Les cuirassiers sous Louis XIV furent une unité de cavalerie lourde prestigieuse et pleinement cuirassée, constituée à partir de 1665 pour former une force de choc essentielle dans l’armée du Roi-Soleil.

Origines et organisation
En 1665, Louis XIV crée officiellement les corps de cuirassiers, inspirés des régiments de cavalerie lourde des Habsbourg, afin de renforcer la cavalerie lourde après les succès observés dans les guerres européennes.
En 1665, Louis XIV ordonne la transformation de plusieurs compagnies de cavalerie en régiments de cuirassiers, donnant naissance à un corps d’élite de cavalerie lourde.
Le premier régiment de cuirassiers en France est souvent considéré comme l'ancêtre direct du 8e cuirassiers Il fut dirigé par le marquis d’Aumont, premier colonel général de la cavalerie.

Ces régiments sont composés d’hommes équipés d’une cuirasse complète (plastron et dosseret), casque et armes modernes (sabres, lances, pistolets).
Une compagnie spéciale dite de carabiniers, unité d’élite dans le régiment, fut chargée de « toujours marcher en tête » lors des combats, accentuant leur rôle offensif et prestigieux.
Les cuirassiers participèrent activement aux grandes campagnes du règne de Louis XIV, comme la guerre de Hollande, la guerre de Succession d’Espagne, et firent partie des troupes les plus redoutées de leur temps.

Le régiment de cuirassiers mené par Turenne se distingua par l’efficacité tactique et la puissance de ses charges dans plusieurs batailles célèbres, confirmant le rôle central de cette unité.

Rôle tactique et historique
Le cuirassier était la cavalerie de choc d’élite sous Louis XIV, capable de charges décisives pour briser les lignes ennemies.Ils combattaient à cheval lourdement protégés, dans des formations serrées, souvent en soutien aux mousquetaires et autres unités de cavalerie légère.
Leur équipement lourd, bien que contraignant, leur assurait une bonne protection dans les affrontements rapprochés.

Héritage
Plusieurs régiments de cuirassiers issus de Louis XIV survécurent et se perpétuèrent jusqu’à la Révolution et au-delà, avec des traditions qui influencèrent la cavalerie française jusqu’au XIXe siècle.Ces unités incarnent l’apogée de la cavalerie lourde classique avant l’évolution des tactiques militaires aux XVIIIe et XIXe siècles.

En résumé, les cuirassiers sous Louis XIV étaient une cavalerie lourde cuirassée, organisée en régiments prestigieux, jouant un rôle clé dans les succès militaires français du Grand Siècle, incarnant à la fois la puissance militaire et l’éclat du règne absolutiste.
Organisation du régiment en 1665
Le régiment était généralement divisé en plusieurs escadrons entre 2 et 3 , chaque escadron comptant environ 120 à 140 cavaliers.
Chaque escadron était lui-même subdivisé en 6 à12 compagnies (ou « pelotons »), rassemblant chacun environ 30 à 40 hommes.
L’effectif total d’un régiment variait souvent autour de 500 à 600 hommes, répartis dans 4 à 5 escadrons selon l’époque et les besoins.
À la tête du régiment se trouvait le colonel, souvent un noble ou une personnalité militaire notable, avec un lieutenant-colonel comme second.
Chaque compagnie était commandée par un capitaine, assisté de lieutenants et sous-lieutenants, soutenus par des sous-officiers.Les cuirassiers portaient une cuirasse complète (plastron et dosseret), un casque type morion ou sallet, un sabre, la lance et parfois des pistolets, montés sur des chevaux bardés.
L' Etendard
L’étendard d’un régiment de cuirassiers sous Louis XIV était un symbole militaire prestigieux, riche en significations historiques et emblématiques.
Description de l’étendard

Généralement confectionné en soie, l’étendard portait au centre des motifs représentatifs du royaume de France, notamment le soleil rayonnant symbole personnel de Louis XIV, parfois accompagné des fleurs de lys.
Les couleurs de l’étendard varient, mais souvent la soie bleue ou blanche dominait, avec des ornements dorés pour souligner le faste royal.
Chaque régiment avait sa propre version d’étendard avec des inscriptions rappelant ses exploits et son allégeance au roi.
Fonction
L’étendard remplissait à la fois une fonction cérémonielle (porté en parade, lors des levées de régiment ou campagnes), et une fonction pratique sur le champ de bataille, servant de point de ralliement pour les soldats.
Il incarnait l’honneur du régiment et devait être protégé à tout prix; sa perte était un sujet de disgrâce.

Equipement
Cuirasse complète : plastron et dosseret en acier, protégeant solidement le tronc, pièce déterminante qui donne son nom au cuirassier. La cuirasse pouvait être recouverte en campagne par une toile Pour éviter d’être trop visible.
Casque : souvent un sallet ou morion en acier, parfois orné, protégeant la tête tout en restant léger et mobile.
Sabre droit : long d’environ 1 mètre, utilisé pour le combat rapproché au corps à corps.
Lance : souvent utilisée lors des charges de cavalerie pour maximiser la puissance de choc.
Pistolets : généralement deux, portés en bandoulière pour le combat à courte distance.
Équipement complémentaire
Cheval bardé : équipé d’une selle avec schabraque (tapis d’apparat) aux couleurs du régiment, couverture de selle et protections diverses.
Vêtements : veste bleue foncée, pantalon rouge, jambières en cuir et bottes d’équitation noires.
Armes secondaires : parfois une carabine ou mousqueton, selon les régiments et les missions.
Tactiques liées à l’armement
Le cuirassier utilisait sa lance et son sabre lors des charges, tandis que la puissance de feu limitée des pistolets servait en dernier recours.
a cuirasse offrait une protection efficace contre les armes blanches contemporaines et certains projectiles, bien que leur efficacité diminua avec le temps.L’armement et la tactique privilégiant la force brutale de la charge à cheval plaçaient les cuirassiers en avant-garde lors des batailles.
Chaque cuirassier était équipé d’une cuirasse complète incluant un plastron et un dosseret en acier, d’un casque (sallet ou morion), ainsi que d’armes de mêlée comme le sabre et la lance, parfois des pistolets pour les combats rapprochés.

Voir Aussi See Also
1680 Cuirassier Plaston (Paris)
1665 Cuirassier Museo Stibbert Florence