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Var Fréjus Enceinte Médiévale









Var Fréjus Enceinte Médiévale
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Fortification d'Agglomération dite Enceinte Romaine. à Frejus

L'existence de Fréjus (Forum Julii, dont l'étymologie s'est conservée longtemps dans l'ancienne orthographe du nom, Fréjuls), est antérieure, selon d'Anville, au principat d'Auguste. On trouve, en effet, dans des lettres de Plancus à Cicéron, la preuve que c'était déjà une place considérable, vers l'époque du siège de Modène. L'emplacement de la ville actuelle avait été occupé, d'abord, par quelques familles de pécheurs Celto-Lygiens; les Phocéens s'y établirent, à leur tour, lors du passage de Bellovèse en Italie, et couvrirent le littoral de maisons, d'édifices, de temples, pareils à ceux qu'ils avaient élevés à Marseille. On peut dire que la fondation de Fréjus remonte véritablement à une colonie de Phocéens; mais quel nom portait la cité naissante, c'est ce qu'on ignore. Jules César jugeant la position favorable, y construisit de nouveaux quartiers, agrandit le port, et créa un marché qui servit à désigner la ville entière : Forum Julium ou Julii, marché de Jules. La guerre civile l'empêcha d'achever le port : Auguste le termina et en fit la station d'une flotte chargée de veiller à la sûreté des côtes de la Gaule.

Strabon appelle Fréjus le port d'Auguste, Navale Caesaris Augusti; Tacite dit: Claustra Maris, et Pline donne à sa colonie (Colonia Octavianorum) le nom très significatif de Classica. L'importance navale et militaire de la ville gréco-romaine ne date, à proprement parler, que d'Auguste, qui, non-seulement y envoya les deux cents galères conquises à la bataille d'Actium, mais qui la peupla d'une colonie de soldats de la huitième légion. Il y fit bâtir un phare, un amphithéâtre, un gymnase, un panthéon, des bains, un aqueduc dont les conduits allèrent prendre, à plus de trente mille mètres de distance, les eaux limpides de la Siagne, pour en distribuer par jets une partie dans la ville et conduire l'autre dans un immense bassin : dès qu'on levait les écluses, leur masse, en se précipitant dans le port et le chenal, les nettoyait à volonté. « Le port de Fréjus, dit d'Anville, s'ouvrait au fond d'une anse, moins profonde aujourd'hui qu'elle n'était autrefois. » Quant à la surface comprise dans l'enceinte de la cité, « elle s'étendait jusqu'à six cents toises, ajoute-t-il, à en juger par les vestiges de ses anciens remparts, depuis les magasins construits par les Romains, peu loin du port, jusqu'à l'amphithéâtre situé à l'autre extrémité de la ville, et vers le couchant, dans le voisinage du Rairan. » On sait, au surplus, que les murailles étaient flanquées de tours et percées de quatre portes : on appelait les deux principales Porte-Romaine et Porte-Dorée.

Pendant toute la période impériale, il y eut constamment une partie des forces navales de Rome dans le port de Fréjus. Antoine et Lépide avaient signé dans ses murs les bases du second triumvirat. Les habitants se déclarèrent, plus tard, pour Vespasien, et défirent, sous le commandement de leur compatriote Victor Paulin, les troupes de Vitellius. Le luxe et les plaisirs amollirent peu à peu tous les cœurs. Il est probable que l'entretien des fortifications avait été négligé, car les murailles ne purent tenir contre les premières invasions de pirates et de barbares qui firent de fréquentes descentes sur les côtes de Provence et saccagèrent plusieurs fois Fréjus. Les Sarrasins complétèrent sa ruine, vers la fin du Xe siècle, en rasant les murailles et les tours, et en renversant les édifices publics (940). Tout ce qui échappa au glaive des Islamites se dispersa dans les localités environnantes ou fut emmené en esclavage. Le pays demeura désert durant plus de trente années, c'est-à-dire jusqu'à leur expulsion du Fraxinet par le comte de Provence, Guillaume Ier, qui les vainquit dans un combat mémorable, détruisit leur repaire, et les força de repasser la mer (972). «On peut placer à cette époque, dit M. Ronchon, l'établissement d'un vicomte et d'une famille vicomtale à Fréjus. » Secondé par les libéralités du comte de Provence, l'évêque Riculfe rappela ce qui restait des habitants de cette ville, et rebâtit l'église cathédrale, à laquelle Guillaume Ier céda la moitié de la cité et de son territoire. Fréjus s'étant repeuplé insensiblement, devint bientôt le chef-lieu d'un grand bailliage. Un des successeurs de Riculfe perdit son domaine pour s'être ligué avec le comte Boniface de Castellane, contre le comte de Provence, Alphonse II, de la maison d'Aragon, qui s'empara de Fréjus en 1189. L'évêque fut pourtant réintégré bientôt dans ses droits, et obtint même la seigneurie entière de la ville, ainsi que l'extension du ressort de sa justice sur tout le territoire (1203). Vers la fin du XVe siècle, le dimanche des Rameaux, tandis que les habitants disséminés dans les paroisses voisines y assistaient au service divin, parce que l'évêque et le clergé de Fréjus qui s'étaient déclarés pour le roi René contre Sixte IV, avaient été interdits par le pape, des corsaires s'introduisirent tout à coup dans la place, la livrèrent au pillage et s'éloignèrent chargés de butin, après avoir mis le feu aux quatre coins de la ville (19 mars 1475).

Fréjus commençait à peine à se relever de ce désastre, lorsque Charles-Quint en fit le rendez-vous général des divers corps de l'armée avec laquelle il envahit la Provence (1536). En pénétrant dans les murs de Fréjus, il se donna le simulacre d'une entrée triomphale, mais il ne trouva, dans ses rues presque désertes, que des religieux, des clercs et des chanoines; tous les autres habitants avaient pris la fuite. L'Empereur dépouilla les églises de leurs vases sacrés et de leur argenterie; il voulut que l'antique nom de la cité romaine fût désormais changé en celui de Charleville : ayant ensuite ordonné la restauration du port, ainsi que la réédification de tous les anciens monuments, il se dirigea sur Aix, où, dans la reconstitution féodale de la Provence, il érigea vaniteusement Fréjus duché de Charleville. Tous ces beaux projets s'évanouirent comme un rêve, avec son armée, vers la fin de ce même siècle. Au commencement des guerres de la Ligue, le baron d'Allemagne, de la maison de Castellane, et l'un de chefs protestants de la Provence, tenta sur Fréjus un coup de main qui échoua (1585). Deux ans après, le gouverneur La Valette, frère du duc d'Épernon, occupa cette ville, dans la prévision d'un nouveau soulèvement des ligueurs provençaux (1587). Fréjus tomba, l'année suivante, au pouvoir du ligueur marquis de Trans, qui se le vit reprendre presque aussitôt par La Valette. Ce dernier, à l'avènement de Henri IV, craignant quelque tentative du parti catholique, y envoya un supplément de garnison sous les ordres d'un capitaine sûr, le seigneur de Montaud, gascon (1589).

Nous ne trouvons, depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à la révolution de 1789, aucun fait historique dans les annales de la Provence qui se rapporte particulièrement à Fréjus. Mais deux fois, à quinze années d'intervalle, les guerres et les vicissitudes de la République et de l'Empire, conduisirent Napoléon au petit port de Saint-Raphael, situé à deux kilomètres au sud-est de cette ville, dont la mer s'était graduellement retirée. La première fois le général Bonaparte revenait de la conquête de l'Egypte, d'où il était parti, le 5 fructidor an VIII (22 août 1799), avec les frégates le Muiron et la Carrère, et les chebeks la Revanche et la Fortune, échappés comme par miracle à la vigilance des croiseurs anglais. Berthier, Murat, Marmont, Lannes, Andréossy, Monge et Berthollet avaient partagé les périls de la traversée. Le 17 vendémiaire (8 octobre), au moment où le jour commençait à poindre, les quatre bâtiments mouillèrent dans le golfe auquel Fréjus a donné son nom. Tous les habitants de cette ville accoururent, et en un instant la mer fut couverte d'embarcations, raconte M. Thiers. Une multitude, ivre d'enthousiasme et de curiosité, envahit les vaisseaux et communiqua avec les nouveaux arrivés. Tous demandaient Bonaparte, tous voulaient le voir. Il n'était plus temps de faire observer les lois sanitaires. L'administration de la santé dut dispenser le général de la quarantaine : il descendit sur-le-champ à terre et le jour même voulut monter en voiture pour se rendre à Paris. Fréjus fut donc le point de départ de l'immense carrière, qui, après avoir conduit Napoléon en conquérant, d'un bout à l'autre de l'Europe, devait le ramener fatalement sur cette même côte de Provence. Toujours grand, mais vaincu et détrôné, l'Empereur reparut à Fréjus, le 27 avril 1814. Il y séjourna vingt-quatre heures et ne s'en éloigna que le 28, à huit heures du soir, pour s'embarquer au port de Saint-Raphaël. Cette dernière fois, il n'était plus accompagné d'une troupe de capitaines et de savants illustres : de ses anciens compagnons d'Egypte, les uns étaient morts pour lui, fidèles et glorieux, sur les champs de bataille; les autres l'avaient délaissé ou trahi, à l'heure des revers. Que d'amères pensées durent se presser dans la tête puissante de Bonaparte quand la ville de Fréjus, en se dressant sur le rivage de la Méditerranée, entre lui et l'île d'Elbe, évoqua les souvenirs de ces deux époques si opposées de sa prodigieuse existence!

La mer, qui baignait sous les Romains les murailles de Fréjus, s'en est insensiblement éloignée par le défaut d'extension du chenal et du bassin du port, par la destruction de l'aqueduc, les atterrissements de la rivière d'Argens et les sables que les flots repoussent continuellement vers le rivage. La cité moderne s'élève sur une petite éminence qui domine d'un côté une vaste étendue de mer, de l'autre une grande plaine couverte de prairies, de jardins, de lacs et de vergers; la vue se prolonge sur les vallées de l'Argens et de la Nartubie, entre des montagnes schisteuses, moitié nues, moitié chargées de pins maritimes à leur sommet, et d'oliviers à leur base. Joli dans son ensemble, Fréjus n'offre guère d'autres monuments que la lourde et sombre cathédrale de Saint-Etienne, qui, par ses voûtes à plein cintre et ses piliers massifs, tient de l'architecture romane; et le palais épiscopal dans la construction duquel, comme dans celle de la cathédrale, sont entrées plusieurs pierres dont la coupe, les cannelures, la sculpture, indiquent assez qu'elles ont fait partie jadis de colonnes, de frontons et de corniches appartenant à des monuments romains. Du reste, à chaque pas, dans les murs ou aux environs, on foule des vestiges d'antiquités : ici, ce sont les débris de l'aqueduc; là, ceux d'un môle carré flanqué de quatre tours; plus loin , ceux du panthéon. On reconnaît aussi entièrement l'enceinte et la forme elliptique de l'amphithéâtre : il ne reste plus rien du podium ni des gradins, l'arène est ensevelie sous les décombres; le pourtour des galeries inférieures existe encore, mais encombré par les autres galeries qui se sont écroulées. La porte Romaine a été renversée, pulvérisée en quelque sorte par la foudre, au commencement du XVIIIe siècle; la porte Dorée, ainsi nommée des clous à tête d'or qu'on avait employés dans l'assemblage des panneaux, ne présente plus aucune trace d'ornementation : c'était un véritable arc-de-triomphe, d'une telle solidité, qu'il supporte encore, sans menacer ruine, une maçonnerie d'un volume et d'un poids énormes, quoiqu'un des piliers n'ait plus à la base que le tiers de son épaisseur.

La ville de Fréjus, comprise dans la viguerie et la recette de Draguignan, était, sous l'ancien régime, le siège d'une amirauté et d'un bureau pour les cinq grosses fermes. Son évêché, qui datait de la fin du IVe siècle, fut occupé par quelques prélats distingués. Au nombre de ses administrateurs spirituels les plus éminents on doit citer le pape Jean XXII, et le cardinal Hercule de Fleury, précepteur puis premier ministre de Louis XV, et qui, soit à cause de l'éloignement de sa ville épiscopale, soit en raison de la modicité de son revenu, signait parfois ses lettres : « H., par l'indignation divine, évêque de Fréjus. » L'Assemblée Constituante ayant décrété qu'il n'y aurait plus désormais qu'un évêché par département, établit à Fréjus celui du Var; mais ce siège ne fut point conservé, lorsque après le concordat de 1801, Bonaparte réduisit le nombre des anciens diocèses. Ce n'est qu'en 1823, et en vertu du concordat de 1817, que le siège épiscopal de Fréjus a été relevé. Ses prélats furent suffragants d'Arles jusqu'au IXe siècle : ils reconnurent alors la suprématie d'Aix, conservée de nos jours. Fréjus figure dans le département du Var comme chef-lieu de canton de l'arrondissement de Draguignan; il a un tribunal de commerce, un séminaire diocésain et un hôpital. Sa population dépasse 3,000 habitants, et son industrie repose sur quelques fabriques de bouchons de liége et des scieries hydrauliques de planches. Fréjus s'honore de compter parmi ses hommes célèbres, le poëte Cornélius Gallus, ami de Virgile; Agricola, beau père de Tacite; Valère Paulin, qui rendit de grands services à l'empereur Vespasien; le marquis de Villeneuve, général des troupes impériales au siège de Candie; Joseph Antelmi, auteur d'un livre sur l'origine de Fréjus; l'abbé Sieyès, membre de l'Assemblée Constituante, de la Convention, du Directoire et du premier Consulat; et le joyeux chansonnier Désaugiers.

Source : Histoire des villes de France Par M. Aristide Guilbert en 1844


 

   


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