Les fragments conservés sont le plus souvent des tapisseries qui ont été séparées des tuniques qu'elles ornaient. « Pour des raisons purement commerciales, il était fréquent de découper les motifs tissés dans les grands textiles pour les vendre séparément », explique Chris Verhecken-Lammens, spécialiste en analyse textile. « Ainsi, il n'est pas rare de trouver des fragments d'un même vêtement ou d'un même tissu d'intérieur dans des collections différentes. »Ces éléments décoratifs étaient placés au niveau des épaules et dans la partie inférieure des tuniques, mais aussi au niveau du cou et à l'extrémité des manches. Il s'agissait de carrés, appelés tabulae, ou de disques, appelés orbiculi, d'encolures, de bandes longues ou courtes, appelées clavi. Ces décors fourmillent de détails, une caractéristique spécifique de l'art égyptien de cette période.
CoptomanieA l'occasion de l'Exposition universelle de Paris en 1900, l'archéologue français Albert Gayet a présenté le produit de ses fouilles de l'hiver 1898-1899. Une centaine de textiles et de fragments coptes ont été exposés au Palais du costume, un bâtiment de plus de 3000 mètres carrés édifié sur le Champs-de-Mars. Il s'agissait de pièces découvertes dans les nécropoles d'Antinoé, de Deir al-Dyk et de Dronkah en Moyenne-Égypte, ainsi que de Damiette dans le Delta du Nil.Leur esthétique a suscité un véritable engouement, notamment chez des artistes comme Auguste Rodin et Henri Matisse. Une « coptomanie » a vu le jour, qui a entre autres influencé les stylistes de mode.