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Religion Croyance Magie DefixionumTabellae Tablettes Defixion Rome Museo Nazionale



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Ces objets sont des tablettes de « défixion », c'est-à-dire liées à des pratiques magiques antiques. Absent dans le monde celtique, ce type de magie est introduit en Gaule par la Grèce et Rome au cours du IVème siècle avant notre ère et perdure jusqu’au VIe siècle de notre ère, à l’époque mérovingienne.
Une magie hors la loi pourtant pratiquée par tout un chacun...
La Loi des douze tables (Lex duodecim tabularum), premier code juridique romain gravé sur une plaque de bronze en 450 ou 449 av. J.-C., en interdit. la pratique.  Sylla au Ier siècle av. J.-C., à travers sa loi cornelia de sicariis & veneficis, livre au supplice ses praticiens. Au Bas Empire, Constantin, puis Valentinien édictent de nouvelles lois la condamnant. Pourtant, la magie individuelle était bel et bien pratiquée dans tout l’empire, et ce durant toute l’Antiquité.
Contrairement à la magie officielle, placée sous l’égide des Dieux, celle-ci se pratiquait à l’abri des regards, souvent de nuit, dans les forêts, à la croisée des chemins, dans les cimetières, comme en témoignent les auteurs antiques tels qu’Apulée, Horace, Ovide ou Virgile, ou encore dans des occultum, comme celui découvert en 2005 à Chartres.

 

Les tablettes d'exécration ou d'envoutement en Gaule romaine

 Une des traces les plus évidentes est sans conteste les tablettes d’exécration. Les fouilles archéologiques et les découvertes fortuites ont livré plus de 2000 de ces tablettes de défixion à travers l’Europe, sans compter la masse de celles trouvées en Afrique du Nord. Moins d’une quarantaine sont recensées en Gaule. Les plus anciennes trouvées en France, viennent de la région Sud-Est et ont de toute évidence un lien direct avec l’installation des colonies grecques (Marseille, Nice, Antibes). Elles datent du IVe s. avant notre ère. Toutefois, la majorité des tablettes de défixion découvertes en Gaule date du Ier siècle de notre ère. Les plus récentes sont du VIe siècle.

Le rituel de défixion

La defixio, du verbe defigere, désigne le fait de « ficher », «fixer en bas », ou encore « transpercer », à l’image du clou que l’on fige dans une effigie, le stylet grave la plaque de plomb ou parfois d’argent lors du rituel d’envoûtement.  Ainsi, comme pour l’enclouage, on entrave celui à qui l’on veut nuire puis on le livre ensuite aux puissances infernales. L’incantation  gravée sur la tablette décrit donc dans le détail cette opération. Généralement écrit à la première personne, le texte comporte le nom de la victime, parfois accompagné de celui de sa mère, en Afrique du Nord notamment. Elle porte le(s) nom(s) des divinités invoquées et la liste des malédictions et maux à infliger.

La plupart des « tablettes d’exécration » apparaissent sous la forme de petites plaques, de feuilles, de lamelles ou encore de petites barres de plomb portant des inscriptions et des signes gravés généralement à l’aide d’un clou durant le rituel d’envoûtement. Le support est systématiquement roulé,  parfois autour d' un élément, cheveux ou bout de tissu, ayant été en contact avec la personne à envouter, le tout éventuellement scellé par le clou ayant servi à la gravure, qui est planté à travers.
Le rituel est merveilleusement bien restitué dans la série télévisée "Rome".
La langue utilisée est généralement le latin courant, qui en Gaule est souvent associée à des mots celtes. Certaines tablettes sont ainsi entièrement en gaulois, d’autres mêlent gaulois et latin, d’autres encore le grec et le latin. Il n’est pas rare de trouver également des mots étrangers en égyptien, copte, ou hébreu. Des signes «ésotériques », apparaissent également.

Les dieux évoqués dans les tablettes

Les dieux évoqués, Hermès/Mercure, Hécate, Pluton, Proserpine – pour les Latins –, Aquannos (un esprit des eaux?), Nana, Adsasgona/Adsagonda (déesse des Enfers), Antumnos (dieu du monde d’en bas), Bregissa, Branderix (de brano, le corbeau), Maponos (Mabon) – pour les Gaulois, sont généralement là encore ceux du monde souterrain.
Même en Gaule, on trouve des références à des dieux orientaux : Abrasax, Damnameneus et Sabalthouth. Les plus tardives portent les noms de Seth, Anubis, Iaô (transcription grecque de Yahvé), Adonaï ou encore Sabaoth (Yahvé Sabaoth = Seigneur des Armées).

Des tablettes de plomb, jetées pour l'éternité  au plus proches  des puissances chtoniennes

Les tablettes de defixion se répartissent suivent cinq groupes définis au début du XXe s.  : les affaires judiciaires (defixiones iudiciariae) ; le domaine érotique (defixiones amatoriae) ; le cirque et les autres spectacles (defixiones agonisticae) ; les calomniateurs et les voleurs, et enfin celles dirigées contre les concurrents économiques. Les découvertes faites depuis l’élaboration de cette classification permettent de proposer aujourd’hui un sixième groupe pour celles censées protéger ou maudire un lieu.

Une fois le rituel accompli, les defixiones, véritables contrats passés avec les puissances infernales étaient ensuite déposés dans des puits, des tombes ou de simples fosses, dans un sanctuaire ou encore confiées à une rivière. Elles visent généralement à lever une malédiction en attaquant la personne jugée responsable de celle-ci, mais pas toujours. Les divinités invoquées sont généralement des puissances chtoniennes, assimilées aux enfers.Le lieu d’enfouissement n’était donc pas choisi au hasard. La requête pouvait être confiée à un mort, intercesseur privilégié pour toucher les divinités chtoniennes. De même, on ne trouve pas des tablettes dans tous les sanctuaires. Ceux des divinités souterraines étaient de loin les préférés. La rivière, voire la source, devait emporter le mal au loin (désenvoûtement), alors que le puits présentait la caractéristique d’ouvrir sur le domaine chtonien et de comporter de l’eau. Ces caractéristiques pouvant se combiner, les puits et les citernes des sanctuaires étaient donc particulièrement prisés.


 


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