Japon Marine 1944 Le Fukuryu

Japon Marine 1944 Les Fukuryu

Le 25 octobre 1944, au large de l'île de Leyte aux Philippines, le Porte-Avions USS ST lo  voit un avion japonais A6M Zero plonger sur lui  et malgré un barrage  antiaérien puissant , l'avion ne dévie pas et s’écrase sur le pont d’envol Le porte avion est ainsi la première victime de la nouvelle tactique japonaise terrifiante de Kamikaze.
Le nom  Kamikaze  ou « vent divin » est  une référence à un typhon de 1274 qui a sauvé le Japon d’une invasion mongole . En 1944 le Japon voit la situation de son économie de guerre et ses troupes  se  détériorer rapidement
Son approvisionnement en matières premières étouffées par des attaques sous-marines et ses villes sous des bombardements aériens constants, le Japon a fait face à une grave pénurie d'avions et de pilotes entraînés avec lesquels affronter l'assaut allié.
Bref, la situation est désespérée. Les USA le tigre qui dormait a  dépassé le Japon et possédait certaines technologies critiques que le Japon n’avait pas.
Déjà après 6 mois de victoires les Japonais en juin 1942,à Midway  en une seule journée le Japon a perdu plus d'aviateurs qu'ils n'avaient réussi à s'entraîner en une année entière juste avant la guerre.
 Former  de nouveaux pilotes assez rapidement n’était tout simplement pas faisable. Cela a entraîné l'envoi de pilotes relativement inexpérimentés dans des avions obsolètes Les Japonais vont payer cash ces déficiences  et deux ans plus tard en juin 1944 lors de la Bataille de Leyte son aéronavale va être décimée par les combats au point que cette batailles fut surnommée le  grand tir des pigeons des Mariannes» par les Alliés.
Aussi l’idée d’une nouvelle tactique voit et le jour À la lumière de ces pénuries, au début de 1944, il a été proposé que les attaques suicides pourraient simplement faire pencher la balance de la guerre en faveur du Japon, car un seul avion suicide chargé d’explosifs pourrait mettre hors de combat  un navire militaire  cuirassé porte-avions croiseur rapidement
 Il était de tradition depuis longtemps chez les pilotes japonais, inspirés par le code Bushido samouraï, d’écraser leurs avions fortement  endommagés sur des navires ennemis, mais ce n’est qu’au milieu de 1944 que la tactique « un homme – un navire » a été adoptée comme doctrine officielle.
 La première force d'attaque spéciale Kamikaze de 24 pilotes a été formée sous le commandement du lieutenant de la marine impériale japonaise Yukio Seki, et a vu l'action pendant la bataille du golfe de Leyte en octobre 1944. À la fin de la guerre, les Kamikazes avait mené près de 2.800 attaques, coulant ou endommageant gravement 70 navires et tuant 7000  membres de la marine alliée.
Mais alors que les forces alliées se rapprochaient de plus en plus des îles d'origine japonaises et que l'invasion semblait imminente, le principe de Kamikaze sera  appliqué à une gamme toujours plus large de vecteurs
Avec le Yokosuka MXY-7 Ohka ou « cerisier en fleur », un petit avion à moteur de fusée avec une ogive de 1200 kilogrammes conçu pour être transporté vers sa cible par un avion gigogne  qui le largue pour qu’il aille percuter sa cible  à près de 650 km/h. Coté marine  il  y eu t aussi le Kaiten,  un sous-marin suicide monoplace  fabriqué à partir d’une torpille modifiée de type 93, et le Shinyo  bateau à moteur explosif.
Coté armée de terre certaines unités d’infanterie  vont former des unités spéciales d'attaque  comme le  Nikaku, qui est un soldat  qui avec une ceinture d’explosifs attaché à sa taille  plonge sous des chars ennemis pour les détruire. Sur les îles d'origine japonaises, des écoliers adolescents ont été organisés en corps de combat de citoyens patriotiques et entraînés à mener des attaques suicides à l'aide de grenades et de lances en bambou.
Lors de l'invasion d'Okinawa, une  centaine d'habitants ont mené des attentats-suicides contre les forces américaines, tandis que des milliers fanatisés par  la propagande militaire  ont préféré se jeter du haut des falaises plutôt ,que ce rendre
 Mais il existe une  autre unité  kamikaze  la plus étrange et la moins connues du Japon qui est  le  Fukuryu, ou les hommes grenouilles suicides.
Le concept de Fukuryu, ou « dragon accroupis a  été mis au point  pour la première fois à la fin de 1944 par le capitaine Kiichi Shintani à l’école anti-sous-marine de la base navale de Yokosuka.
 Avec une invasion américaine attendue d’ici un an, Shintani a pense que le  projet de la marine d’utiliser des torpilles suicide et des bateaux à moteur pour couler les embarcations d’atterrissage entrantes ne soit inadéquat compte tenu de l’approvisionnement critiquement bas d’hommes et de matériaux nécessaires à la construction de tels engins.
 Au lieu de cela, il a proposé d'utiliser une armée de plongeurs qui seraient stationnés  des semaines près des  sites de débarquement prévus  et une fois la nuit venue  attaquerait  directement les navires ennemis
Déjà la Marine japonaise avait utilisé des nageurs de surface ou des Kaiyu pour attaquer des navires autour de l’île de Peleliu,
Le plan de Shintani nécessiterait beaucoup plus d’équipement et de tactiques. Mais comme pour le projet Kamikaze aérien, la doctrine du « un homme – un navire » s’est avérée extrêmement attrayante pour le haut commandement japonais, et en novembre 1944, des études de faisabilité et une formation ont commencé à Yokoska et Kawatana sous la direction du lieutenant Masayuki Sasano.
Equipement

Le Fukuryu sera équipé d'une combinaison de plongée spécialisée en toile caoutchoutée avec un casque en acier et un simple système de respiration.

3,5 litres d’oxygène seront stockés dans deux réservoirs sur le dos du plongeur, le dioxyde de carbone de leur souffle sera purifi  par un bidon d’hydroxyde de sodium.

Avec 9 kg de plomb pour le ballast, la combinaison a permis à un plongeur de marcher le long du fond de l'océan à une profondeur d'environ 5-7 mètres pendant 8 heures
Il sera nourri avec une  nourriture liquide spéciale même en cours de développement pour les soutenir sous l'eau.
 À l'approche d'une invasion, les Fukuryu vivaient dans des bunkers sous-marins spéciaux d'où ils pourraient sortir  sans être détectés pour attaquer les navires ennemis.
Ces caches sous marines seraient faites à partir  à partir de caisson en, béton  ou construits dans la coque de navires marchands déclassés,
 

Ils seraient immergés à des endroits stratégiques au large et équipés d'un sas sous-marin
Pour l’équipement interne on trouverait des dortoir , de nourriture et d'oxygène pour soutenir 40 à 50 hommes pour  dix jours.
 Certains pourrait  étaient également équipés de lance-torpilles et d'un hydrophone pour détecter les navires entrants et permettre aux bunkers de communiquer entre eux
En plus de ces gros abris des  petits « trous de renard » sous-marins en tuyau d’acier seraient enfoncés dans les fonds marins  afin de protéger les plongeurs du feu ennemi.
Ces Fukuryu n’agiraient que  sous le couvert de l'obscurité ou de l'eau profonde car une fois  repérées, ils seraient extrêmement vulnérables à la contre-attaque par charge de profondeur ou bombardement aérien
Son armement  principale est une  mine de type 5, une charge explosive de 15 kg avec un fusible de contact monté sur l'extrémité d'un poteau en bambou de 5 mètres.
 

Lors de l attaque  le plongeur projette  sa mine sur la coque de l’ embarcation de débarquement qui s'approchait, provoquant sa mort mais aussi la destruction du navire Alors que l’étude de la marine a conclu que l’efficacité du Fukuryu aurait probablement été neutralisée par leur équipement respiratoire tempéramental, si ces problèmes avaient été surmontés, l’unité aurait très bien pu infliger de graves pertes à la flotte d’invasion alliée. C'était l'une des innombrables raisons pour lesquelles la reddition japonaise du 15 août est venue comme un tel soulagement pour les planificateurs militaires alliés. Le plan de défense final pour les îles d'origine japonaises, nommé Ketsu-go, a appelé chaque citoyen japonais à se battre jusqu'à la mort. Ainsi, l’invasion alliée, baptisée Opération Downfall, a-t-elle été mise en avant, même les estimations les plus conservatrices ont placé les chiffres des victimes alliées par millions – avec des victimes japonaises de nombreuses fois plus élevées.
Le Fukuryu fait donc partie de l’une des quatre lignes de défense, qui se composaient
De mines anti-navire amarrées plus au large,
Dee mines à détonation électrique
De Fukuryu

et enfin de mines antipersonnel sur la plage.
 Chaque homme da en charge la défense d’ une zone d’environ 390 mètres carrés, les plongeurs étant espacés de 60 mètres pour empêcher que l’explosion de la mine puisse mettre hors de combat  son voisin
En effet si un Fukuryu est prêt à sacrifier sa vie pour détruire l’ennemi, il était moins disposé à mourir bêtement comme un simple sous-produit du sacrifice d’un autre homme.
Les planificateurs  se sont donné de telles mesures pour maintenir le moral des unités
Chaque  homme a donc reçu un enseigne représentant un navire
. Au combat, les Fukuryu devraient donc d après les plans  couler environ 30% d’ engins de débarquement ennemis.
4000 hommes vont être recrutés  dont environ la moitié étaient soi-disant volontaires et la moitié des conscrits.
Pour les  volontaires tout comme dans l’aviation , l’histoire officielle parle  de dizaines de citoyens patriotiques qui réclament de s’inscrire Mais la  réalité est peu être  légèrement différente.
Car certains hommes ont été recrutés par le biais d’un simple questionnaire .qui  ne comprenait qu’une  seule question à choix multiple qui demandait: «Voulez-vous sérieusement/souhaitez-vous ne pas être impliqué dans des attaques de kamikaze?»
La question est pernicieuse car  bine que les hommes soient   libres de dire qu’ils ne voulaient pas y prendre part, ils devaient  signer de leur nom le document  et la pression sur les jeunes hommes en cette époque troublée  était importante
Enfin  se  pose la  menace de représailles non seulement contre le soldat, mais sa famille de retour à la maison.
En parallèle  pour encourager ses hommes à faire acte de  bénévolat  il y avait une réunion  dans une salle et après un long discours sur le patriotisme, il a été demandé à quiconque ne voulait être kamikaze de faire un  pas en avant .
Ainsi afin de pas paraitre lâche  et ou  endurer la honte le soldat a chosie de servir  comme Kamikaze
Nous avons des témoignages de personnes ayant refusé ce choix .
Il est rapporté que si un soldat avait réussi à être assez courageux pour ne pas se porter volontaire, il aurait été envoyé dans un enfer. Tout soldat qui refuserait deviendrait persona non grata ou serait envoyé sur le champ de bataille du sud, où la mort était garantie.
De plus certains soldats qui ont réussi à dire non, ontt vu leur choix  ignoré.
Sur la Base des recrutement   il était prévu d'entraîner au moins 6000 volontaires  d'ici octobre 1945,

les hommes étant organisés en trois unités principales: le 71e Arashi basé à Yokosuka, le 81e Arashi basé à Kure, et l'unité Kawatana à Sasebo, sous le commandement général du capitaine Shintani
 Au moins trois bunkers sous-marins ont été immergés dans la baie de Tokyo, avec des installations supplémentaires signalées à Kujukurihama et Kajimagaura.
 Mais dès le début, le projet a rencontré des problèmes majeurs. En raison de l'état désastreux de l’industrie japonaise en 1944, de nombreux ensembles de respiration déjà bruts se sont avérés défectueux, ce qui a conduit à la mort de nombreux stagiaires . En outre, bien qu'au 30 juillet 1945, quelque 1200 recrues aient obtenu leur diplôme des écoles de formation, seulement environ 600 combinaisons de plongée étaient réellement disponibles.
Mais en  Aout  1945 , le Japon a capitulé  avant que le Fukuryu ne puisse être déployé. Peu après la reddition, les États-Unis. La US Navy  a mené une enquête approfondie sur l'unité afin d'évaluer son équipement et son efficacité potentielle.
L’unité aurait très bien pu infliger de graves pertes à la flotte d’invasion alliée. C'était l'une des innombrables raisons pour lesquelles la reddition japonaise du 15 août est venue comme un tel soulagement pour les planificateurs militaires alliés.
 

Sur ordre supérieur les membres de l Etat Major japonais  tels que le capitaine Shintani et le lieutenant Sasano ont nié  que des bunkers sous -marins aient été effectivement été installées,
L US Navy  en décembre 1945 et janvier 1946, va  effectuer des relevés sonar de la baie de Tokyo. La recherche a révélé quatre contacts forts aux endroits supposés de bunkers sous marins   mais compte tenu de leur profondeur et de leurs conditions océaniques dangereuses, il a été décidé de ne pas envoyer de plongeurs pour enquêter.
Les sites ont été nettoyés  pour empêcher leur exploitation ultérieure par les Japonais.
Conclusion,
Le plan de défense final  du Japon , nommé Ketsu-go, a appelé chaque citoyen japonais à se battre jusqu'à la mort. Ainsi, l’invasion alliée, baptisée Opération Downfall, avait  prévu  les chiffres des victimes alliées par millions – avec des victimes japonaises de nombreuses fois plus élevées .
L’ utilisation des ,Bombes atomiques avait donc pour but de faire capituler, le Japon avant le début de l’invasion prevue pour l’ automne 1945