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Jordanie Jesrah Gesara Hippodrome









Jordanie Jesrah Gesara Hippodrome
English Translation
Merci à Carole Raddato et Luc pour les photographies

 


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L’hippodrome de Gerasa de la Décapole (aujourd’hui Jerash en Jordanie) est l’un des plus petits cirques connus de l’empire romain : l’arène ne mesurait “que” 244 m sur 50 m. C’est par contre l’un des mieux conservés de ceux qui nous sont parvenus de l’Antiquité1. Implanté au sud de la ville, en bordure de la voie romaine Gerasa/Philadelphia (Jerash/Amman), entre l’arc élevé hors les murs en 129/130 en l’honneur de l’empereur Hadrien et la ligne de fortification, il recouvre en partie la nécropole sud de l’ancienne cité
Lors de la découverte du site, au début du xixe siècle, ce monument posa immédiatement un problème aux chercheurs : si, par son plan général, sa nature d’édifice de spectacle ne faisait aucun doute, la profonde et large dépression (145 m de long sur 50 m de large et 8 m de profondeur) occupant les deux tiers sud de l’arène, et le canal parfaitement reconnaissable qui venait s’y jeter, lui valurent tout d’abord d’être interprété comme à une “naumachia

Ce n’est qu’en 1938, après les campagnes de fouilles menées par les membres des American School of Oriental Research et British School of Archaeology in Jerusalem, que E. B. Müller proposait une nouvelle interprétation, plus vraisemblable, bien que réfutée par d’autres archéologues de la mission dirigée par C. H. Kraeling4 : l’édifice aurait été un hippodrome resté inachevé (Müller 1938).
Le monument présentait une autre anomalie majeure : l’extrémité septentrionale de la piste était recoupée et séparée de la dépression par un large mur courbe visiblement ajouté à la structure originelle. En 1931-1933, la découverte dans cette partie de l’arène de plusieurs blocs alors considérés comme des encastrements de poteaux de buts permettait aux fouilleurs anglo-saxons de proposer qu’au viiie siècle les Perses avaient réutilisé cette partie de l’édifice pour y établir un “terrain de polo
Les travaux menés récemment ont complètement confirmé, si besoin était, que le bâtiment de spectacle établi à proximité de l’arc d’Hadrien était bien un hippodrome.
Sa structure générale comme le détail de ses aménagements sont maintenant bien établis  De nombreuses parties du monument ont pu être totalement restituées sur le papier, parfois anastylosées, comme, par exemple, la façade des dix carcères, retrouvée effondrée en avant de ses fondations9. De même, une partie de la structure de soutènement des gradins, bien attestée par des vestiges nombreux, retrouvés in situ ou effondrés, a également pu être restaurée et plusieurs rangées de sièges remises en place. Ces derniers reposaient sur de fausses voûtes rampantes constituées par la succession d’arcs accolés et décalés en hauteur couvrant de petites salles établies perpendiculairement à l’axe de la piste (les “chambers”). Ouvrant sur l’extérieur, ces dernières constituèrent probablement autant de boutiques et d’entrepôts. Parallèlement, les différents accès aux gradins ayant été identifiés et étudiés, le “fonctionnement” de la cavea de l’édifice ne pose plus guère de problèmes  Par contre, plusieurs anomalies structurelles (effondrement de la partie sud-ouest de la cavea, formation de la grande dépression centrale, réduction de l’arène) comme de fonctionnement (accès aux carcères, affleurements rocheux dans l’arène, absence de spina, etc.) restent sans explication satisfaisante malgré les travaux menés par A. Ostrasz, et d’autres hypothèses que celles avancées par ce dernier peuvent être présentées pour expliquer ces différents points
C. H. Kraeling avait proposé de voir dans la zone comprise entre la Porte Sud et l’Arc d’Hadrien une extension projetée de la ville vers le sud, au début du iie siècle
. Depuis la deuxième guerre mondiale, la découverte, de part et d’autre de la route Amman/Irbid, de nombreux hypogées et tombeaux divers condamnés au début du iie siècle, celle de sépultures sous les fondations de l’hippodrome et celle enfin des éléments d’un mausolée en remploi dans les massifs de l’arc d’Hadrien, sont venues confirmer l’hypothèse du fouilleur américain qui proposait que cette extension urbaine projetée – et finalement avortée – avait été faite au détriment d’une vaste et ancienne nécropole. Les causes de l’abandon du projet d’étendre la ville vers le sud et son brusque remplacement par la restructuration de la partie centrale et nord de la ville autour du nouveau sanctuaire d’Artémis, restent controversées, mais il est probable que les événements liés à la deuxième révolte juive ne furent pas étrangers à la totale réorganisation que la cité connut après le passage de l’empereur Hadrien.8Toujours est-il que la zone de l’ancienne nécropole sud, délaissée pendant quelques décennies, fut mise à profit pour accueillir l’hippodrome dont la construction, entreprise à la fin du iie siècle, aurait été achevée au début du III  Toutefois, l’utilisation de ce monument comme champ de course de chevaux aurait été de courte durée : dès la fin du ive siècle, l’effondrement de la partie sud-ouest de la cavea aurait entraîné la formation de la dépression centrale de l’arène. Toute nouvelle course aurait alors été impossible. Pour A. Ostrasz, cet effondrement serait dû à la conjonction de deux facteurs : malfaçons dans la réalisation des fondations de la structure porteuse de la cavea et violent tremblement de terre, peut-être celui de 363, même si ce dernier n’est pas autrement attesté sur le site pour le moment.
Il semble aujourd’hui plus probable qu’à Gerasa, comme à Scythopolis/Bet She’an
ou à Caesarea/Césarée les courses de chevaux firent place à des jeux du cirque ( ?), ces hippodromes ayant été transformés en “amphithéâtres” par fractionnement et réduction de l’arène. La partie sud de l’hippodrome de Gerasa, abandonnée, fut alors été utilisée comme carrière de matériaux, comme locaux de travail et de stockage par des potiers, installés dès le ive siècle dans le bâtiment abandonné ou d’habitation, le diacre de l’église de Marianos y ayant établi sa demeure, mais également, et surtout, comme dépotoirs pour les rebuts des ateliers de potiers
Devenue inutile, l’extrémité sud de l’arène pourrait avoir servi de carrière d’argile aux potiers venus s’installer dans et aux abords de l’hippodrome

Si cette hypothèse devait être vérifiée, la vaste dépression d’un volume de 30 000 m3 environ, mentionnée par tous les chercheurs, ne serait pas consécutive à l’effondrement de la partie sud-ouest de la cavea mais résulterait de trois siècles d’extraction de terre pour la fabrication des marmites, lampes et autres Jerash Bowlsdont de très nombreux rebus de cuisson et déchets de fabrication ont été retrouvés dans les différentes “chambers” de l’ancien monument de spectacle. Aux VI et VIIie siècles, même les soubassements de “l’amphithéâtre” avaient été transformés en dépotoirs, les débris de céramique atteignant plus d’un mètre de hauteur dans la plupart des salles supportant les gradins.
C’est donc dans un bâtiment établi extra muros aux dépens d’une ancienne nécropole, à moitié détruit, partiellement occupé par un ecclésiastique, squatté par des potiers et utilisé comme dépotoir que furent découverts deux charniers.
 
 
   


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