

1575 Armure Noircie Maximillienne Atelier Il Sassone Nuremberg Museo Stibbert Florence
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L'armure maximilienne, souvent datée du début du XVIe siècle, est un type emblématique d'armure allemande, célèbre pour son décor cannelé rappelant les plis d'un vêtement. On l'appelle ainsi en référence à l'empereur Maximilien Ier, grand mécène qui encouragea l'industrie des armuriers, notamment à Nuremberg.
Description détaillée
L'armure est caractérisée par des cannelures (nervures en relief) qui ornent toute sa surface. Ces cannelures renforcent la résistance des plaques métalliques face aux chocs et aux déformations, tout en donnant un aspect élégant et dynamique rappelant les plis d'un tissu.
Les cannelures sur les armures maximiliennes étaient réalisées principalement par des techniques de forge et martelage artisanal.
Techniques de fabrication des cannelures
Martelage à froid et repoussé : Le métal (acier) était martelé à froid sur des enclumes aux formes adaptées pour créer les nervures (cannelures). Ces frappes ciselaient la surface et amélioraient la résistance mécanique de la plaque. Le repoussé permettait de former en relief les cannelures en assurant rigidité et esthétique.
Formage progressif : Les artisans forgiaient la plaque en plusieurs étapes, créant progressivement les cannelures par des coups de marteau précis contrôlés à la main afin d’obtenir une forme régulière et symétrique.
Finition à la lime ou pierre à polir : Après le formage, la surface était polie pour lisser et faire briller l’acier, valorisant les cannelures en relief.
Indices d'âge et chronologie
Les cannelures aux formes très régulières et profondes indiquent un savoir-faire avancé des ateliers dès la première moitié du XVIe siècle.
La finesse du martelage, les outils et techniques évoluent vers plus de précision et régularité entre 1500 et 1530, quand le style maximilien culmine.
Une cannelure grossière ou irrégulière peut témoigner d’un travail plus ancien, d’un atelier moins équipé, ou d’une reproduction postérieure.
Plus tard, au-delà de 1530-1540, la tendance est à des cannelures plus larges, moins nombreuses, laissant parfois place à des surfaces plus lisses.En résumé, l’exécution des cannelures sur une armure maximilienne relève principalement d’un martelage artisanal précis, caractéristique des premiers ateliers allemands du XVIe siècle. La qualité et la régularité des cannelures aident à situer chronologiquement l’armure dans la phase principale du style maximilien 1500-1530
Cette armure est noircie Au XVIe siècle, l'armure noircie est une pratique courante qui consiste à traiter la surface de l'acier pour obtenir un aspect noir ou sombre, ce qui avait plusieurs objectifs :
Protection contre la corrosion : le noircissement protégeait le métal de la rouille, remplaçant ou complétant les finitions polies qui pouvaient s'abîmer en campagne.Esthétique et intimidation : les armures noircies donnaient un aspect uniforme et souvent redoutable, en particulier chez les mercenaires allemands appelés "reîtres", surnommés "diables noirs" à cause des traces de vernis noir qui pouvaient déteindre sur leur peau.
Cacher les imperfections : le traitement masquait les défauts de la surface du métal ou d'assemblage qui pouvaient apparaître en finition brute ou polie.
Techniques de noircissement au XVIe siècle
Chauffage contrôlé du métal à chaleur modérée, créant une couche d'oxyde noir (noircissage à chaud).
Application de produits chimiques d'origine végétale ou minérale pour noircir à froid.
Parfois, on appliquait un vernis ou une peinture noire très fine pour cette même fonction.
Contexte d’utilisation
Très populaire chez les reîtres allemands dès le milieu du XVIe siècle, mais aussi pratiqué par d'autres cavaliers lourds pour raisons pratiques et de mode.
l’armure noircie pouvait faire partie d’armures complètes ou de pièces isolées (casques, cuirasses, gantelets).En somme, l’armure noircie du XVIe siècle combine fonctionnalité protectrice et style martial, très prisée pendant une période où les armes à feu commençaient à modifier les conceptions de l’équipement défensif
Le casque (armet) possède souvent un mézail à soufflet pour faciliter la respiration et la visibilité, maintenu ouvert par une tige métallique.
Matériaux et finition : comme d’autres armets de l’époque, ils sont généralement en acier, parfois brunis ou laqués pour résister à la corrosion et pour l’esthétique.
Le plastron est bombé et articulé, favorisant la mobilité sans sacrifier la protection.
Les épaulières sont larges avec des passe-gardes protecteurs, souvent inégales pour mieux couvrir le corps.
Les gantelets sont à doigts joints, offrant protection et maniabilité.
Les jambes sont protégées par cuissards et genouillères à larges ailerons, avec des grèves et solerets fermés en forme de "pattes d'ours".
Matériaux et techniques
Principalement en acier, forgé et repoussé pour l’obtention des cannelures.
Assemblage par rivets et charnières, maintenus par des attaches en cuir.
Cette technique longue et coûteuse traduit un savoir-faire artisanal de haut niveau, mêlant solidité et esthétisme remarquable.
L'armure maximilienne est une armure de guerre sobre, à la différence des armures de parade plus décorées avec du damasquinage d’or ou d’argent.Origine et influence
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| Tiré de ce site https://books.openedition.org/cths/15570 |
Originaire d’Allemagne mais fortement influencée par les styles italiens, notamment par Milan qui inspirait alors les modes militaires en Europe. Son nom vient de Maximilien Ier, empereur du Saint-Empire romain germanique, qui fit fabriquer ce type d’armure à grande échelle.