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Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée finlandaise utilisa des chars soviétiques capturés comme armement principal. Parmi ceux-ci figurait le canon d'assaut BT-42, créé par l'armée finlandaise en associant la caisse d'un char léger russe BT-7 modèle 1937 capturé à un obusier britannique de 114 mm installé dans la grande tourelle carrée d'un BT-7 redessiné. Dix-huit exemplaires furent produits entre 1943 et 1944 et déployés dans la région de la rivière Svir pour attaquer le bastion russe. En juin 1944, lors de la bataille de Vyborg, les BT-42 livrèrent des combats acharnés contre l'avancée des forces russes. L'armée Finlandaise avait décidé de créer un bataillon de canons d'assaut mais n'ayant pas la capacité de réaliser le développement intégral de ce type de véhicule, les engins retenus pour équiper cette unité furent les BT-42. Ce canon d'assaut était équipé d'un obusier 114/H18, une pièce d'origine britannique QF 4,5 inch Mk.II datant de la 1ere G.M. modifié par les Finlandais qui l'avaient équipée d'un frein de bouche et avait accru sa portée. Le développement débuta à l'usine d'État VTT (ValtionTykkitehdas, ou arsenal d'État ) à Jyväskylä au printemps 1942. Lokomo Ltd et le Centre des blindés de Varkaus réparèrent et reconditionnèrent les caisses, VTT modifia et assembla les tourelles et le Centre des blindés effectua l'assemblage final. Le BT-42 était doté d'une tourelle de BT-7 modifiée montée sur une caisse de BT-7 d'origine. Cette volumineuse tourelle avait un bouclier semi-cylindrique mais son épaisseur maximale n'était que de 15.5mm. L'obusier était doté du même viseur panoramique que le canon de campagne 76/K02 de l'Armée Finlandaise (canon de 76mm modèle 1902 soviétique capturé) et il pouvait tirer des munitions explosives, anti-tank explosives et fumigènes. Les premières actions des BT-42
Les BT-42 produits furent livrés au bataillon de canons d'assaut en février 1943, le 18e et dernier exemplaire étant réceptionné en janvier 1944. Ils participèrent à leurs premiers combats en mai 1943 lorsque six véhicules de la 1ere compagnie ( R-704, 708, 710, 713, 714, 717 ) furent déployés dans la région de la rivière Svir. De la fin juin à août, ces BT-42 ont tiré 1,279 obus pour détruire une centaine de positions ennemies et en endommager deux cents. Les limites d'utilisation du BT-42 furent mises à jour lors de ce premier déploiement. Le pointage manuel de la tourelle était fatigant. De plus, la rotation de la tourelle et l'élévation étaient impossible simultanément. Le châssis BT-7 était obsolète et l'obusier de 114mm encore plus ancien, aussi le BT-42 n'avait aucune chance face aux derniers tanks soviétiques. En conséquence de quoi, l'Armée Finlandaise acheta des Sturmgeschutz III allemands pour remplacer ses BT-42 et réaffecta ces derniers dans une Compagnie Blindée Indépendante en décembre 1943. La défense de Vyborg
Lorsque l’Armée rouge lança son offensive d’été en 1944, les Finnois étaient véritablement en mauvaise posture. Cependant, en forçant l’ennemi à stopper son offensive sur des points stratégiques, la situation s’inversa. La bataille décisive de Ilomantsi marqua la fin des hostilités avec les Soviétiques.
Le 9 juin 1944, l'armée soviétique lança une énorme offensive dans l'isthme de Carélie, atteignant la ville de Vyborg en dix jours seulement. La Compagnie Blindée Indépendante fut dépêchée sur place et son commandant, le Lt Sippel déploya neuf véhicules ( R-702, 709, 711, 712, 713, 714, 717, Ps.511-7, Ps511-20 ) pour défendre divers quartiers de la ville, Ristimäki, Karjala, Maaskola, et Tammisuo. Le R-717 commandé par le Lt Nieminen et deux autres BT-42 engagèrent des unités Soviétiques à Ristimäki mais un feu ennemi nourri les força à se retirer. Les BT-42 qui défendaient Tammisuo engagèrent un tank JS-2 mais ne purent l'arrêter malgré quinze coups au but. L'ordre de retraite fut donné et le Lt Sippel à bord du R-717 couvrit le repli des troupes Finlandaises. Ce furent ses derniers instants. Son BT-42 fut touché par des T-34 et si le Sgt. Virtanen ( le conducteur ) put s'échapper, le Lt Sippel et le soldat Sorvisto ( pourvoyeur ) furent tués. En tout, huit BT-42 furent perdus, incluant trois immobilisés sur problèmes mécaniques avant la bataille. Suite à ces combats, la Compagnie Blindée Indépendante fut dissoute en juillet 1944 et les dix BT-42 restants ne furent plus engagés au combat. Ils furent stockés dans un dépôt avant d'être radiés en 1957.
Char léger Renault FT Le Renault FT souvent appelé FT-17, FT17 était un char léger français qui comptait parmi les conceptions les plus révolutionnaires et les plus influentes de l'histoire. Le FT fut le premier char de série à intégrer son armement dans une tourelle entièrement rotative. La configuration du Renault FT (compartiment d'équipage à l'avant, compartiment moteur à l'arrière et armement principal dans une tourelle pivotante) est devenue et demeure la configuration standard des chars. C'est pourquoi certains historiens des blindés ont qualifié le Renault FT de premier char moderne au monde. Plus de 3 000 Renault FT ont été fabriqués par l'industrie française, la plupart en 1918. Après la Première Guerre mondiale, les FT ont été exportés en grand nombre. Des copies et des modèles dérivés ont été fabriqués aux États-Unis (char léger M1917), en Italie (Fiat 3000) et en Union soviétique (char T-18). Le Renault FT a combattu pendant l'entre-deux-guerres à travers le monde, mais était considéré comme obsolète au début de la Seconde Guerre Mondiale. Les Finlandais négocièrent l'achat de 32 chars auprès des Français Seuls quatorze de ces chars étaient armés du canon SA-18 (L/21) de 37 mm capable de tirer des obus perforants. Les dix-huit autres étaient équipés uniquement d'une mitrailleuse Hotchkiss M/1914 de 8 mm Il était prévu que les chars mitrailleurs coopèrent avec les chars canons pour se soutenir mutuellement face aux attaques ennemies. Quelques-uns étaient équipés de la tourelle angulaire rivetée d'origine, mais la plupart étaient équipés de la tourelle circulaire Berliet, plus récente. Les 32 premiers chars Renault FT furent expédiés du Havre à Helsinki et livrés à l'armée finlandaise le 26 août 1919. Leur coût s'élevait à 67 millions de marks finlandais. Les 32 chars étaient neufs, fabriqués en 1918-1919 et portaient des numéros d'immatriculation Renault français compris entre 66151 et 73400. En 1920, le gouvernement français fit don à la Finlande de deux chars Renault FT supplémentaires, portant ainsi l'effectif de l'armée finlandaise à 34 véhicules. L'un était un char à canon, l'autre un char à mitrailleuse. Le Hyökkäysvaunurykmentti (Régiment de chars) équipé de Renault FT était stationné à la base militaire de Santahamina, à Helsinki. Il fut ensuite transféré au fort et à la caserne militaires de Hämeenlinna, à 100 km au nord de la capitale. L'armée finlandaise attribua à la version canon de ses chars Renault FT la désignation « Koiras » (mâle) et à celle des chars à mitrailleuses « Naaras » (femelle). Le canon de char mâle Koiras Certains Renault FT de l'armée finlandaise étaient équipés du canon de char Puteaux SA-18 L/21 de 37 mm à faible vélocité. Il était appelé 37 Psv.K/18 par l'armée finlandaise. À une distance de 100 m (110 yd), son obus perforant ne pouvait pénétrer que 12 mm (0,47 po) de blindage incliné à 90 degrés, mais ce résultat n'était pas constant. Il arrivait que l'obus rebondisse ou ne pénètre pas. Le chef de char devait simultanément charger et tirer, tout en essayant de trouver les cibles ennemies. Cela signifiait que le char n'avait qu'une cadence de tir maximale de 10 coups par minute. Le canon avait une vitesse initiale de 360 à 440 m/s selon les munitions tirées. Sa portée maximale était de 2,5 km pour les obus explosifs, mais sa faible vélocité le rendait inefficace contre des cibles structurellement solides, comme les bunkers en béton armé. Il pouvait tirer six obus différents : HE, HE-T, APHE, APHE-T, AP-T et mitraille pour la défense à courte portée contre l'infanterie. Ce canon pouvait être qualifié de canon de char semi-automatique : après un tir, il retirait automatiquement sa douille et la culasse restait ouverte pour le chargement de l'obus suivant. La tourelle équipant les chars du bataillon de chars finlandais était appelée tourelle Girod. Elle était équipée d'un petit viseur optique 1x près du canon principal. Ce viseur optique était une lunette de visée directe, qui se déplaçait avec le canon lors des changements d'élévation. Les chars Renault FT de l'armée finlandaise n'ont pas subi de modifications majeures au cours de leurs 21 années de service. La version Koiras, avec son canon de 37 mm, est restée quasiment identique à celle livrée en 1919. La version Naaras a vu sa mitrailleuse modernisée, passant du modèle Hotchkiss de 8 mm (0,31 po) d'origine, modèle 1914, à la variante finlandaise de la mitrailleuse Maxim M/09-31 refroidie par air. Deux raisons principales ont motivé ce changement de mitrailleuse. La première était que l'armée finlandaise devait commander spécialement des munitions de 8 mm, car elle utilisait habituellement des balles de 7,62 mm (0,3 po). Cela a entraîné des problèmes d'approvisionnement. L'autre problème, plus grave, était l'usure et la fiabilité des canons français. Il fallait les remplacer ; il a donc été décidé d'en profiter pour installer une mitrailleuse utilisant la balle standard utilisée par l'armée finlandaise. Le dernier char Naaras à mitrailleuses fut équipé de sa mitrailleuse Maxim M/09-31 de remplacement à Asevarikko 1 (Dépôt d'armes 1) en octobre 1937. La nouvelle mitrailleuse avait une cadence de tir d'environ 900 coups par minute. L'alimentation en munitions se faisait par la droite, dans des ceintures de munitions désintégrables en acier de 250 coups. En 1934, il fut décidé d'équiper chaque char d'une grande boîte à outils de chaque côté du véhicule, au-dessus des roues de bogie, entre les chenilles. Dans le cadre de l'accord d'exportation, une unité française de neuf hommes de l'école de chars, dirigée par le capitaine Pivetau, arriva à Helsinki en 1919 et forma les bases du personnel finlandais. Sept des douze premiers officiers du nouveau bataillon de chars de l'armée finlandaise provenaient de la cavalerie. Les recrues de cette nouvelle unité militaire furent sélectionnées de préférence à celles possédant une formation technique ou une expérience en matière de véhicules motorisés. La structure du régiment de chars finlandais suivait le modèle de l'armée française, qui considérait les chars comme de l'artillerie de campagne. Les chars furent donc organisés en bataillons, batteries et compagnies d'artillerie. Le régiment de chars Hyökkäysvaunurykmentti de l'armée finlandaise comptait deux bataillons avec trois batteries de cinq chars Renault FT. Chaque bataillon disposait de 15 chars, ce qui portait le régiment à 30 chars. Organisation du Hyökkäysvaunurykmentti (Régiment de chars) 1919 : Quartier général du régiment 1er bataillon (1.Panssaripataljoona) Quartier général du bataillon 1re batterie, char de commandement 1re compagnie (1 char mâle, 1 char femelle) 2e compagnie (Panssarikomppania 1 char mâle, 1 char femelle) 2e batterie, char de commandement 1re compagnie (1 char mâle, 1 char femelle) 2e compagnie (1 char mâle, 1 char femelle) 3e batterie, char de commandement 1re compagnie (1 char mâle, 1 char femelle) 2e compagnie (1 char mâle, 1 char femelle) Atelier de réparation 2e bataillon (2.Panssaripataljoona) Formations de ravitaillement Le FT au combat La Finlande est l'un des participants les moins connus de la Seconde Guerre mondiale. Le pays fut attaqué par l'Union soviétique entre le 30 novembre 1939 et le 13 mars 1940, lors de ce qui allait être connu sous le nom de « guerre d'Hiver ». Les Finlandais bénéficièrent provisoirement du soutien de la Suède, de la Grande-Bretagne, de la France et, dans une moindre mesure, des États-Unis. Après une interruption d'un an, la guerre russo-finlandaise reprit. Cette période, également appelée « guerre de Continuation », vit la Finlande combattre aux côtés de l'Allemagne en tant que cobelligérant du 25 juin 1941 au 15 septembre 1944. Durant les phases finales de la guerre, la Finlande signa une paix séparée avec l'URSS, et les Finlandais combattirent les Allemands, qui se retiraient du pays. Ces opérations, également appelées « guerre de Laponie », se déroulèrent du 15 septembre 1944 au 25 avril 1945.
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