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Tunisie Kasserine Mausolée Flavii :Maquetland.com:: Le monde de la maquette



 
   

 
     

 

 


Tunisie Kasserine Mausolée Flavii









Tunisie Kasserine Mausolée Flavii
English Translation
Merci à Bryxias pour les photographies


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Le mausolée des Flavii qui n'est pas aussi imposant que celui de Dougga l est situé non loin de la route pour Kairouan, à 1,5 km du centre-ville. Le mausolée des Flavii est composé de trois étages ainsi que d'un rez-de-chaussée dont la façade est recouverte d'un poème de 110 vers dédié à Flavius Secundus. Ce dernier aurait été une riche et importante personnalité native de l’antique Cilium. En réalité, le mausolée des Flavii avec celui des Pétronnii ont donné à la cité son nom.
 

Tiré de ce site Mausolée des Flavii :

Le grand mausolée de Cillium, connu sous le nom de Mausolée des Flavii (qui, avec d'autre tombeaux en ruines, dont celui des Petronii, distant du premier d'environ 1500 mètres, a valu au village arabe qui avait pris naissance de l'autre côté de l'Oued Derb le nom de Qaçrîn, "les deux châteaux") est un monument qui ne jouit certainement pas de la notoriété qu'il mérite.
Cette tour funéraire encore haute aujourd'hui d'environ quatorze mètres est composée de trois étages.
L'étage inférieur n'est qu'un cube massif à peine percé (en façade et sur le côté gauche) de deux ouvertures basses, dont une seule est moulurée.
Au deuxième étage, à peine plus travaillées, les vastes surfaces verticales n'échappent à la nudité que par le faible relief de douze pilastres corinthiens qui dépassent à peine l'alignement des parois.
Quant au troisième étage, il est aujourd'hui privé des douze colonnes qui formaient un péristyle autour d'une cella ; elle-même abritait une statue et, selon la tradition libyco-punique, était couronnée d'un pyramidion plus ou moins élancé. Elle n'offre plus aujourd'hui que les vestiges massifs d'une niche dépouillée de tout ce qui créait des jeux de lumière et donnait vie à l'ensemble pour le contentement des yeux des passants.

L'intérêt du monument est en fait ailleurs : il est épigraphique.
Le mausolée des Flavii a été élevé par une famille illustre de Cillium : le fondateur de cette famille, un ancien militaire, a dû naître vers le milieu du I° siècle de notre ère, alors que le municipe romain (attesté au plus tard par une inscription de la deuxième moitié du II° siècle) n'existait pas encore, mais le poème fait allusion à ses "patriae arces", dans lesquelles il est loisible de voir une bourgade numide, à vocation de marché rural, et qui fut romanisée à la suite de l'installation de vétérans issus de la III° légion Auguste ou de corps auxiliaires.
Les propriétaires de cette imposante sépulture familiale (qui a peut-être abrité deux rameaux d'une même gens) ont tenu à marquer de façon éclatante leur souvenir dans la pierre. Par deux séries d'épitaphes d'abord qui, gravées au second étage sur la façade et sur le côté droit, font connaître quinze défunts dont certains ont occupé un rang appréciable dans leur cité. Et surtout, par deux poèmes gravés sur la façade du premier étage, et qui ne comptent pas moins de cent dix vers à eux deux. Par sa longueur, l'ensemble est déjà insigne et représente le plus important carmen  (poème) épigraphique transmis jusqu'à nous. Il l'est encore plus par la richesse de ses thèmes et la qualité de leur expression.

Les deux poèmes gravés sur la façade témoignent à la fois de la fortune et de la culture latine de la famille qui avait édifié là sa sépulture, et dont les épitaphes font connaître la composition, l'ascension, les ambitions. Ici, la pierre inscrite témoigne d'une culture, d'une ambition ou d'un idéal.

 

Traduction du second poème (20 vers)

Vers 1 à 10


Viens encore une fois, Piété, éveille des pensées dignes de respect, et insuffle à mes vers ce charme dont tu as le secret. Voici devant nous encore une fois Secundus, qui d'un cœur pur a dédié à son père non pas un mémorial mais la nouveauté d'un temple. Où m'entraînes-tu maintenant, Calliope, en me forçant à prendre un nouveau départ, et à revenir sur des routes que j'ai déjà parcourues ? N'avons-nous pas exprimé toute la grandeur de l'ouvrage, dit aussi les pierres lisses et bien jointives, l'entourage de bosquets, l'attrait des eaux qui courent, la ronde des abeilles venant porter leur miel ?

Vers 11 à 20


Voici pourtant, voici, je crois, la seule chose qui ait échappé à notre art, au moment où, Muse en proie à l'ivresse, tu te laissais aller à mille fantaisies : tout en haut, ce coq aux ailes frémissantes, nous n'en avons rien dit ; il vole, je crois, bien plus haut que le dernier nuage. Si à ce corps la nature avait donné aussi la voix, il obligerait tous les dieux à se lever matin ! Maintenant que la façade porte gravés les noms voulus et qu'on voit inscrits les titres dont se flatte une vie, à toi, Secundus, je souhaite de vivre bien des années dans le bonheur et de lire le monument que tu as fait faire.

 

 

Traduction du premier poème (90 vers)


Vers 1 à 15


Oui, la vie est bien courte et ses moments s'enfuient, nos jours arrachés passent comme une heure brève, nos corps mortels sont attirés au fond des terres élyséennes par Lachésis la malveillante acharnée à couper l'écheveau de nos vies ; voici pourtant qu'a été inventée l'image, procédé séduisant ; grâce à elle, les êtres sont prolongés pour la suite des temps, car la mémoire, rendue moins éphémère, les recueille et garde en elle bien des souvenirs : les inscriptions sont faites pour que perdurent les années. Voici un geste récent de piété que tout le monde approuvera : il est digne de gloire et d'éloges sans fin ; c'est en tout un exemple original. Flavius Secundus pratiquant la piété suivant une antique tradition, y a mis sa marque en hommage à son père. Qui pourrait désormais s'arrêter là sans ressentir de vertueux élans, qui n'admirerait ce chef-d'œuvre, qui, en voyant cette profusion de richesses, ne resterait confondu devant les immenses ressources qui permettent de lancer ce monument dans les souffles de l'éther ?


Vers 16 à 30


C'est là le moyen le plus honorable d'utiliser sa fortune, c'est ainsi que les dépenses procurent des demeures impérissables, c'est ainsi que l'argent trouve à s'employer pour l'éternité lorsqu'il s'investit sainement dans une fondation durable. Beau spectacle pour la frénésie qui ne songe qu'à entasser de l'or et qu'entraîne l'éclat de l'argent acheté au prix du sang ! Beau spectacle aussi pour le luxe insolent et prodigue qui se disperse entre de vains plaisirs, ce luxe qui a appris à acheter très cher des tissus importés et des pierres dont l'éclat séduit, ou les présents venus de la mer Erythrée ; c'est une plaie qu'entretient la concurrence à laquelle se livrent les peuples. La Grèce offre ses garçons, l'Espagne ce qu'elle fait de ses fruits de Pallas, la terre de Libye ses chasses, l'Orient son amome, l'Egypte les frivolités du Pharos, la Gaule l'industrie dont elle est toujours fière, la riche Campanie ses vins.


Vers 31 à 46


Tout cela perd vite son charme, n'offre qu'un instant de plaisir, se trouve condamné par sa brièveté, mais si l'on veut bien tenir compte de tous les hasards de la vie et prendre la peine de jauger l'homme à la courte durée de son existence, alors on apprendra à croire que la conduite la meilleure est de consacrer tout ce qu'on a de forces dans la vie à se prolonger dans le temps sans manquer au respect dû aux dieux. Cela dit, je ne saurais douter que dans la silencieuse obscurité de l'Achéron, si les morts ont encore des sentiments, ton père doit souvent éprouver de la joie, Secundus, et regarder de haut le bataillon des autres ombres, car il sait qu'ici subsiste son tombeau de si grande allure dans une éternelle nouveauté, que ces pierres parfaitement appareillées se dressent dans tout leur éclat, que s'élevant depuis leur assise ces étages ont vu croître leur beauté, si bien que chacune de ces arêtes semble tracée au cordeau dans une cire malléable.


Vers 47 à 63


Du mouvement des statues l'art du sculpteur fait naître un charme nouveau ; et la foule des passants peut, sans se lasser, admirer ces splendeurs et s'émerveiller de voir l'équilibre harmonieux des colonnes qui brillent au-dessus de leurs têtes. Bien plus, tu as offert aux dieux l'inscription des états de service de ton père et ton père en personne. Il a plaisir à contempler les dons qu'il fit jadis lui-même pour le bonheur de ce lieu ; il y introduisit les présents de Bacchus à profusion, il voulut planter la première vigne en rangs, il mit en valeur les bosquets par des méandres d'eau courante.
Que me permettent de m'exprimer les Destins et le roi du Styx en sa nuit redoutable : voici qu'on doit dès à présent tenir ici que ton père est immortel, qu'il a abandonné Dis et fui son sinistre palais, puisqu'il préfère, pour la totalité des temps, suivre le sort de ce monument et vivre grâce à ces noms inscrits éternellement, habiter ces bois familiers, contempler d'ici avec tendresse les hauteurs de sa patrie et demeurer, pourrait-on dire, le maître du foyer qu'il a transmis à ses enfants.


Vers 64 à 77


Beaucoup peut-être, en commentant cette attitude dans des propos irréfléchis, diront qu'on fait venir la mort avant son heure en érigeant de son vivant un monument pour les temps à venir.
Moi, je n'ai pas au cœur de pareilles pensées. Je crois au contraire qu'ils sont à l'abri, ceux qui ont voulu se ménager une demeure éternelle et, avec une rectitude absolue dans leur vie, planter des murs qui jamais ne s'effondreront. On ne peut changer la route des Destins et Atropos ne varie pas en cours d'ouvrage : dès qu'elle a commencé à filer les premiers brins, crois-moi, Secundus, tu iras jusqu'au bout de ta pesée d'années. Et tu seras à l'abri du souci, tu profiteras pleinement de ta richesse sans risque de créer de charge à personne, sans faire un testament grevé d'obligations, sans que ton héritier ait à redouter de devoir bâtir un monument pareil. Non, tout ce que tu laisseras parviendra intégralement où tes volontés voudront le faire aller.


Vers 78 à 90


Mais le soin de l'ouvrage et ses hautes beautés me réclament. C'est un hommage dressé bien haut, qui vient donner dans les nuages et mesurer la course du soleil. On peut bien du regard parcourir la ligne des crêtes : chaque sommet à son tour se trouve dominé. On regarde la plaine et la terre tout en bas disparaît. Le Colosse, à ce qu'on dit, ne s'élance pas ainsi vers les hauteurs romuléennes ni l'obélisque du Cirque vers le milieu des airs, le Phare n'indique pas d'aussi haut les passes du Nil porteur du sistre quand, de ses flammes visibles de loin, il révèle la mer qui l'entoure.
Que ne réalise la piété filiale unie au savoir ? Voici que la pierre percée de nombreux jours invite les gentilles abeilles à s'y presser pour y bâtir leurs nids de cire, afin que toujours cette demeure, douce du nectar de Thymbrée, distille des sucs au goût de fleurs, pendant qu'elles font le miel nouveau.

   


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