout soldat britannique prêt à conduire un Comet, mais aucun volontaire ne se présenta.
Les Comet ne participèrent plus jamais à des combats.
Dès 1950, ils furent largement remplacés par des chars Centurion, mais quelques régiments, notamment dans les territoires d'outre-mer, continuèrent à les utiliser.
mais ils restèrent en service dans les unités blindées stationnées à Hong Kong et à Berlin-Ouest jusqu'en 1958. Ce char fut également fourni à la Finlande, à la Birmanie, à l'Irlande et à l'Afrique du Sud. Par exemple, l'armée finlandaise a utilisé 41 chars A34 Comet de 1960 à 1970.
Caractéristiques techniques du A34 Comet :
Poids : 33,5 t.
Dimensions hors tout :
longueur 7,65 m (avec canon), largeur 3,05 m, hauteur 2,68 m.
Équipage : 5 personnes.
Blindage : de 14 mm (dessous) à 102 mm (face avant de la tourelle et mantelet du canon).
Armement : canon QF de 76,2 mm, canon HV de 77 mm, 2 mitrailleuses de 7,92 mm.
Munitions : 61 cartouches, capacité totale : 5 175 cartouches.
Moteur : moteur à essence Meteor à 12 cylindres en V d’une puissance de 600 ch.
Vitesse maximale : sur route – 51 km/h, tout-terrain – 29 km/h.
Autonomie : sur route – 250 km.