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Gaule Casque Amfreville-sous-les-Monts MAN



Militaria Gaule Casque  Amfreville-sous-les-Monts MAN
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Dans le courant du 3e siècle avant notre ère, des dépôts d’objets précieux se multiplient, en particulier des torques (colliers rigides) en or. Ce casque, trouvé dans une rivière, est réalisé à partir d’une calotte en bronze qui a servi de support à des bandes décoratives en fer, bronze, émail et or. Au 3e siècle avant notre ère, l’émail, fabriqué par des artisans locaux, a supplanté le corail, de même couleur. Cette œuvre, vraisemblablement unique, a sans doute été fabriquée par un artisan de la région.
Deux bandes d’or jointives sont échancrées sur les côtés, à leur jonction, pour permettre l’insertion des parties latérales. Le décor est obtenu par frottis d’une feuille de bronze en relief sur laquelle elles sont appliquées. De petits clous à tête recouverte de feuille d’or en maintiennent les extrémités. Des lignes en relief séparent chaque registre décoratif. En haut et en bas, de minuscules globules recouvrent les clous. Une succession de triscèles sont reliés par des esses. Un petit cercle termine chaque branche de triscèles elle-même décorée d’un autre petit cercle en son centre.
Le couvre-nuque, en bronze, a été fixé sur la calotte. Une résille de fer isole deux séries de grandes esses emboîtées de part et d’autre de l’axe central. Ces esses sont remplie d’émail en relief. Dans les espaces, le fer concave a reçu un très fin décor composé de petits rinceaux en relief imprimés par estampage. Il s’agissait alors d’imprimer, ici en relief, l’empreinte gravée sur un moule.
On trouve ici une résille en fer ajourée. Dessous la bande d’or, des pastilles sont fixées par des clous en bronze à tête recouverte de feuille d’or ornée de stries rayonnantes. Le fer forme une bande en méandre avec perles d’émail dans les ajours ainsi formés. Ce méandre est scandé, tous les deux motifs, par une paire de rinceaux.

Wikipedia

Il a été trouvé fortuitement à la fin du XIXe siècle dans un ancien lit de la Seine sur le territoire du petit village d'Amfreville-sous-les-Monts, dans l'Eure, à 30 km en amont de Rouen.
C'est un casque d'apparat à couvre-nuque qui date du milieu du
IIIe siècle av. J.-C. constitué d'une calotte d'alliage cuivreux recouverte de bandes de bronze et décoré de motifs géométriques en bandes parallèles typiques de l'art celte. Un plaquage d'or repoussé en faible relief figure une alternance de bandes parallèles figurant de petits cercles, des cornes opposées, des triskells ; et un émaillage rouge réalisé sur une résille de fer (et imitant du corail) représente une frise de méandres et d'esses. Le décor de ce casque est typique du style végétal continu.
Longtemps considéré comme unique et œuvre d'un artisan local, le casque est désormais comparé à
celui d'Agris qui est en meilleur état et a conservé une de ses protège-joues. Leur similarité évidente fait penser à un modèle plus répandu et diffusé dans toute la Gaule. Le casque d'Amfreville, très représenté dans l'iconographie, est conservé au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.

 

Tiré de ce site 

 

Le Casque Gaulois d’Amfreville
ou pourquoi « nos ancêtres les Gaulois » n’étaient ni rustres ni barbares !
 
Au XIXème, la IIIe République à la recherche de héros nationaux et laïques élabore une mythologie gauloise. Nos ancêtres sont courageux et forts, gros mangeurs et gros buveurs, donc un peu rustres. Les manuels d’école primaire de cette époque et en particulier « Le tour de France de 2 enfants » inscrivent ce mythe dans l’imaginaire populaire.
Durant l’Ancien Régime, la noblesse disait descendre des Francs issus eux-mêmes de Troie et les paysans, eux, étaient les descendants des Gaulois.
A l’époque de Jules César, les Gaulois étaient considérés comme les ennemis héréditaires des Romains et on justifie parfois la conquête romaine de la Gaule par la nécessité d’apporter la civilisation à ces barbares...
Cette longue histoire a forgé une conception des Gaulois, démentie maintenant par les travaux des archéologues de ces trente dernières années
 

Et le casque…

C’est un des objets emblématiques de la présence des Celtes, ou Gaulois, dans notre région. Ce casque, exceptionnel, est découvert fortuitement à Amfreville-sous-les-Monts. En effet à proximité du château de Cantelou, son propriétaire, M. Bizet, découvrit, au printemps 1841, le fameux casque, dans un ancien bras asséché de la Seine dénommé le Radier, au débouché de l’Andelle par 3 à 4 mètres de profondeur.
En 1860, M. Bizet offrit le casque à Napoléon III qui s’intéressait personnellement au passé gaulois de son empire et qui le confia au musée du Louvre puis il fut transféré quelques années plus tard au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. On peut toujours l’y admirer seul dans une vitrine du département gaulois rénové.
Il est en bronze, émail, fer et or ; il mesure 23cm de hauteur, 16,5cm de longueur et 16cm de profondeur.
Sur cette calotte en bronze est fixé le couvre-nuque lui-même en bronze, support à un décor en fer, or et émail.
Casque d’Agris
Casque d’Agris

D’autres casques ont été retrouvés depuis en particulier celui d’Agris en Charente, mieux conservé, qui a gardé ses paragnathides ou protège-joues et est entièrement recouvert d’or.
Que faisait notre casque à cet endroit ? Il a été retrouvé avec une épée mais rien n’indique qu’il s’agissait d’une tombe. C’est un casque d’apparat, porté en triomphe ou peut-être pour se présenter au peuple. Il était porté au dessus d’une calotte en cuir pour protéger des aspérités du métal. Il pourrait aussi s’agir d’offrandes. D’ailleurs les dimensions de ce casque sont petites par rapport à la taille d’une tête d’homme. Mais peut-être n’a t-il pas été porté !
 

Imaginaire du casque gaulois

 

 

 
Le casque gaulois du paquet de cigarettes ou d’Astérix est inventé : il n’y avait pas d’ailes sur les côtés !
 

LES POLEMIQUES ENTRE ARCHEOLOGUES

Pour sa datation comme pour son origine il fait l’objet de polémiques.
De quand date-t-il ? D’où vient-il ? Qui l’a fait ?
 
Pour Viollet-Le Duc, ce casque qu’il appelle casque antique, n’est pas gaulois « car il est trop délicat pour avoir appartenu à l’époque de l’autonomie gauloise ». Il appartient probablement à un chef des hordes venues d’Orient à la suite d’Attila … oui mais c’est écrit en 1862.
Cependant, la provenance continue à être discutée.
Venceslas Kruta (directeur des études celtes au CNRS) y voit une origine italique car le style du casque caractérisé par l’emploi de motifs végétaux (style de Waldagesheim) correspond à l’époque où les Celtes s’installèrent en Italie du Nord. Il fait une analyse très longue des différents décors, de la disposition en bandes latérales et compare avec d’autres pièces comme des vases, des bijoux où on retrouve des décors semblables, en particulier le casque de Canova du IVe siècle découvert en Italie. Les deux casques n’ont pas été façonnés par le même artiste mais ils sont le fruit d’une même expérience. Pour cet archéologue « les indices ne semblent pas autoriser une recherche en dehors de l’Italie celtique ».
Casque de Canova en Italie
Casque de Canova en Italie. Avec le casque d’Agris et celui d’Amfreville, ce sont les rares casques d’apparat complets 

Cette étude de 1978 date le casque du dernier quart du IVe siècle jusqu’au milieu du IVe siècle.
 
Pour Alain Duval (ancien conservateur du musée d’Archéologie nationale de Saint Germain en Laye), il s’agit d’un « faux » casque en fer, ou encore d’un casque en bronze qui a servi de support à un décor en fer, bronze et émail.
Il voit une opposition entre la maladresse dans le mauvais travail d’applique de l’or et la qualité de certains détails : 
- Il est étrange d’avoir utilisé un support en bronze au lieu de travailler directement le fer ce que les Celtes d’Italie savaient très bien faire.
- La calotte est très mal faite, portant des traces de réajustements et de réparations.
- La maladresse est évidente pour l’application de la feuille d’or qui a un aspect » froncé. » (on a du s’y reprendre en plusieurs fois) mais surtout une des feuilles étant trop longue a été repliée à une extrémité pour l’amener à la bonne longueur.
« C’est pourquoi l’aspect composite de l’ensemble fait conclure au travail d’un ou plusieurs artisans locaux. C’est une imitation d’un modèle italo-celtique avec des emprunts à des décors armoricains d’époques diverses comme c’était fréquemment le cas dans les zones périphériques, et la Haute Normandie à cette époque est à la périphérie du monde celtique » (voir carte plus loin). 
Cette hypothèse qui date de 1982–1984, va à l’encontre de celle de V. Kruta. Elle a été faite après la restauration du casque au laboratoire du musée romain-germanique de Mayence et l’étude par radiographies et ces éléments plus récents datent le casque vers 275-225 avant notre ère.
Si V. Kruta a raison, les Celtes d’Italie ont joué un rôle prédominant dans le monde celtique. Par contre s’il s’agit d’une production locale, le ou les artistes qui l’ont réalisée font preuve d’une grande habileté.
 
Le style de Waldagesheim (du nom d'un bourg allemand de Rhénanie où une tombe de femme livra de riches parures ) ou végétal continu repose sur l’emploi de rinceaux (ornement en forme de branche recourbée) et de palmettes (en forme de palme) associés dans des compositions à système répétitif d’enchaînement continu, faisant alterner motifs statiques et motifs dynamiques. 
 

LE CASQUE D’AMFREVILLE ET SES DECORS

« Frises sans début et sans fin, mouvement perpétuel dont le dynamisme décèle une tension intérieure qu’exprime une orientation constamment contrariée par une autre qui ramène la ligne vers l’arrière avant qu’une nouvelle impulsion ne la retorde en avant. Cette œuvre... dont le dessin savant mais aux liaisons parfois maladroites est donc en léger relief, est à mi-chemin entre le graphique et le plastique : ce n’est plus le trait, ce n’est pas encore l’arête, c’est la mise en valeur de la tige flexueuse, gonflée et pliée suivant les contraintes de l’esthétique nouvelle... » (Paul-Marie Duval)

Au sommet : une première zone (A) en fer surmontée à l'origine par un bouton ou une aigrette aujourd'hui disparus. Le métal est ajouré, de façon à permettre l'incrustation d'émaux. Les perles d'émail en amandes et bombées s'ordonnent de façon régulière et concentrique comme des pétales de fleur.
Casque Gaulois d'Amfreville

 
 
 
Casque Gaulois d'Amfreville

 

 

 

 
Une fine ligne godronnée (a) sépare la première zone décorée de la suivante.
Au-dessous (B) le fer forme une étroite bande en « méandre curviligne » incluant des perles d'émail dans les ajours ainsi formés, ces perles ayant la forme de gouttes d'eau. Elles sont, cette fois-ci, planes.
Une moulure aux bords relevés et à la partie médiane ornée de fines stries perpendiculaires (b) marque la séparation avec la zone suivante (C) où se trouve une succession de petites pastilles concaves, munies chacune en leur centre d'un clou de bronze à tête, recouvertes de feuilles d'or et ornées de stries rayonnantes cette fois-ci, planes.
Deux étroites bandes décoratives se situent au dessous : la première (c) porte une suite de peltes (petit bouclier antique) minuscules. La seconde (d) est une ligne de points
Casque Gaulois d'Amfreville

 
 
 
Le décor de petites «cornes» des zones D et F est abondamment employé sur la céramique étrusque et l’orfèvrerie et a connu une vogue remarquable depuis le Ve siècle. En art décoratif, on appelle postes ce motif en formes d'enroulements successifs. Les artistes celtiques lui attribuèrent peut-être une valeur particulière. La forme singulière des « cornes» du casque d’Amfreville serait la tentative de figuration d’une corne animale.
La zone médiane E est une réussite d’une grande originalité et d’un raffinement notable; Elle est constituée de deux bandes d’or jointives (72 mm) échancrées sur les côtés à leur jonction pour permettre l’insertion des parties latérales.
Casque Gaulois d'Amfreville
 
C’est une suite de triscèles enchaînés qui forme une frise continue. Les paires de triscèles sont reliées par des esses. Un petit cercle termine chaque branche des triscèles et se retrouve aussi au centre de chaque triscèle.
Casque Gaulois d'Amfreville
 
Le dessin d’un triscèle demande une bonne connaissance des constructions géométriques.
Le triscèle ou triskell est maintenant un symbole celte. Il représente les trois éléments de la nature : la terre l'eau le feu mais d'autres y voient la représentation de la vie : enfant, adulte, vieillard. Les branches doivent tourner de la gauche vers la droite si elles tournent dans l'autre sens, le symbole est maléfique. L’art celte a été remis à l'honneur avec la musique d'Alan Stivell.
Casque Gaulois d'Amfreville
 
 
De petits clous de bronze à tête recouverte de feuille d’or maintiennent les extrémités des bandes d’or
 
 
On retrouve ensuite en dessous de la bande médiane la succession de moulures décoratives qui figuraient au–dessus : les cornes sont inversées (F=D), la ligne de points (e=d), la ligne godronnée (f=a) les disques d’émail (G=C) et les stries perpendiculaires (g=b).
 
 
 
Casque Gaulois d'Amfreville
Casque Gaulois d'Amfreville
Casque Gaulois d'Amfreville
La dernière zone H est traitée comme celle de la partie supérieure.
 
Et à nouveau, de minuscules globules recouvrent les clous dont on sent les aspérités à l'intérieur du casque.
 
 
 
Casque Gaulois d'Amfreville
Casque Gaulois d'Amfreville
 
 
 
 
 
L’applique latérale a été reconstituée de manière hypothétique mais c’est une conception fréquente dans l’art laténien : une lyre coiffée d’une palmette en enferme une seconde. Des touches d’émail soulignaient les feuilles des palmettes mais peut-être aussi la partie médiane des branches de la lyre.
 
Casque Gaulois d'Amfreville
Le casque vu de côté
Casque Gaulois d'Amfreville
Le casque vu de l’arrière
Casque Gaulois d'Amfreville
Casque Gaulois d'Amfreville
 

 

 
Le couvre-nuque, en bronze, est une pièce indépendante, riveté à la calotte. Une résille de fer isole deux séries de grandes esses emboîtées de part et d’autre de l’axe central. Ces esses sont remplies d’émail en relief. Dans les espaces, le fer concave a reçu un très fin décor composé de petits rinceaux en relief.
 
Voici une restitution du casque d'Amfreville,  tel qu'il devait être sous son aspect originel. Cette réalisation  utilise un logiciel de construction graphique, et a été faite par  Jean-René Chatillon.
Voici une restitution du casque d'Amfreville, tel qu'il devait être sous son aspect originel. Cette réalisation utilise un logiciel de construction graphique, et a été faite par Jean-René Chatillon.
 

L’OR DES GAULOIS

La plupart des spécialistes s'accordent pour reconnaître que le travail de l'or constitue l'une des facettes les plus remarquables du génie celtique.
L'or des Gaulois fait galoper les imaginations depuis l'Antiquité. Les auteurs grecs et romains mentionnent avec une stupeur mêlée d'envie la richesse en or de la Gaule, César est même accusé d'avoir détruit les villes gauloises dans le seul but de s'en emparer.
Chercheurs d’or gaulois
Chercheurs d’or

L'or celtique est passé du mythe à la réalité. Les plus récentes recherches prouvent que nos "ancêtres" étaient des prospecteurs et des mineurs exceptionnels. Les Gaulois ont traqué l'or durant plusieurs siècles dans les rivières, sur les flancs des montagnes et même dans les entrailles de la terre. Plus par habitude que par certitude, on disait que les Gaulois n'avaient pu exploiter que superficiellement les gisements ou même qu'ils le récoltaient au prix de peu d'efforts par orpaillage.
"En Gaule, on n'extrait point d'argent mais beaucoup d'or et la nature des lieux permet aux habitants de recueillir ce métal sans le travail du mineur. Les fleuves par leur cours et par leurs affluents qui touchent au pied des montagnes entraînent dans leurs alluvions de grandes quantités de métaux précieux (Diodore de Sicile)
Or il n'en est rien. L'activité minière exige un savoir faire en matière d'étais et de pompage allant jusqu'à la conception d'authentiques machines, un système complexe de boisage pour soutenir les parois car les Gaulois étaient aussi habiles charpentiers (ils ont inventé le tonneau). La mine de Fouilloux (Dordogne) descendait jusqu'à 30 m de profondeur. Le minerai était traité au bord de la mine. Concassé, grillé, broyé, lavé, il livrait la poudre d'or, fondue immédiatement en lingots. En Limousin on a identifié 250 mines où auraient été récoltés entre 70 et 170 tonnes d'or en 500 ans sachant qu'il fallait traiter une tonne de minerai pour récupérer environ 20 grammes d'or.
 

L’OR DU CASQUE

Des échantillons d'or prélevés sur divers éléments du casque ont été analysés. L'or est assez pur et contient 4 à 6% d'argent et 0,6% de cuivre. Grâce à une série d'examens au microscope électronique à balayage, on peut reconnaître les signes du travail sur la feuille d'or : battage, lissage, application.
L'épaisseur des feuilles d'or est irrégulière de 3 à 4/100emm environ et cette épaisseur est importante pour un placage car les placages d'or sur bronze sont généralement plus minces. L'épaisseur de la feuille peut avoir plusieurs raisons : le désir de donner une plus grande valeur à la pièce, une certaine impéritie dans la technique du placage, une trop faible résistance de l'or, peut-être les trois à la fois.
La feuille d’or est obtenue par frappe verticale ou primitive. Cela consiste à frapper verticalement le lingot à intervalles réguliers, puis on frappe à nouveau les bosses et on termine en lissant la surface.
La feuille est ensuite appliquée sur une feuille de bronze primitivement décorée et le décor apparaît sur l’or par frottis. La feuille d’or est ensuite collée car elle ne pourrait tenir sur le casque seulement avec les clous de bordure des bandes.
 
Réaliser des dessins géométriques de cette précision, exploiter des gisements miniers profonds et travailler l’or avec cette finesse n’est évidemment pas le fait de rustres ou de barbares !
 

 

Liliane Ebr


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