La guerre moderne a rapidement mis en evidence une augmentation tragique du nombre de combattants blessés par des projectiles et des éclats d'obus, principalement à la tête. Jusque-là, la nécessité de doter l'armée de casques en acier, plus résistants que les casques "artistiques" mais inefficaces utilisés par les troupes lors des conflits précédents, n'était pas devenue aussi urgente.
Aussi souvent pour pallier à cela on va utiliser des casques destinés à la cavalerie (généralement en cuir) et des casques en cuir avec renforts frontaux
Les relations étroites de l'empire austro-hongrois et l'Allemagne nous ont permis de connaître les avancées dans le développement d'un nouveau casque pour les hommes qui vont combattre dans les tranchées.
Il y avait urgence et d'innombrables projets ont été présentés, dont beaucoup étaient assez fous. Comme si cela ne suffisait pas, la base du développement d'un nouveau casque, c'est-à-dire la plaque d'acier appropriée, était impossible à fabriquer dans l'Empire.
Le Haut État-Major, qui s'était vu promettre un casque de conception et de fabrication nationales, s'impatienta devant l'absence de solution rapide et satisfaisante (en attendant, la seule solution trouvée fut d'utiliser les casques capturés aux Italiens sur le front).
Après une longue période d'incertitude, au cours de laquelle l'industrie nationale insista pour garantir la production d'un casque autrichien, l'offre nationale se matérialisa en proposant au Comité technique militaire (CTM) un casque aux caractéristiques propres dont le principal fabricant serait la Bendorfer Metallwarenfabrik de Berdorf (ville proche de Baden), Mº Berndorfer.
Le casque Mº Berndorfer, qui coïncide dans le temps avec l'apparition du casque allemand, a été réalisé en une seule pièce. Il avait un rebord sur tout son contour et présentait un aplatissement sur la partie avant qui était destiné à marquer une visière frontale et à améliorer la visibilité, mais sans atteindre la forme du casque allemand.
L'aération a été effectuée sur le dôme à travers quatre trous de 4 mm. protégé par un solide disque de 26 mm. de diamètre fixé par un rivet (les trous étaient recouverts en hiver pour empêcher l'entrée du froid).
La garniture intérieure était composée d'un rembourage en cuir sur une ceinture soutenue par trois rivets et d'une pièce de tissu en toile avec un cordon de serrage pour une boucle de réglage. De gros morceaux de feutre séparaient la sangle de la cagoule au casque (absorbant l'effet de choc) et couvraient la majeure partie de l'intérieur du casque.
Les anneaux de la jugulaire étaient fixés au moyen de deux des trois rivets qui retenaient la garniture.
La jugulaire en deux parties était en tissu avec une boucle à pression pour la régler et une autre avec une boucle pour la serrer (elles étaient également livrées avec des boucles à ardillon et des trous dans le tissu renforcés par des œillets).
Bien que les fabricants aient promis un approvisionnement suffisant, la réalité est que les livraisons ont été retardées.Lorsque les troupes allemandes ont commencé à recevoir les nouveaux casques Mº 16, la CTM a entamé les procédures pour en obtenir une quantité importante pour les troupes du front.
L'approvisionnement du casque Mº Berndorfer était en train de devenir un problème qui retardait l'équipement de l'armée.
Aussi L'etat major insista pour se procurer des casques allemands et, parallèlement aux maigres livraisons de casques autrichiens, passa une première commande de 15 000 casques à l'Allemagne. Le fabricant autrichien "Berndorfer Metallwarenfabrik", afin de rationaliser la production et d'accélérer les livraisons, simplifiait à certains égards le processus de fabrication des casques Berndorfer en matières secondaires. (
Dans le nouveau modèle de casque Berndorfer,il n 'y avait plus d'écrasement de la visière avant
Les nouveaux casques vont essentiellement conserver le design du modèle d'origine, ventilation dans le dôme incluse, mais la visière a été supprimée ou son écrasement frontal a été considérablement simplifié, ce qui a légèrement modifié son apparence. La doublure intérieure a également subi un changement radical, imitant celle du casque allemand, basée sur une bande et trois doubles pattes rembourrées.
Le nouveau modèle de casques Berndorfer remplace la doublure précédente par trois doubles pattes, en cuir, rembourrées de crin (ou trois picots en feutre) et avec un cordon de réglage. Le cuir utilisé est d'une qualité supérieure à celle utilisée dans les casques allemands.
La différence entre les systèmes de doublure, qui partaient d'une couverture en feutre, est appréciable.
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Mais, en plus de ne pas accélérer la production, l'état major a l'impression que le "casque national" devient un frein et opte définitivement pour le casque allemand, ajoutant 35 000 unités à la commande initiale.
Mais l'industrie allemande est incapable d'approvisionner ses propres armées. Cependant, les quantités demandées seront reçues et la possibilité d'acheter des machines en Allemagne pour la production en Autriche est à l'étude.
Le nombre total de casques Mº Berndorfer livrés par le fabricant jusqu'en novembre 1917 atteignit le chiffre de 140 000 unités, qui s'ajoutèrent aux casques allemands et germano-autrichiens.
À cette même date, sa production a été annulée. Certains de ces casques étaient encore utilisés pendant le Troisième Reich.
Bien qu'on dise souvent que cette production a retardé la fabrication des casques de type allemand, il est un fait qu'ils couvraient les besoins à une époque où les Allemands ne pouvaient pas fournir de casques aux Autrichiens et où il n'y avait pas de machines adéquates pour leur production en Autriche
Tous Les casques reçus, tant du Mº Berndorfer que de l'allemand, étaient immédiatement destinés aux troupes combattantes sur le front italien, et aux roupes hongroises
