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Le D.338 est un avion de transport développé par la société française Dewoitine. Il s'agit d'une évolution du Dewoitine D.333. Après le premier vol du prototype D.338 en 1936, Air France acheta 30 appareils de série. Ces appareils étaient dotés d'un train d'atterrissage rétractable, d'une envergure légèrement accrue et d'un fuselage allongé de 3,18 m par rapport au D.332.
Sur les lignes court et moyen-courriers, ils pouvaient transporter jusqu'à 22 passagers. Les appareils utilisés en Extrême-Orient disposaient de 12 sièges de luxe, dont six convertibles en couchettes. Le D.338, équipé de trois moteurs en étoile Hispano-Suiza 9V-17 de 650 ch, atteignait une vitesse de pointe de 310 km/h. Ces appareils assuraient les liaisons Paris-Cannes-Damas-Hanoï et Paris-Dakar.

Cet avion à grande vitesse était également apprécié des pilotes militaires. Plusieurs D.338 furent envoyés à l'Armée de l'air française à la fin des années 1930, mais le nombre exact d'appareils utilisés demeure inconnu. Au 10 mai, au moins trois D.338 étaient affectés à l'escadron SALC 1/110, effectuant des vols de transport en zone alpine.
La plupart de ces appareils furent utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale comme avions de liaison et de transport de personnalités.
Le sort de ces appareils, pris dans le carnage de la Seconde Guerre mondiale, fut peu enviable. Le 20 juin 1940, un avion d'Air France immatriculé F-ARTD fut attaqué et abattu par erreur par un chasseur français. Un autre D.338 (F-AQBA, également d'Air France), effectuant des vols risqués au-dessus des jungles d'Indochine, fut victime d'un chasseur japonais. L'accident se produisit le 7 juillet au-dessus du golfe du Tonkin ; l'appareil fut probablement pris pour un avion de transport chinois. Lors de l'attaque, il fut abattu et s'écrasa en mer. Quant aux appareils restants, la plupart furent utilisés en territoire occupé comme avions de liaison et de transport pour les personnalités. Pas un seul D.338 ne survécut à la guerre.
Historique de cette carlingue
'Aérothèque est l'une des 9 associations aéronautiques, gardiennes de la mémoire, regroupées au sein de «Terre d'Envol», qui œuvrent à la conservation du patrimoine historique. Soucieuse de faire revivre l'épopée toulousaine, elle vient de découvrir un tronçon d'aéronef, construit à l'usine Saint-Eloi de Toulouse, et l'a rapatrié à Blagnac, en vue de le rénover. «Tout est parti d'un article dans «Le trait d'union», le magazine de la branche française d'Air Britain, dans lequel l'auteur, Claude Dannau, révèle la découverte d'un tronçon de 8,50 m d'un trimoteur Dewoitine 338. Il était utilisé comme cabane de tir par une société de chasse dans la garrigue près de l'étang de Berre», confie Jean-Pierre Salsenach, le président de l'association. Une visite sur site a précipité l'avenir de cet élément d'aéronef. «Nous avons négocié son rachat auprès du propriétaire et organisé son rapatriement à Blagnac, dans un local prêté gracieusement par la mairie, et nous venons de lancer l'opération rénovation, qui implique plusieurs volets simultanés», poursuit-il. Il liste les tâches associées : «rechercher les informations techniques sur les matériaux utilisés, réunir la documentation nécessaire, associer les établissements scolaires pour fabriquer les pièces abîmées, constituer le dossier pour nos archives et étoffer notre équipe de nouveaux bénévoles qui ne comprend que 3 personnes dans l'immédiat», assure-t-il. Puis il rappelle l'objectif final : «C'est le seul exemplaire des 31 modèles construits par la société ancêtre d'Airbus, qui ont fait le bonheur des 21 passagers sur la ligne Paris Hanoï, dont l'exploitation s'est arrêtée en 1959. Il mérite d'être présenté au public dans un musée, pour témoigner des techniques de construction de l'époque 1935/1937 et nous pensons naturellement à Aeroscopia», se réjouit-il, sans manquer de chiffrer les coûts : «Avec l'achat et le transport, nous en sommes déjà à 8 000 €».