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Pensé à partir de 1943 comme engin d’attaque de positions fortifiées (Westwall, bunkers, villes), sur le modèle des Sturmgeschütz et Jagdpanzer allemands, mais avec blindage et puissance de feu poussés à l’extrême
Rôle et philosophie Il a été conçu avec une casemate fixe donc sans tourelle avec un , profil très haut et massif, ce qui en fait un véritable « bunker mobile » plus qu’un char de bataille Il était toutefois prévu qu’il puisse manœuvrer comme un char d’assaut mais avec comme mission de s’en prendre aux bunkers fortifiées comme le Westwall Donc la priorité absolue a été apportée au blindage et au canon, la mobilité étant sacrifiée. Plusieurs projets concurrents sont étudiés, puis le concept A39 Tortoise est retenu fin 1943–début 1944 comme engin à casemate fixe, lourdement blindé et armé d’un puissant canon de 94 mm. Historique Les stratèges britanniques vers 1942 vont anticiper sur l’évolution du conflit et vont établir un scénario sur une évolution des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale qui va être similaire à celle du premier conflit Les lignes de Fortification vont empêcher le développement des offensives et il faut donc à l images des premiers engins blindés un char capable de percer n'importe quelle fortification ennemie et de résister aux tirs défensifs. Un char lourd existait dans l’arsenal britannique c’est le Churchill Mais un projet va voir le jour avec le A33 Excelsior qui est un char lourd d'assaut, version surblindée du Churchill , construite sur le châssis du Cromwell Mais ce projet ne va pas aboutir Il faut faire table rase et partir sur un projet tout à fait nouveau La société Nuffield Mechanisation & Aero Ltd présente un projet entièrement nouveau,
En Février 1944 18 projets de conception différente ont été présentés et le projet le 'AT.16 est approuvé par le ministère de la Guerre. Une commande pour une préproduction de 25 véhicules, sans prototypes est signée avec comme objectif avoir Septembre 1945 comme date limite pour leur mise en service. Ce véhicule allait être immortalisé sous le nom de Tortoise Il faut savoir qu’un projet de 1942 portait le même surnom et si l'origine de ce nom reste inconnue la ressemblance avec l'animal est frappante. Pour le projet de 1942,c’est un projet Australien Après la Première Guerre mondiale, la plupart des chars adoptent une forme assez courante dite Rhomboïde à savoir une caisse blindée rigide, deux chenilles (une de chaque côté), un moteur intégré à la caisse et soit un canon fixe en casemate, soit une tourelle avec des canons secondaires intégrés à la caisse. Lorsqu'un véhicule s'écarte de cette configuration habituelle, il se distingue nettement, et rares sont les conceptions qui s'écartent autant de la norme que le char triangulaire multi chenillé imaginé par Lance Bloomfield, originaire de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, en 1942. Avec ce modèle, Bloomfield s'affranchit des conventions de conception des chars de toutes les manières possibles. La date figurant sur le projet était le 1er juillet 1942, mais il n'a été soumis que le 13 juillet. Le dossier a été déposé au Bureau de l'Armée à Sydney, puis transmis à la Direction des Inventions de l'Armée le 18 juillet La conception générale de l’engin était un char type rhomboïde t similaire à certains égards à la forme quasi-rhomboïdale des chars britanniques de la Première Guerre mondiale , à ceci près que l'avant était en forme de triangle pointu.
L’épaisseur du blindage pour le projet n’était pas précisé mais ce il était précisé que ce blindage devait être suffisamment épais pour dévier « toute l'artillerie de campagne utilisée avec visée ouverte Pour la puissance de feu ce véhicule devait être équipé d’un canon capable de détruire tout ce qui se trouve sur le champ de bataille avec une arme similaire au canon naval de « 4 ou 6 pouces » . À l'avant de la coque de cette unité principale se trouvaient deux ouvertures dans le blindage destinées à accueillir deux canons légers, suivies d'une rangée de trois autres ouvertures marquées pour des mitrailleuses. Cela impliquait que les canons légers étaient conçus comme une arme de calibre intermédiaire entre une mitrailleuse (la mitrailleuse standard de l'Empire britannique de l'époque étant de calibre .303) et un canon naval de 4 pouces, ce qui laissait une grande marge de manœuvre dans le choix de l'armement. De plus à l'arrière de la coque, orientée v, se trouvera un canon léger au centre central, suivi de deux mitrailleuses plus bas. Cela représentait un total de 1 canon principal, 3s canons secondaires et 5 mitrailleuses. On ignore totalement si ces canons légers ou mitrailleuses devaient être actionnés directement ou par un dispositif de tir à distance, ni même si le mode de fonctionnement était envisagé, mais la valeur au combat d'armes fixes de ce type est très limitée, surtout lorsqu'elles sont placées à l'arrière. En revanche, le canon principal monté sur tourelle aurait été une véritable machine de guerre. Le canon monobloc QF Mk. XIX de 4 pouces de l'époque pesait largement plus d'une tonne et pouvait tirer un obus explosif de 15,9 kg à près de 400 m/s jusqu'à près de 9 km. Le BL Mk. de 6 pouces le XXIII était encore plus grand, pesant près de 7 tonnes, et était capable de tirer un obus explosif de 50 kg à 841 m/s sur une distance supérieure à 23 km. Le projet sera rejeté sans surprise le 25/07/1942 Ce rejet était peut-être dû au concept même d'un véhicule à trois coques, qui aurait impliqué un travail de conception et d'essais trop important pour être mené à bien en temps de guerre. De plus la conception comportait également de graves défauts Clap de fin pour cette tortue revenons à notre tortue made in England Cette Tortoise incarne à la perfection l’animal . Lent et pataud, il n'en est pas moins bien blindé. Avec ses 78 tonnes, il fut l'un des chars britanniques les plus lourds jamais construits. Seul le TOG II de 80 tonnes le surpasse. Ce poids était
principalement dû à son blindage frontal pouvant atteindre 230 mm et à son puissant canon à haute vélocité de 94 mm. Ce canon automoteur, cependant, souffrait d'une mobilité tactique très limitée. Il est a rapprocher davantage à un Jagdtiger ou d’un ISU‑152 que d’un Tiger II avec sa casemate fixe, profil massif et sa technique d’ emploi prévu pour une percée méthodique mais lente des lignes fortifiées Ces engins dans les pays qui, les ont conçus seront des impasses Car ces véhicules s’ils sont : techniquement impressionnants, utiles pour la recherche en matière d’artillerie et de blindage sont trop lourds, lents et coûteux Les français avec le FCM 2 C conçu en 1918 pour percer les fortifications de la ligne Hindenburg ne purent les utiliser en 1940 contre la blitzkrieg de Wehrmacht Mais l’Allemagne ne semble pas avoir bien analyser le concept du Chard super lourd avec des véhicules comme le Maus (188 t), l’E 100 inachevé et, le e Jagdtiger (plus de 70 t) : conçus pour dominer tout combat terrestre grâce à leur blindage et leur puissance de feu et je ne parle pas du Panzer 1000 et 1500 Ils devaient défendre des secteurs clés ou à percer les positions fortifiées. Les Alliés occidentaux eux de leur coté étaient focalisés sur la puissance des panzer allemands et vont concevoir des véhicules « d’assaut » ou « anti-Tigre » tels que le A39 Tortoise, T28/T95, famille T29 qui sont lourdement armés et blindés, mais généralement plus légers que le Maus/E 100, conçus pour attaquer des fortifications ou contrer les chars lourds allemands plutôt que comme des cuirassés terrestres mobiles Toutefois le déploiement opérationnel ne viendra que du côté allemand avec les Tiger II et Jagdtiger produits toutefois en petite série quelques centaines pour le Tiger II, quelques dizaines pour le Jagdtiger . Ils furent engagés au combat, mais souffrirent de problèmes chroniques de fiabilité et de logistique. Les véritables chars super-lourds (Maus et E 100) ne dépassèrent jamais le stade de deux châssis d'essai (Maus) et d'un châssis incomplet (E 100) et aucun ne participa aux combats Du coté alliés occidentaux car les Soviétiques ne vont pas étudier ce genre de projet on trouvera le Char britannique A39 Tortoise construit à : 6 exemplaires soumis aux essais mais après 1945. Et ;les• Chars américains T28/T95 construits à: 2 exemplaires soumis s, uniquement pour des essais ; Les chars lourds T29/T30/T34 construits à une douzaine de prototypes au total, sans engagement au combat. En pratique, les Alliés vont privilégier la production en masse de chars moyens/lourds fiables (Sherman, T 34, puis Pershing/IS 2) dotés de canons améliorés, plutôt que le déploiement massif de chars super-lourds.
Revenons au Tortoise Le Tortoise fut initialement définie comme char d'assaut lourd par le Secretary of State for War et le Minister of Supply dans un Joint Memorandum datant d’'avril 1943. Son objectif était de détruire et percer les zones fortifiées comme la ligne Siegfried Donc de par sa configuration il fallait privilégier largement le blindage à la mobilité. A titre anecdotique le projet était porté par M. Duncan Sandys, qui était secrétaire d'État à la Guerre et également gendre du Premier ministre Churchill, qui soutenait le projet. Aussi comme on pouvait s'y attendre vu son rôle prévu le Tortoise, était extrêmement bien blindé. Cette protection primordiale était accordée à la superstructure de la casemate. Celle-ci, constituée d'une seule pièce massive, représentait la majeure partie du poids du A.39.
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Les problèmes de deploiement
Les problèmes sont important et limitaient l'usage des super‑lour Les chars super‑lourds (ou très lourds) étaient autant un casse‑tête logistique qu’un atout tactique. Plusieurs facteurs limitaient fortement leur emploi, que ce soit côté allemand (Tiger II, Jagdtiger, Maus…) ou chez les Alliés (A39 Tortoise, T28/T95, T29/T30/T34). Masse, ponts et routes Leur poids dépassait souvent la capacité des ponts ordinaires: il fallait des détours, des renforcements ou des ponts de campagne spécifiques, ce qui ralentissait toute manœuvre et rendait les axes prévisibles. La pression au sol et la largeur des chenilles abîmaient routes et chemins; certains axes devenaient impraticables par temps humide (bourrage de boue, effondrement des bas‑côtés). Transport stratégique Le gabarit excédait fréquemment la largeur/hauteur standard ferroviaire: il fallait démontage de jupes, bogies, voire de tourelle, ou des wagons spéciaux rares; les mouvements stratégiques devenaient lents et très visibles. Le transport routier sur remorques lourdes exigeait des tracteurs puissants, beaucoup de carburant et une préparation d’itinéraire méticuleuse; impossible d’en déplacer beaucoup rapidement. Consommation et maintenance Moteurs surdimensionnés travaillant en limite de couple, transmissions et barres de torsion très sollicitées: pannes fréquentes, usure rapide, besoin d’équipes de maintenance nombreuses et formées. Consommation de carburant énorme: chaque marche imposait des convois de ravitaillement dédiés, vulnérables et coûteux; en fin de guerre, l’Allemagne n’avait tout simplement plus le carburant nécessaire pour exploiter pleinement ses lourds. Dépannage et récupération Un seul char immobilisé nécessitait plusieurs dépanneurs lourds ou un dispositif de treuillage complexe; s’il fallait abandonner l’engin, la perte en matériel et en équipage spécialisé était considérable. En terrain encaissé, forestier ou urbain, certains super‑lourds ne pouvaient même pas être remorqués faute de place ou de points d’ancrage sûrs. Flexibilité tactique limitée Vitesse faible et accélération médiocre: difficile de réagir aux ruptures de front, d’exploiter une percée ou de se replier avant une contre‑attaque ou une frappe aérienne. Rayon d’action réduit et difficulté à franchir obstacles et terrains mous concentraient ces engins sur quelques secteurs; une fois repérés, ils devenaient des cibles privilégiées pour l’artillerie et l’aviation.
Au total, ces contraintes logistiques expliquent que les super‑lourds n’aient jamais dépassé le stade de prototypes (Alliés) ou de faibles séries (Allemands) et qu’ils aient été marginalisés au profit de chars plus équilibrés et beaucoup plus faciles à ravitailler, réparer et déplacer.
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