Génie Civil Hydraulique Lingots de plomb Rome Palazzo Massimo
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Dans la Rome antique, le plomb (plumbum) était un métal peu précieux, très utilisé mais de faible valeur économique.Le plomb provenait souvent des mines d’Hispanie Sierra Morena, de Gaule ou de Bretagne Somerset et le Derbyshire La Sardaigne et autres régions avaient une production secondaire
Les lingots romains avaient généralement une forme rectangulaire allongée, pesant entre 30 et 80 kg en moyenne, facilitant leur transport et leur commerce. Les inscriptions portaient des marques estampillées révélant :
Le nom de l'empereur et la date de production
L'origine géographique (mine espagnole, britannique, etc.)
Les producteurs : noms de sociétés minières (societates) ou d'individus
Numéros de série ou marques de contrôle Ces inscriptions font des lingots de véritables documents historiques.
Les lingots vaoyagaient beaucoup sur des bateaux pour arriver aux centres de traitement ou dans les villes .Aussi comme les naufrages étaient courant on trouve beaucoup d'épaves marines ont livré de nombreux lingots, permettant ainsi de retracer les routes commerciales maritimes dater précisément les naufrages et comprendre l'organisation économique de l'Empire
Le plomb est souvent obtenu lors de l'extraction de l'argent (cupellation). Les mines d'argent produisaient donc aussi du plomb en grande quantité.
Mais comment procédait-on ?
Le minerai principal est la galène (sulfure de plomb, PbS), souvent argentifèreLes Romains exploitaient des mines à ciel ouvert ou souterraines selon les gisements, utilisant des techniques d'excavation avancées avec galeries, puits de ventilation et systèmes de drainage.
Processus métallurgique
Étape 1 : Grillage du minerai Le minerai de galène était d'abord chauffé à l'air libre dans des fours pour le transformer partiellement en oxyde de plomb (PbO). Cette opération libérait le soufre sous forme de dioxyde.
Étape 2 : Réduction Le minerai grillé était ensuite placé dans des fours de réduction avec du charbon de bois. La chaleur intense (900-1000°C) permettait de réduire l'oxyde en plomb métallique liquide, qui coulait au fond du four.
Étape 3 : Coulée Le plomb fondu était recueilli et coulé dans des moules en pierre ou en argile pour former les lingots standardisés.
Durant cette opération cruciale ou cupellation on séparait argent-plomb
Le plomb argentifère était chauffé dans des coupelles poreuses L'oxydation du plomb (qui s'absorbait dans la coupelle) laissait l'argent pur Cette méthode permettait d'extraire les deux métaux précieux
des installations industrielles avaient été construites comportant : Batteries de fours de grillage et de réduction Systèmes de soufflets actionnés manuellement ou par eau Aires de coulée et de stockage Ateliers de récupération des scories
Les Romains utilisaient principalement deux types de fours :
Fours à cuve : structures verticales en pierre ou en argile réfractaire, de 1 à 3 mètres de hauteur, avec une ouverture supérieure pour charger le minerai et le combustible, et une ouverture inférieure pour recueillir le plomb fondu.
Fours à réverbère : plus sophistiqués, ils séparaient la chambre de combustion de celle contenant le minerai, permettant un meilleur contrôle de la température et une combustion plus efficace.
Système de ventilation
L'apport d'oxygène était crucial. Les Romains utilisaient :
Des soufflets en cuir actionnés manuellement par des esclaves
Des systèmes hydrauliques plus élaborés (soufflets actionnés par roues à eau) dans les grandes installations
L'emplacement stratégique des fours pour exploiter les vents naturels
Mais ces opérations produisaient une pollution considérable. Des analyses de carottes glaciaires du Groenland ont même détecté les émissions de plomb de l'industrie minière romaine, témoignant de l'ampleur de cette production
Les grands sites miniers comme ceux de Rio Tinto (Espagne) comportaient :
Des dizaines de fours fonctionnant simultanément
Des équipes spécialisées (mineurs, fondeurs, affineurs)
Des systèmes de contrôle qualité avec marquage des lingots
Organisation du travail dans les installations métallurgiques
Hiérarchie et spécialisation
Les complexes miniers et métallurgiques romains fonctionnaient comme de véritables industries avec une organisation rigoureuse :
Les acteurs principaux :
Propriétaires/concessionnaires : l'État impérial, des sociétés privées (societates publicanorum) ou des particuliers riches qui obtenaient des concessions d'exploitation
Procurateurs : administrateurs impériaux supervisant les mines d'État
Vilicus : contremaîtres gérant les opérations quotidiennes
Ouvriers spécialisés : mineurs (fossores), fondeurs (plumbarii), affineurs
Main-d'œuvre non qualifiée : esclaves, condamnés aux mines (damnati ad metalla), travailleurs libres pauvres
Conditions de travail
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La réalité variait énormément selon le statut :
Pour les condamnés et esclaves : conditions épouvantables considérées comme une punition terrible. Ils travaillaient dans l'obscurité, la chaleur suffocante des fours, respirant des fumées toxiques. L'espérance de vie était très courte.
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Pour les ouvriers libres qualifiés : mieux payés et respectés pour leur expertise technique, notamment les fondeurs et affineurs qui maîtrisaient les secrets métallurgiques.
Organisation du temps
Travail par équipes (journée et parfois nuit)
Rotation aux postes les plus pénibles (près des fours)
Rythme dicté par les cycles de production : extraction concassage grillage réduction → coulée
Rémunération et approvisionnement
Salaires en nature (nourriture, logement) et en espèces
Boutiques et marchés à proximité des grands sites
Infrastructures : thermes, temples, habitations
Certains sites devenaient de véritables villes minières
On l’exploitait surtout pour :
les canalisations (tuyaux de plomb),
les ancrages et scellements dans la construction,
les plaques et lingots utilisés pour le commerce maritime,
parfois pour les cachets et sceaux.
Le Plomb comme Valeur monétaire
Le plomb valait beaucoup moins que les métaux précieux comme l’or, l’argent ou même le bronze.
Les sources antiques sont rares, mais les estimations des historiens permettent d’évaluer :
| Métal |
Rapport approximatif à la valeur de l’argent (1 = argent) |
| Or |
12–14 × argent |
| Cuivre/Bronze |
1/120 × argent |
| Plomb |
1/300 à 1/400 × argent |
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