https://www.traditionrolex.com/43

Impression issue de Maquetland.com Le monde de la maquette | http://www.maquetland.com/article-phototheque/10682-21-sf-jura


21 SF Jura



 Ligne Maginot Secteur Fortifié du Jura
Je remercie Jean Marie Brams Christian Adam Wikimaginot Wikipedia Maginot Moselle  pour leur aide 
 

 

Secteur Fortifié du Jura (SFJ)

 

 

Le Secteur Fortifié du Jura ( SFJ) fait partie de la ligne dite Maginot qui fut ainsi appelé en hommage à André Maginot Ministre de la Guerre (et ancien combattant ) entre le 3/11/1929 et le 17/02/1930
Le Vote de la loi  permettant le financement des régions fortifiées eut lieu en décembre 1929
Pour l’Armée française  la désignation officielle est la « fortification permanente » ou les « régions fortifiées ». Le terme de « ligne Maginot » provient de la presse, où il commence à être employé à partir de 1935,  repris par le ministre de la Guerre Jean Fabry en août 1935 lors de l'inauguration du monument Maginot près de Verdun.

 


La ligne Maginot se présente donc après de nombreuses études s’échelonnant sur presque 10 ans  comme  un dispositif complexe s'échelonnant  en profondeur sur différents niveaux depuis la frontière.
Dans l’absolu car la ligne n'a pas été conçue de manière homogène, et sa réalisation n'a en général pas été conforme aux projets d'origine pour des raisons essentiellement budgétaires on distingue quatre parties distinctes.

 

 


1  la ligne des avant-postes, destinée avant tout à détecter une attaque brusquée et à la retarder un temps grâce à des dispositifs prévus (routes minées, barrières, etc.) pour laisser le temps à la « ligne principale de résistance » de se mettre en état d'alerte On trouve des Petites casemates et des Maisons Fortes

 

Petit Ouvrage Maison Fortifiée ( MF)


2  la « ligne principale de résistance » est à environ deux kilomètres derrière les avant-postes. Elle était matérialisée par un double réseau de rails antichars et barbelés

Internet

le réseau de Barbelés   est large de 12,5 mètres, soit six rangs de piquets en forme de queues de cochon d'un mètre de haut qui soutiennent les fils en formant des vagues, avec des ardillons plantés dans le sol et dépassant de 20 cm. Son  rôle : freiner l'infanterie assaillante pour que les mitrailleuses puissent la faucher.
Le réseau de rail est composé de sections de rails de trois mètres enterrées à la verticale sur six rangs de profondeur, dépassant de 60 cm à 1,3 m au-dessus du sol.
Son rôle :'arrêter les véhicules assaillants afin qu’il soient détruits ensuite par les canons anti char

 

 

Barbelés Rails



elle est couverte  par les tirs d'artillerie des Gros Ouvrage.  .
3 Les abris d'intervalles destinés à assurer la protection d'une partie des troupes combattantes à l'air libre. les casemates d'intervalle avaient pour but d'assurer la continuité de feux de la Ligne Principale de Résistance entre deux ouvrages. Il existe deux types de casemates, les casemates dites en couple (chaque casemate flanque son propre côté) et les casemates double (elles sont munies de deux chambres de tir pour flanquer des deux côtés à la fois).

Contrairement aux ouvrages, les casemates ne sont pas reliées entre elles par galerie, et ne sont armées d'aucune tourelle. Leur équipement, bien que restreint, est à peu près le même que les ouvrages (petite usine, petite salle des filtres, etc.).Il s'agit en fait de casernes souterraines équipées uniquement pour le combat rapproché.

Internet


4 L'arrière du front comporte tous les équipements de soutien logistique : réseau de téléphone et d’électricité, routes et voies ferrées militaires de 0,60 m dérivées du système Pechot, dépôts de munitions, casernes de temps de paix, postes de commandement, etc.
Au total, la ligne Maginot a coûté plus de cinq milliards de francs de 1930 à 1936 soit 1.6 % du Budget de l’Etat

WikiMaginot

 


Le secteur fortifié du Jura  s'étend situé entre le secteur défensif de Montbéliard au nord-est et le secteur défensif du Rhône au sud-ouest .Pour être plus précis  il part de Saint Hyppolite/Goumois au Nord (vallée du Doubs) jusqu'à Morez au Sud

Généralités


Le Secteur Fortifiée du Jura (SFJ) s'étend de Saint Hyppolite/Goumois au Nord (vallée du Doubs) jusqu'à Morez au Sud. Cela en fait le plus long Secteur Défensif de toute la ligne Maginot. A sa droite se trouve le SD du Rhône, et à sa gauche le SD de Montbéliard.

Sa mission principale est la protection des voies de passage entrantes en provenance de Suisse. Ce pays était neutre et donc pas considéré comme une menace directe, cependant l'Etat-Major a tardivement envisagé une possible violation de cette neutralité par l'Allemagne ou l'Italie pour contourner le gros des forces et fortifications françaises.

Le nord du SFJ est efficacement protégé par le cours du Doubs, bien encaissé dans une vallée profonde, tandis que le sud du secteur, plus montagneux, ne possède qu'un nombre limité de voies de passage possibles.

Le secteur fortifié est initialement divisé en deux sous-secteurs , Morteau et Pontarlier, puis en trois sous-secteurs, Nord, Centre et Sud à compter du 20 novembre 1939.


 

Insigne du Secteur Fortifié du Jura

 


Insigne du Secteur Fortifié du Jura



 

Organisation et unités

 

Le SFJ est, à l'inverse des autres secteurs, défendu uniquement par des troupes de position n'appartenant pas à la forteresse. Il est rattaché à la 7° Région Militaire dont le PC est à AVOUDREY.

Le commandement du secteur fortifié est le suivant:

 

 


 

 

Eléments organiques à la mobilisation

 

Le SFJ a connu plusieurs mouvements de troupes organiques successifs entre Septembre 1939 et Mai 1940, et de nombreux rattachements et détachements d'unités. A la mobilisation, c'est la 57° DI qui prend progressivement position dans le Secteur, et en particulier sa 8° Demi-Brigade de Chasseurs à Pied - 8° DBCP - (66° BCP sur le sous-secteur Morteau et 68° et 26° BCP sur le sous-secteur Pontarlier). Ces troupes sont renforcées par la GRM et le 77° Régiment Régional.

Le SF dépend initialement de la 7° Armée (Sud-Alsace à Haute-Saone - Gal GIRAUD), mais il est rendu indépendant pendant quelques mois, devenant le Corps d'Armée du Jura (CA) directement rattaché au Groupe d'Armée n°3, quand cette 7° armée est transférée dans le Nord de la France en Novembre 1939. Les missions de ce CA sont définies par le Gal BESSON (GA n°3) le 6 Décembre 1939, ainsi que le tracé de la 1ère ligne de défense à construire. Cette ligne tire partie du cours du Doubs puis longe la frontière au plus près jusqu'à Morez, où elle se relie aux défenses de l'Armée des Alpes. En réalité seul un petit nombre de blockhaus seront effectivement construits sur cette ligne.

Mi-septembre, le 57° DI dépêche sur place la 2° Cie du 57° Génie pour entamer les travaux de fortification. Deux mois plus tard, soit mi-Novembre, c'est la 2° DBCPyr (Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens) qui arrive du Sud-Ouest pour s'installer autour de Morteau en entamer les travaux de défense entre Consolation et Morteau. A ce moment, le SF Jura initial est séparé en 3: l'ancien sous-secteur Nord est affecté à la 57° DI, le sous-secteur Centre devient le SF du Jura Central, et l'ancien sous-secteur Sud est affecté à la 63° DI.

La 2° DBCPyr restera jusque mi-Décembre, date à laquelle elle est mise à disposition de la 63° DI et relevée par la 1° DBCPyr, qui occupe le SF Jura-Centre après avoir stationné à Valdahon entre le 5 Décembre et mi-Décembre.

En janvier 1940 est créé le 45° Corps d'Armée de Forteresse (CAF) qui prend la supervision du Jura et assure de façon autonome la jonction entre la 8° Armée en Alsace et l'Armée des Alpes. Le SFJ est alors rattaché à ce 45° CAF, qui perdra son autonomie par rattachement à la 8° Armée (Alsace - Gal GARCHERY puis LAURE) le 19 Mai 1940.

Début Janvier 1940, la 4° DBILA (Demi-Brigade d'Infanterie Légère d'Afrique) arrive détachée du 45° CAF et prend position avec ses 28° et 23° BILA (Bataillons d'Infanterie légère d'Afrique).

 

Le SFJ était composé en Mai 1940 des unités de position suivantes :

 

 

Infanterie

 

 

 

- 1° BCPyr (Bataillon de Chasseurs Pyrénéens - Cdt LLENSE)
- 2° BCPyr (Cdt LAFOND)
- 6° BCPyr (Cdt MARTY)

 

 

Artillerie:

 

 

 

 

Génie

 

 

 

 

Unités diverses

 

 


 

1 - La 1° DBCPyr ne rejoint en réalité le secteur le 5 Décembre 1939, la position ayant été tenue jusqu'alors par la 8° DBCP - Chasseurs à Pied - (26°, 66° et 68° BCP) puis la 2° DBCPyr.
2 - Ces compagnies détachées de la 57° DI à compter du 15 septembre participeront aux travaux d'organisation de la position, notamment la construction prévue de 24 casemates dans le sous-secteur de Morteau et 28 casemates dans le sous-secteur de Pontarlier


 

 

Unités de renforcement

 

Les unités organiques et le SFJ seront absorbés et renforcés en Janvier 1940 par le 45° Corps-d'Armée de Forteresse, nouvellement créé pour faire la liaison entre la 8° Armée au Nord et l'Armée des Alpes au Sud.

Le 45° Corps d'Armée de Forteresse (CAF), commandé par le Gal DAILLE, est composé des :

 

 


 

Historique

 

Ce secteur - faiblement et tardivement - fortifié est ignoré par la CORF compte tenu de la neutralité Suisse. Il ne fait l'objet d'aucune étude spécifique, d'autant que la Région Fortifiée de Belfort / Haut-Rhin, à son Nord immédiat, disparaît rapidement des priorités par absence de crédits.

Les choses évoluent cependant à partir de début 1937 suite à la remilitarisation de la Rhénanie en 1936 et la constitution de l'axe germano-italien en novembre de la même année. Ces deux événements, associés à la déclaration de neutralité Belge, font évoluer la stratégie de l'Etat-Major (EM) qui ne considèrent plus les neutralité Belge et Suisse comme des garanties suffisantes. En particulier, la neutralité Suisse prévoit - au titre des traités de Vienne de 1815 - qu'elle peut être abolie par les vainqueurs de l'époque (en particulier la Prusse…) en cas de nouvelle guerre avec la France. L'EM alloue donc dés janvier 1937 une enveloppe de 1,9 MF pour fortifier les points de passage critiques le long de la frontière du Jura. Cette somme initiale sera abondée de 0,1 MF en février et 0,3 MF en mars. Cette enveloppe permettra de créer les barrages de Goumois, Pont ou Villers, Morteau, Pont de la Roche, … et quelques maisons fortes à la frontière directement, ainsi qu'un début d'infrastructure logistique (casernement de Pontarlier, centre mobilisateur, dépôt de munitions). Notons que le traité de 1815 avec la Suisse interdisant tous travaux de fortification/militarisation d'une bande de territoire français de 12 km autour de Bâle et dans le zone démilitarisée en avant de Genève ne s'applique pas sur la frontière du Jura : ceci permettra la construction de blockhaus jusque sur la frontière.

La menace plus tangible d'une violation de la neutralité Suisse entraine à la mobilisation de 1939 l'accélération de travaux MOM engagés en temps de paix pour protéger les pénétrantes principales (Villers-Morteau et Joux-Pontarlier) et les points de passage frontaliers sur le Doubs au Nord du secteur.

Les anciens forts Séré de Rivières du Jura (Joux, St Antoine, Larmont, Risoux) sont réoccupés parallèlement, sans renforcements particuliers.

Pendant la période de la drôle de guerre les militaires des troupes stationnées dans le secteur suivent des stages dans les centres de formations de la 8° armée. Certains des stagiaires seront appelés à devenir moniteurs dans leurs unités d’origine selon la spécialité. Au camp du Valdahon sont dispensés les cours : de DCA (FM et mitrailleuse) ; de conduite de chenillettes, de topographie, de renseignements, de défense contre les blindés avec le canon de 47 mm Marine, de défense contre les blindés avec le canon de 25 mm. A la caserne BOUGENEL de Belfort sont dispensés les cours des Transmissions. A Besançon sont dispensés les cours du Génie.

Compte-tenu de la géographie du terrain, une école militaire de ski est ouverte au fort des Rousses. Elle fonctionne à partir de Janvier 1940 pendant deux mois. Le but est double :
- d’une part, la formation de pelotons et de sections d’éclaireurs-skieurs devant renforcer le dispositif de surveillance et de fermeture de la frontière.
- d’autre part, entraîner à la pratique du ski les unités du secteur appelées à utiliser ce matériel pour leurs déplacements : chantiers, liaisons, ravitaillements, reconnaissances.

Fin 1939, la CEZF préconise et lance la réalisation de deux barrages à Morteau et Pontarlier, faits de casemates STG importantes. Ces deux lignes défensives seront cependant à peine entamées lors des combats de Mai-Juin 1940: seuls 7 blocs seront coulés et juste bruts de décoffrage sur les dizaines prévus.

Durant le mois de mars 1940 une section de trois chars FT provenant du 506 RCC (Besançon) tournera dans les trois sous-secteurs dans le cadre de l’instruction militaires des unités qui y sont déployées.

 

Historique de combats :


Le secteur est calme entre le 10 Mai et le 19 Mai 1940. Devant la dégradation de la situation dans le Nord, les choses changent rapidement ensuite.

Entre les 21 et 22 Mai 1940, les deux 57° et 63° Division sont retirées pour renforcer les positions sur le front. La 57° vas en Alsace (Sous-Secteur de l'Ill), et la 63° est mise à disposition de la 8° Armée. Il ne reste donc plus en place que les deux demi-brigades (1° DBCPyr et 4° DBILA)

Le 9 Juin 1940, la 1° DBCPyr est retirée du SF du Jura Centre pour aller se positionner sur les cols des Vosges.

Les combats de Mai-Juin 1940 ne mettront qu'anecdotiquement la fortification en oeuvre, dans la mesure où l'essentiel de l'action se tournera vers l'arrière pour empêcher les allemands des PanzerGruppen de Guderian et Kleist de refermer la nasse du Nord-Est en atteignant la frontière Suisse. Cela sera cependant chose faite les 16 et 17 Juin 1940 (Besançon puis Joux), scellant la fin du Secteur Fortifié du Jura, et entrainant l'encerclement des centaines de milliers de soldats en Lorraine et dans les Vosges. Nombre de ces formations encerclées traversèrent d'ailleurs la frontière pour aller se réfugier en Suisse, comme par exemple les troupes de la 2e Division polonaises ou les défenseurs de Morteau. 42.600 soldats seront ainsi internés ou tenus en captivité, peu de temps pour les troupes françaises, mais jusqu'en 1945 pour les polonais.

La frontière atteinte, les troupes allemandes remontent alors le Jura vers le Nord-Est entre les 18 et 20 Juin pour faire leur jonction avec la 7e Armee qui descend d'Alsace vers Belfort après avoir traversé le Rhin le 15 Juin (opération Kleiner Bär).

Le 22 juin 1940 la 63° DI disparaît dans les poches des Vosges, et, le 25 juin, l'armistice signe la fin de ce qui reste de la 57° DI.

https://www.traditionrolex.com/43