La torpille Mark 14 :
Cette torpille a créée beaucoup de problèmes à l'US Navy
 Cette arme, censée être l'épine dorsale de la flotte sous-marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, devint au contraire une source de frustration et de déception pour les sous-mariniers américains.
 Dans les premiers mois critiques de la guerre, les nombreux défauts de conception de la Mark 14 faillirent compromettre l'efficacité de la force sous-marine de l'US Navy contre les navires japonais.

Les problèmes persistants de la torpille Mark 14

Le Mark 14 était conçu pour surpasser son prédécesseur, le Mark 10, mais il acquit rapidement la réputation d'être une source  à problèmes.
 Le capitaine de corvette Frederick B. Warder, commandant de l'USS Seawolf (SS-197), fut l'un des premiers à documenter ses échecs. Au cours de six patrouilles, Warder remarqua que le Mark 14 peinait à atteindre ses cibles.

Un incident particulièrement frustrant se produisit près de l'île Christmas. Warder lança une salve de torpilles sur un  croiseur léger japonais
Si une torpille atteignit sa cible, les autres n'explosèrent pas, permettant au croiseur de s'échapper pour être réparé. À plusieurs reprises, l'équipage du Seawolf entendit des explosions après les tirs, pour finalement constater qu'aucun dégât n'avait été infligé à l'ennemi. Le retour aux anciennes torpilles Mark 10 augmenta considérablement le taux de réussite du Seawolf, soulevant de sérieuses questions quant à la fiabilité des Mark 14.

Découvrir les défauts

Pour résoudre le mystère des défaillances de la torpille Mark 14, la Marine a mené une série de tests. Le premier problème identifié concernait la profondeur de plongée de la torpille. Conçue pour atteindre sa cible avec précision, la Mark 14 plongeait 3 mètres plus profondément que prévu, passant souvent  sous les navires ennemis.

Ce n'était qu'un début. Le détonateur magnétique, censé déclencher des explosions à proximité de la cible, se déclenchait souvent prématurément ou tombait en panne. Pire encore, les détonateurs de contact se bloquaient à l'impact, rendant la torpille inefficace même lorsqu'elle atteignait sa cible. Ces défauts faisaient de la Mark 14 un handicap lors des engagements critiques.
Des solutions furent testées  mais la tâche était ardue.
 Le réglage de la soupape de contrôle de profondeur résolut le problème, mais le détonateur magnétique se révéla trop peu fiable et fut finalement abandonné au profit du mécanisme de contact. Cependant, même le détonateur de contact posait problème.

Lors de l'attaque de Pearl Harbor, l'armée américaine a récupéré plusieurs avions japonais abattus. Les ingénieurs qui les ont examinés ont découvert que leurs pales d'hélice étaient fabriquées dans un métal léger. Ce matériau a inspiré la refonte du percuteur du Mark 14, le rendant ainsi trop lourd pour fonctionner correctement.

Fin 1943, la torpille Mark 14 modernisée était prête au combat. Les améliorations portèrent rapidement leurs fruits ; l'USS Haddock (SS-231) démontra l'efficacité retrouvée de la torpille en coulant deux navires japonais grâce à quatre coups au but
La torpille Mark 14 améliorée est devenue une arme fiable pour la marine américaine, restant en service jusqu'en 1980. Bien que ses premiers défauts aient ternie ses débuts, la transformation finale de la Mark 14 en une torpille très efficace témoigne de l'innovation et de la résilience en temps de guerre.
Ainsi  son histoire  n'est pas seulement une histoire d'échec, mais aussi une histoire de dépassement de l'adversité grâce à l'ingéniosité. De ses débuts difficiles à son succès ultime, la torpille Mark 14 a joué un rôle essentiel dans la domination de l'US Navy sur les mers pendant la Seconde Guerre mondiale.