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Japon Les Grands Guerriers

Article fait par :Jean Marie Mortier

Mis en ligne le 17/08/2011 à 09:18:37



Japon Les Grands Guerriers
English Transaltion
Texte et Images Jean Marie Mortier

 

 



 

Ni grands généraux, ni Shogun, ces guerriers se sont illustrés par leur courage, leur persévérance ou leur destin parfois tragique. Ils représentent l'archétype du héros Japonais traditionnel dont les qualités sont reconnues, enviées et citées en exemple.
Contrairement à la mythologie occidentale, ces grands guerriers ont souvent fini leur vie sur une défaite ou une tragédie. Mais c'est leur attitude courageuse devant le destin implacable qui force l'admiration des Japonais et leur fait préférer ces hommes humbles aux grands généraux couronnés de victoires.
Mais même sans combat guerrier, c'est également leur volonté et leur détermination qui illustre ces hommes, comme la recherche d'une certaine perfection ou un but ultime, aux dépends de toute autre activité ou but personnels. Cette admiration des Japonais pour des êtres spirituellement supérieurs est la meilleure illustration de la volonté de ce peuple à être lui-même le premier parmi les autres nations.



MINAMOTO NO YOSHITUNE (1159-1189):



Destin particulièrement dramatique que celui de ce jeune général de l'armée des Minamoto. Né en 1159, ce jeune homme est le demi-frère de Minamoto no Yoritomo qui va devenir le premier Shogun de l'histoire du Japon. Il est tout d'abord élevé par des moines-soldats (Yamabushis) sous le nom d'Ushikawa, et se fait vite remarquer par ses talents de guerrier.
Très vite il rentre à service de son demi-frère comme général de l'armée Minamoto. Il y excelle, remportant de nombreuses victoires sur le clan Taïra (Voir Heike Monogatari). Ses actions les plus remarquées seront celles des batailles de Ichi no Tani (1185) et surtout la bataille finale de Dan no Ura (1185).
Son aura sur toute la classe militaire est si grande, qu'elle commence à gêner son demi-frère Yoritomo. Celui-ci devenu Shogun, et commençant à voir comme une menace ce jeune général si célèbre, décide de s'en débarrasser. Poursuivi par les troupes du Shogun et trahi par ses propres amis, il doit se faire Seppuku assisté par son fidèle compagnon le moine Benkei.
Cette tragédie est devenue au Japon une véritable légende sera retracée par des contes, des pièces de théâtre et des récits. Le livre de Morris "La noblesse de l'échec" retrace l'ensemble de cette page célèbre de l'histoire du Japon.


MIYAMOTO MUSASHI (1584-1645):

 


Probablement le Samouraï le plus connu du Japon. Sa carrière exceptionnelle de maître d'armes et la philosophie qu'il tenta d'inculquer à travers sa discipline ont frappé l'imagination des Japonais. Il fut également un peintre et une calligraphe de premier ordre.
Né en 1584 dans le Kansaï, il prit part à la bataille de Sekigahara en 1600, contre les troupes de Tokugawa Ieyasu. Battu, il devint un rônin (Samouraï sans maître), et erra durant plusieurs mois, sans but. Il en profita pour développer une technique originale de combat à deux sabres (nitô-ryû), et devint un maître d'armes réputé. Il provoqua avec succès plus de 60 duels, et devenant ainsi le meilleur sabreur du Japon.
En 1637, il rentra au service de ses anciens adversaires les Tokugawa et combattit pour eux les révoltés chrétiens de Shimabara. Il devint alors instructeur en 1640 de la puissante famille Hosokawa de Kumamoto. C'est trois ans plus tard qu'il écrivit son célèbre ouvrage de stratégie d'arts martiaux " Gorin no Sho" (Le livre des cinq cercles). C'est également à cette période qu'il exécuta ses plus belles peintures dans un style très épuré et incisifs. Il mourut en 1645.
La légende de Miyamoto Musashi est tellement ancrée dans l'histoire du Japon que plus de 7 films différents retracent sa vie, ainsi que des pièces de théâtre. "La Pierre et le Sabre" best seller international d'Eiji Yoshikawa, raconte la vie de ce guerrier hors du commun.


LES 47 RONINS (1701-1703)
:

 


Connu sous le nom d'Akô Gishi, cette histoire réelle est l'une des plus célèbres du Japon. En 1701, le seigneur Asano Takumi no Kami est insulté par le maître de cérémonie du Shogun, Kira Kosukeno-Suke. Il blesse ce dernier d'un coup de sabre, et transgresse ainsi la loi interdisant l'usage des armes à l'intérieur d'un palais shogunal. La sentence est immédiate, il est condamné au suicide par Seppuku.
Mais ses vassaux refusent de pratiquer le Junshi traditionnel (suivre son maître dans la mort) et deviennent alors des Rônins (samouraïs sans maître). On se moque d'eux pour leur manque de courage et de fidélité...et on les oublie.
Deux ans plus tard, ils attaquent la demeure du maître de cérémonie, Kira Kosukeno-Suke, et le tuent. Les 47 rônins, malgré l'admiration que leur fidélité réelle provoque, sont condamnés au Seppuku et rejoignent leur maître dans la mort. Cet épisode très connu de l'histoire du japon a fait l'objet de nombreuses pièces de théâtre, de romans et de films Japonais.


SAIGO TAKAMORI (1827-1877) :

 


Homme de conviction doté d'une ténacité exemplaire, Saigo Takamori est souvent présenté comme le dernier des samouraïs. Il a connu la fin de cette caste de guerriers et s'est opposé jusqu'au bout à sa disparition définitive.
Né en 1827 à Satsuma, il y reçoit une éducation militaire sévère et part servir son seigneur en poste à Edo en 1854. Durant les 23 années de sa vie de Samouraïs, il va s'opposer au Shogunat Tokugawa en place, et servir l'Empereur. Obligé de se réfugier à Satsuma rapidement pour opposition forte au Shogun et à son ministre, Li Naosuke, il entre en rébellion contre le fils de son défunt seigneur et part exilé sur l'île de Tokunoshima en 1860.
Mais c'est 8 ans après, qu'il va connaître son heure de gloire. prenant à nouveau le parti de l'Empereur, il bat les troupes du Shogun à Toba et Fushimi, et devient alors général en chef de l'armée Impériale. Mais, il se heurte à la cour Impériale et repart pour Satsuma. C'est là qu'il engage son dernier combat en 1877 pour lutter contre le démantèlement de la classe des Samouraïs. Mais après plusieurs mois de combats, sa défaite le pousse au Seppuku. L'Empereur Meiji le réhabilite en 1891.


TOMOE GOZEN :

 


L'une des seules femmes qui ait conquit un nom dans la grande lignée des Bushis. Concubine de Minamoto no Yoshinaka, elle accompagna son époux sur tous les champs de bataille et combattit à ses côtés, en armure et armée d'une Naginata (hallebarde Japonaise). Dotée d'une force physique et d'un courage peu commun, elle gagna l'admiration des Bushis, alliés comme ennemis.
Son époux, Minamoto no Yoshinaka, frère de Yoritomo et de Yoshitsune était un général exceptionnel. Ses succès militaires provoquèrent la jalousie de ses frères qui l'attaquèrent et le tuèrent. Tomoe Gozen abandonna alors les armes pour se retirer comme religieuse bouddhiste. Mais sa légende était née. Plusieurs pièces de théâtre Nô sont consacrées à sa vie. Tomoe Gozen est souvent représentée au Jidai Matsuri de Kyôto le 22 Octobre.



MINAMOTO NO TAMETOMO (1139-1170)

 


Guerrier légendaire et guerrier de légende. Minamoto no Tametomo n'a que 13 ans quand il commence à faire parler de lui et pas vraiment en bien ! Il est si indiscipliné et colérique que son père doit démissionner de ses charges à cause des incartades de son fils. Va s'en suivre toute une série d'exils entrecoupés de brefs retours à la capitale où il ne peut rester très longtemps.
Mais Tametomo a une qualité très recherchée à cette époque : il est un excellent archer. La légende dit qu'en défendant la villa Shirakawa, durant la guerre de Hogen, il arrive à transpercer deux guerriers ennemis avec un seule flèche. De fait son habileté à l'arc, et notamment la distance qu'il fait courir à ses flèches en font une légende dans les troupes Genji.
Tametomo ne changera jamais de caractère. Alors qu'il est, à nouveau exilé, dans l'île d'Oshima, il soulève la population locale contre le pouvoir central, à tel point qu'une force militaire doit être envoyée contre lui pour le mater. Le vice-gouverneur d'Izu, Kudô Shigemitsu débarque sur l'ile d'Oshima avec ses troupes. Tametomo finit par succomber sous le nombre des assaillants, mais la légende soutient que juste avant de mourir, il commit un dernier exploit en coulant un esquif d'une dernière flèche très ajustée.


TAIRA NO MASAKADO ( ?-940) :

 


Devenu célèbre durant 5 années, Taïra no Masakado était l'un des ancêtres du célèbre Taira no Kiyomori. Il s'illustra de façon extraordinaire en commençant par assassiner son neveu, Kunika, en 935 pour s'emparer de sa province. En l'unissant avec sa propre province de Shimôsa, il devint ainsi le maître de la grande plaine du Kantô (actuelle Tokyo).
Il décida rapidement de proclamer ses territoires autonomes du pouvoir de Kyôto, et s'autoproclama Empereur en 940. Devant tant d'audace, la cour Impériale envoya une armée mater la rébellion. Mais un guerrier de son clan, Taira no Sadamori, au service du noble Fujiwara no Hidesato, devança les armées Impériales et tua Taira no Masakado.
L'épopée de ce guerrier est doublement légendaire. Elle illustre la première velléité des Bushis de prendre le pouvoir contre une noblesse au début de son déclin. Elle est également révélatrice de la montée en puissance des provinces face à un pouvoir central Impérial basé à Kyôto. A ce titre l'histoire de Taïra no Masakado apparaît comme un événement prémonitoire.



AMAKUSA SHIRÔ (1621-1638) :

 


De son vrai nom Masuda Tokisada, ce Bushi fut le chef chrétien de la révolte de Shimabara en 1638. Né en 1612 dans la famille d'un vassal du seigneur Konishi Yukinaga, ce dernier est l'un des daimyos vaincus par Tokugawa Ieyasu à la bataille de Sekigahara en 1600. Après cette défaite, de nombreux paysans de ce seigneur se révoltèrent en prenant à leur tête le jeune Amakusa Shirô qu'ils nommèrent " l'Enfant Céleste".
Rejoint par de nombreux rônins (Bushis ayant perdu leur seigneur), et d'autres paysans sans terres, leur nombre grossit rapidement. Ils s'emparent des îles Amakusa et de la presqu'île de Shimabara (en face de l'actuelle Kumamoto). Mais le pouvoir shogunal ne peut laisser cette insurrection impunie. 120.000 hommes, commandés par Matsudaira Masanobu, les assiègent dans le château de Hara où les révoltés s'étaient réfugiés.
Le 11 Avril 1638, l'assaut final est donné. Aidé par les canons d'un navire Hollandais, les troupes shogunales prennent d'assaut le château et passent par le fil de l'épée les 37.000 survivants, femmes et enfants compris. Amakusa Shirô fut tué durant le combat. Il avait 17 ans. Sa défaite sonnait le glas de la religion chrétienne au Japon pour plusieurs siècles.


TORII SUNE'EMON ( ? -1575) :

 


L'archétype de la bravoure légendaire des Bushis. Guerrier déjà réputé par son courage, il se trouva avec son seigneur Okudaira Sadamasa assiégé dans le château de Nagashino en 1575, par les troupes de Takeda Katsuyori (le fils de Takeda Shingen) toujours en lutte contre Nobunaga Oda. Sa connaissance de la région le poussa à proposer d'aller chercher du secours en traversant de nuit les lignes ennemies.
Il parvint effectivement à alerter Nobunaga et son allié Tokugawa Ieyasu, mais sur le chemin du retour il fut capturé par les troupes du clan Takeda. Katsuyori lui proposa alors de rejoindre son armée, ce que Torii Sune'emon fit semblant d'accepter. Mais pour tester sa nouvelle allégeance, Takeda Katsuyori l'obligea à se placer au pied du château afin de donner la fausse nouvelle de l'échec de sa mission aux assiégés.
Mais au lieu de cela, Torii cria de toutes ses forces à son seigneur de tenir bon, les renforts étant en marche. Takeda Katsuyori le fit alors crucifier devant les murailles de la citadelle assiégée. Mais le courage de ce Bushi fut si admiré, que Ochiai Michihisa, l'un des propres généraux Takeda, fit peindre sa propre bannière avec une image de Torii Sune'emon attaché sur sa croix.



KONDÔ ISAMI (1834 -1868) :

 


Le nom de ce Samouraï est toujours associé au Japon à celui du Shisen Gumi. Il est également synonyme de fidélité jusqu'à la mort à une cause et à un maître : le dernier Shogun Tokugawa. Né en 1834 dans la province du Musashi et d'origine paysanne, ce jeune samouraï se révèle un expert au sabre, venant de l'école de Kondô Shûsuke.
En 1863, à l'âge de 29 ans, il s'enrôle dans le Shisen Gumi, une police spéciale au service du Shogun, Tokugawa Yoshinobu. Un an plus tard, il en est nommé commandant. La même année, il s'oppose aux Samouraïs du Chôshû qui veulent renverser le Shogunat au profit de l'Empereur Meiji. Une escarmouche célèbre à l'auberge Ikeda-ya à Kyôto, se solde par la mort de plusieurs partisans de l'Empereur et pousse les clans Chôshû et Satsuma à la révolte contre le Shogun.
Kondô Isami décide d'organiser alors une armée anti-impériale à Edo (Tokyo) appelée la Kôyô Chimbutai. Mais celle-ci mal armée et mal organisée ne résista pas face à l'armée moderne Impériale. Capturé, Kondô Isami fut exécuté. Il avait payé de sa vie sa fidélité au Shogunat.


ÔSHIO HEIHACHIRÔ (1793 -1837) :

 


Samouraï et philosophe qui consacra sa vie et sa mort au respect du Bushidô le plus pur. Engagé à 13 ans, par le préfet d'Osaka, il devint rapidement Yoriki (Samouraï à cheval) et servit le préfet jusqu'à l'âge de 37 ans. Durant cette période, étant un fervent disciple de l'école Yômeigaku, il applique les thèses du confucianiste Chinois Wang Yangming. Il ouvre, notamment, une école à son domicile pour les enfants des classes sociales militaires et marchandes.
En 1830, le Japon rentre dans une période de mauvaises récoltes. Le préfet d'Osaka, démissionne, protestant ainsi contre les mesures insuffisantes du Shogunat pour réduire la famine du peuple. Ôshio démissionne à sa suite. Il essaie, alors, d'attirer l'attention des autorités sur la misère des paysans. Pour aider ces derniers, il vend tous ses biens et en distribue la valeur aux affamés. Mais cela ne suffit pas.
Le 19 Février 1837, à la tête de 300 hommes, Ôshio Heihachirô lance une émeute (Tempô-Jiken). Il attaque les magasins des riches marchands de riz. Les stocks sont rapidement distribués à la population affamée. Mais les incendies allumés échappent au contrôle des insurgés et un quart d'Osaka est détruit par le feu. La garnison du château attaque alors les insurgés et les pourchasse. Ôshio Heihachirô, au bout d'une poursuite de 40 jours préfère se suicider. Mais son exemple conduit, plus tard, de nombreux mouvements de révolte à se réclamer de son nom.


BYAKKO-TAI (Septembre 1868) :

 


Moins connu que les 47 Ronins, cet épisode tragique de la guerre de Boshin, qui opposa les troupes shogunales et impériales, reste probablement l'un des derniers grands épisodes des Samouraïs, avant leur disparition de la société Japonaise. Il est surtout resté célèbre pour la fidélité au Shogun des très jeunes combattants, et fait l'objet, d'un véritable culte du peuple Japonais.
En 1868, à la fin de la guerre de Boshin, l'ensemble des provinces Japonaises étaient déjà tombées aux mains de la nouvelle armée Impériale (Kangun). Les dernières troupes restées fidèles au Shogun s'étaient retranchées au château d’Aizu-Wakamatsu. Quatre compagnies furent crées : Tigre Blanc (Byakko-Tai), Dragon Vert (Seiryu-Tai), Moineau Rouge (Suzaku-Tai) et Tortue Noire (Gembu-Tai), en référence aux 4 points cardinaux de l'astrologie chinoise.
Le corps du Tigre Blanc (Byakko-Tai) était formé de 3 compagnies de fils de guerriers âgés de 15 à 17 ans. Ceux-ci avaient reçus une éducation militaire française, comme l'ensemble des troupes shogunales. Réfugiés au sommet du mont Iimori, ils crurent voir de la fumée s'échapper du château d'Aizu, signifiant ainsi sa prise. Les 20 derniers rescapés décidèrent alors de se suicider par Seppuku, plutôt que de tomber dans les mains de leurs ennemis. Leur fidélité à la cause du Shogun fit l'admiration de toute la nouvelle nation Impériale.


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