Bataille La guerre des 6 jours 1814

Article écrit par : Claude Balmefrezol

Mis en ligne le 13/05/2025 à 09:23:26



 
 

1814 La guerre des Six Jours de Napoléon
 

 

Arrière-plan
Debut  1814 les Coalisés on franchi le Rhin  La France est envahie

 
Le 5 février, un nouveau congrès s'ouvre à Châtillon (Côte-d'Or) entre les quatre grandes puissances alliées et la France[18]. Il est composé du comte Stadion, du baron Humboldt, et du comte Razoumovski, respectivement pour l'Autriche, la Prusse et la Russie. Le Royaume-Uni y est représenté par les lords Aberdeen et Cathcart, et par le général Charles Stewart ; le ministre Castlereagh est également présent. Le ministre français des Relations étrangères, Caulaincourt, duc de Vicence, a obtenu de Napoléon carte blanche pour signer un traité de paix. Mais les alliés précisent leurs conditions, exigeant que la France retrouve ses frontières de 1791, et refusent qu'elle prenne part à la future réorganisation de l'Europe (Napoléon a mis sur le trône de pays conquis de nombreux membres de sa famille, dont le sort est donc incertain). Quand Napoléon apprend ces conditions, le maréchal Berthier, son chef d'état-major, et le ministre Maret, duc de Bassano, qui se trouvent auprès de l'Empereur, lui conseillent de les accepter mais il refuse. Les négociations sont interrompues le 8 février Va commnencer la Campagne de France
Sur le terrain après le succès de La Rothière les Coalisés  décident de se diriger vers Paris avec  deux armées allant dans des directions différentes.
A la Rothière le1er février Napoléon ordonne la retraite sur Troyes pour éviter d'être écrasé par Blücher le lendemain. Les Français perdent à La Rothière 54 bouches à feu, et environ 6 000 hommes dont 2 500 prisonniers. La
bataille de La Rothière (ou de Brienne), première défaite personnelle de Napoléon en France, affecte le moral de l'armée française, et déclenche des désertions.Par contre les troupes des Coalisés avance
L'armée principale, sous le commandement du maréchal autrichien Schwarzenberg, devait avancer le long de la vallée de la Seine, ayant en face d’elle les forces principales de Napoléon
L'armée silésienne du maréchal prussien Blücher se dirigera vers le nord en direction de Paris à travers la vallée de la Marne, avec en face d’elle un petit corps avec les Maréchaux MacDonald et Marmont devant eux.
Schwarzenberg, pour attaquer Troyes, a recours à des manœuvres scientifiques  fait des reconnaissances, élabore un plan avec la confection de moyens d’assaut du Génie ('échelles  et  fascines)
Grâce à la prudence et à la lenteur de Schwarzenberg il faut savoir que Vienne ne souhaitait pas la défaite complète de la France napoléonienne,En effet les ministres des Affaires étrangères d'Autriche et du Royaume-Uni,
Metternich et Castlereagh, quittent Bâle où ils ont discuté des bases d'une diplomatie commune : Castlereagh réclame toujours la déposition de Napoléon et la restauration des Bourbons alors que Metternich envisage une régence de Marie-Louise au nom du roi de Rome
L'armée française reconstitua tranquillement ses forces à Troyes du 25 janvier au 6 février 1814. Les Français reçurent des renforts et se dirigèrent ensuite vers Nogent. Napoléon laissa un écran de 40 000 hommes sous le commandement des maréchaux Victor et Oudinot contre Schwarzenberg qui était  censé garder la ligne du fleuve Seine.
Napoléon tente de manœuvrer et de se glisser entre les deux groupes afin d'attaquer Blücher sur son flanc.Pendant cette capagne des 6 jours Napoléon cause aux alliés la perte d'au moins 25 000 hommes,
Il revient à ses début de ses premiers faits d'armes en
Italie. Mais cela n'amène aucun résultat définitif : les pertes des alliés n'ont que peu de portée par rapport aux ressources démographiques dont ils disposent et aux nombreux renforts qui leur arrivent sans cesse, tandis que les Français ont presque épuisé leur potentiel de conscription, la classe 1814 ayant été appelée par anticipation en 1813.
Mais revenons sur le terrain militaire
Pendant ce temps, Blücher a commis un certain nombre d’erreurs. Il se lança à la poursuite du faible corps de MacDonald afin de le couper des forces principales de Napoléon  L'armée de Blücher repoussa MacDonald, mais ses corps furent dispersés sur une vaste zone. Les corps étaient à un ou deux jours de marche l'un de l'autre et ne pouvaient pas aider rapidement leur voisin.
En même temps, Blücher ne disposait pas d’une cavalerie puissante qui ne le servait que pour faire de la reconnaissance militaire. Aussi le commandant prussien n'était pas au courant du mouvement de l'armée française. Un fossé se forma entre l'armée principale alliée, qui marquait le pas à Troyes, et l'armée silésienne, ce qui empêcha Blucher de recevoir à temps des renforts et de l'aide de Schwarzenberg.
Le quartier général de l'armée de Blücher était à Berges près de Vertus. Ici, le commandant prussien attendait l'approche de deux corps : le général prussien Kleist et le 10e corps d'infanterie russe du général Kaptsevich. Ils devaient arriver le 10 février, mais ils ont été retardés à cause des routes boueuses.
Naturellement, Napoléon prend la décision logique d’attaquer le flanc de l’armée de Blücher, dispersée le long de la Marne et qui, de plus, s’est rapprochée de moins de 100 km de Paris. Arrivé à Nogent, l'Empereur passa deux à trois jours à réfléchir à son plan d'action.
Lorsque le diplomate et homme politique français Hugues-Bernard Marais vint trouver Napoleon pour lui remettre des dépêches à Châtillon à signer, il le trouva allongé par terre, étudiant attentivement une carte constellée d'épingles : « Ah ! c'est vous. Je suis occupé à autre chose : je suis en train de vaincre mentalement Blücher . »
Ayant rejoint le corps de Marmont le matin du 10 février, Napoléon traversa les marais de Saint-Gond
L'Empereur ordonna de rassembler tous les chevaux de la région et de solliciter l'aide de la population locale. Les soldats français avançaient jusqu'aux genoux dans la boue, avaient perdu leurs chaussures, étaient épuisés de fatigue, mais encouragés par la présence de Napoléon lui-même, qui partageait avec eux toutes les difficultés de la transition, ils atteignirent les troupes de Blücher dans la vallée de la Marne.
L'armée française atteint la ville de Champaubert, se trouvant soudain sur les  arrières  de l'armée de Blücher. Ainsi commença une série de victoires de Napoléon sur l'armée silésienne, que les historiens appellent la guerre des Six Jours.
La Bataille de Champaubert
La veille de la bataille de Champaubert. Nicolas Toussaint Charlet

L'armée française en progression était composée de 2 divisions de la Vieille Garde du Maréchal Mortier (8 000 soldats), de 2 divisions de la Jeune Garde du Maréchal Ney (6 000 hommes) et du corps du Maréchal Marmont (6 000 hommes). La cavalerie se composait de la cavalerie de la Garde du général Grouchy (6 mille hommes), de la 1re division de cavalerie (2000 sabres) et de la division de cavalerie lourde du général Defrance (2000 sabres aussi), soit un total de 10000 Cavaliers. Au total, Napoléon avait à sa disposition environ 30 000 soldats (20 000 fantassins et 10 000 cavaliers) et 120 canons.
Le IXe corps d'infanterie russe du lieutenant-général Olsufyev était situé près de la ville de Champaubert. Mais il avait été sérieusement affaibli par les batailles précédentes et ne comptait que 3 700 soldats avec 24 canons. Olsufyev n'avait pas de cavalerie et ne pouvait donc pas poster de patrouilles éloignées. Ce n'est que le matin du 29 janvier (10 février) qu'il apprend l'apparition inattendue de forces ennemies importantes venues du sud, en direction de Cézanne.
Le matin du 10 février, le corps du maréchal Marmont attaque l'avant-garde russe. Les premières attaques des Français furent repoussées, mais bientôt Olsufyev fut contraint d'utiliser toutes les forces disponibles dans la bataille. Le corps prit position entre les villages de Bayeux et de Banne, où jusqu'à midi les Russes réussirent à repousser les attaques dispersées des unités napoléoniennes qui approchaient.

Vers midi, l'empereur français lui-même arrive sur le champ de bataille avec sa Garde. Les attaques furent renouvelées avec une force redoublée, et bientôt le village de Bayeux fut aux mains des Français. Lors d'un conseil militaire, les généraux russes décident de se replier sur Vertus pour rejoindre Blücher. Cependant, un ordre vint du maréchal, selon lequel Olsufyev devait défendre Champaubert jusqu'au bout, car ce point permettait de relier le quartier général de Blücher avec d'autres parties de son armée.
Blücher rapporta : « Vos craintes sont vaines ; Napoléon ne peut être ici ; le détachement opérant contre vous ne compte pas plus de 2 000 hommes, menés par quelque brave partisan, et je confirme donc strictement le maintien de Champaubert comme point de liaison entre mon armée à Vertus et le corps de Sacken à Montmirail. »
Sur ordre de Blücher, d'autres corps de l'armée silésienne devaient venir en aide à Olsufyev : le général prussien York et le général russe Osten-Sacken.

Bataille de Champaubert
Bataille de Champaubert

 

La résistance obstinée des Russes obligea Bonaparte à supposer que l'ennemi disposait de vastes réserves. L'empereur, exagérant le nombre de Russes, décida de commencer des manœuvres de flanc dans le but de couper les voies de retraites probables. La cavalerie française déborda le petit corps russe et le cerna le soir, coupant les voies d'évacuation vers Étoges.
Les soldats du major-général Konstantin Poltoratsky, résistant à Champaubert, repoussèrent plusieurs attaques de cavalerie et combattirent au corps à corps, ripostant à la baïonnette, car ils étaient à court de munitions. Poltoratsky entama une retraite vers la forêt, formant ses troupes en carré. Mais la forêt était déjà occupée par des tirailleurs français. Les Russes ont refusé l’offre de reddition aussi l' 
artillerie cannona les lieus et pour finir la cavalerie compléta la déroute. Poltoratsky fut blessé et fait prisonnier. Il fut libéré lors de la prise de Paris.
Au cours d'une des escarmouches, Zakhar Dmitrievitch Olsufyev lui-même fut blessé et fait prisonnier. Napoléon suggéra à Olsufyev de faire appel au tsar Alexandre Ier pour l'échanger contre le général français Vandamme, capturé en 1813, mais Olsufyev rejeta cette proposition. Il fut libéré de captivité quelques semaines après la prise de Paris par les forces alliées.
Le commandement des troupes restantes fut repris par le commandant de la XV° division, le général de division Piotr Kornilov. Sous le couvert de la nuit et à l'abri de la forêt, le général put sauver les restes du corps. Environ 1 700 personnes transportèrent leurs blessés et atteignirent la position de Blücher. Il a été possible de sauver toutes les drapeaux et 15 canons.
Titre : La guerre des Six Jours de Napoléon

La Garde Impériale saluant Napoléon à Champaubert (détail). G. Chartier


Au cours de la bataille, les pertes russes s'élevèrent à 2 000 tués et capturés, et plus de 270 blessés qui furent ramenés à l arrière. 9 canons sur 24 ont été perdus dans la bataille. Les restes du IXe Corps furent rattachés au Xe Corps du général Kaptsevich.
Bataille de Champaubert, 10 février 1814. Les cuirassiers et les dragons de Marmont attaquent les Russes, côté droit. Charles Langlois Bataille de Champaubert, 10 février 1814. Les cuirassiers et les dragons de Marmont attaquent les Russes, côté gauche.  Charles Langlois
Le soir, pendant le dîner, la conversation suivante eut lieu entre Napoléon et les généraux capturés Olsufyev et Poltoratsky :
Combien d'entre vous étiez impliqués aujourd'hui ?
– 3 690 hommes avec 24 fusils.
– Absurde ! ​​Impossible ! Il y avait au moins 18 000 personnes dans votre corps.
– Un officier russe ne dira pas de bêtises : mes paroles sont la pure vérité. Cependant, vous pouvez interroger d'autres prisonniers à ce sujet.
– Si c'est vrai, alors, en toute honnêteté, seuls les Russes savent se battre avec autant de cruauté. Je parierais ma tête que vous étiez au moins 18 000.
 Napoléon, rend hommage à la ténacité des soldats russes, déclare :
« Aujourd'hui je vous ai vaincu, demain je détruirai Saken, jeudi je vaincrai l'avant-garde de Wittgenstein, vendredi je porterai un tel coup à Blücher qu'il ne s'en remettra pas, et alors j'espère décréter la paix à l'empereur Alexandre sur la Vistule. »
S'adressant ensuite aux maréchaux Berthier, Ney et Marmont, présents au dîner, Napoléon dit : « Si demain je suis aussi heureux qu'aujourd'hui, alors dans quinze jours je repousserai l'ennemi jusqu'au Rhin, et du Rhin à la Vistule il n'y a qu'un pas . » Et il ajouta : « Et je ferai la paix avec la France en préservant ses frontières naturelles . »
 Zakhar Dmitrievitch Olsufiev Konstantin Markovich Poltoratsky
 
 
 
Bataille de Montmiral


Après la défaite du IXe corps russe d'Olsufyev, Napoléon, laissant le corps de Marmont, fort de 8 000 hommes, et la cavalerie de Grouchy pour couvrir Blucher, tourna l'armée vers l'ouest et déplaça la Garde jusqu'à Montmirail, où il arriva à 10 heures du matin. Sous son commandement se trouvaient 20 000 soldats de la Garde les plus aptes au combat.
Au même moment  à Bieu-Maisons, sur la route de Montmirail, apparaît l'avant-garde du corps du général Osten-Sacken. Le corps de Saken, s'étant avancé loin vers Paris, repoussa le corps du maréchal MacDonald jusqu'à la ville de Meaux et occupa la veille Laferté-sous-Jouarre.
Or, sur l'ordre de Blücher, il retournait à marche forcée vers Montmirail pour rejoindre York, et se retirer d'abord à Vertus, puis rejoindre le corps des généraux Kleist et Kaptsevich. Mais il était trop tard, les Français s'étaient déjà immiscés entre les deux ailes de l'armée silésienne.
Le corps russe d'Osten-Sacken comptait 14 000 soldats. Plus tard, au cours de la bataille, il fut rejoint par une brigade prussienne du corps d'York - 4 000 soldats. En approchant de la ville, Osten-Sacken aligna son corps en formation de combat. Le général russe a positionné ses troupes depuis le village de Marche jusqu'à la rivière. Petit-Morin sur le flanc droit, par le centre dans le secteur de la route de Montmiral jusqu'au village de Fontenelle sur le flanc gauche, où les troupes du corps prussien devaient s'approcher.

Bataille de Montmiral

 


 

Saken décida d'accepter le combat, car il s'attendait à ce que les forces ennemies devant lui soient faibles
Les avant-postes russes et français commencèrent à échanger des tirs à 9 heures du matin le 11 février 1814 et la bataille s'étendit bientôt sur toute la ligne.
York arriva à Saken avec le message que l'infanterie prussienne n'était pas en mesure d'arriver sur le champ de bataille à temps, et que l'artillerie n'était pas en mesure de traverser les routes boueuses et fut renvoyée vers Château-Thierry. Une seule brigade prussienne parvint à atteindre le flanc gauche de Sacken à 15 heures, et celui-ci fut contraint de la renforcer avec des batteries russes.
Le village de Marche, sur le flanc droit du corps russe, défendu par le général Talyzin, devint le théâtre de la bataille la plus féroce et changea de mains à plusieurs reprises. La bataille se poursuivit avec un succès variable jusqu'à 20 heures du soir. Lorsque les Russes chassèrent une fois de plus les soldats de la division du général Ricard hors de Marchais, la division de la Vieille Garde, dirigée par le général Friant, contourna Marchais et occupa le village d'Epin ssur les arrières des Russes. Les Français leur coupent la route de retraite. Au même moment, Ricard contre-attaque et reprend Marchais.
Dragons de la garde de l'armée française à la bataille de Montmirail. Kate Rocco

 
En essayant de couper le flanc droit de l'ennemi, Napoléon perçe le centre de l'ordre de bataille russe. Les troupes russes n'eurent d'autre choix que de se replier vers le nord en direction de Château-Thierry. Une partie du corps de Saken fut bloquée, mais réussit à percer. La retraite fut couverte par les Prussiens d'York et la cavalerie de Vasilchikov, qui repoussèrent l'attaque de la cavalerie de Nansouty. À la tombée de la nuit, les combats intenses ont cessé. À l'aube, les régiments d'Osten-Sacken, avançant sous une pluie battante en formation d'infanterie serrée à travers un terrain boisé et marécageux à la lueur des feux, atteignirent Vifor.
Le général russe a pu  se retirer ldu champ de bataille avec la plupart du corps, de l'artillerie et du train de bagages de la bataille. Dans une bataille acharnée, les alliés ont perdu jusqu'à 4 à 5 000 personnes. Les pertes de Napoléon sont estimées entre 2 000 et 3 000 soldats.
Tard dans la soirée, un messager revint du quartier général de Blucher avec l'ordre de traverser immédiatement la Marne et de se rendre à Reims pour rejoindre le gros des forces. Le général York proposa de commencer à traverser la Marne au plus vite, mais Saken, craignant pour le sort de la plus grande partie du parc d'artillerie et des trains de ravitaillement, le persuada de prendre position près du village des Cacourets (Les Cocourets) en face de Château-Thierry pour couvrir la retraite.

 
 
Bataille de Château-Thierry
Bataille de Château-Thierry

Le matin du 12 février 1814, les alliés prennent position dans le secteur de la ville de Les-Kakuret. La cavalerie prussienne du général Valen-Jurgas s'approche d'York. Les forces alliées comptaient environ 28 à 30 000 hommes (18 000 Prussiens et 10 à 12 000 Russes).
Napoléon continua sa poursuite des alliés en retraite avc l appui de 2 500 cavaliers envoyés par le maréchal MacDonald . Les troupes françaises comptaient environ 22 000 personnes.
Napoléon envoya le maréchal Ney par la route directe Montmirail - Château-Thierry, et lui-même se porta contre les alliés par la route de contournement Bieu-Maisons - Château-Thierry. En approchant de Les Kacuret, les Français ouvrirent un feu d'artillerie nourri. Ney, sous le couvert de l'artillerie, lance alors une attaque avec infanterie et cavalerie. La cavalerie réussit à briser le carré d'infanterie et les soldats alliés s'enfuirent dans la forêt, où les cavaliers ne purent les poursuivre. York donne l'ordre à ses troupes de se replier sur Château-Thierry, point de passage sur la Marne.
Pour couvrir la retraite vers l'autre rive de la Marne, 4 bataillons russes et 3 bataillons prussiens furent laissés devant Château-Thierry. Les Français se jettent sur l'arrière-garde avec des forces supérieures et la repoussent bientôt jusqu'à Château-Thierry. Les restes des régiments de Tambov et de Kostroma qui avaient été déployés la veille à Marchais, , sont anéantis et leur commandant blessé, le général Ivan Heidenreich, a été fait prisonnier.
Les combats dans les rues de la ville se poursuivaient encore lorsque le pont sur la Marne sauta. Les soldats alliés restants à Château-Thierry n'eurent d'autre choix que de déposer 
les armes . Cependant, poursuivre les corps d'York et d'Osten-Sacken devint impossible.
L'Empereur envoya l'ordre au maréchal MacDonald, que York avait chassé au-delà de la Marne peu avant la bataille, de retourner à Château-Thierry pour finir le travail  en s attaquant aux troupes alliées restantes de l'autre côté de la Marne. Cependant, MacDonald ne reçut pas l'ordre à temps, et les corps d'York et de Sacken partirent tranquillement rejoindre Blucher.
À Château-Thierry, les Russes perdirent près de 1 500 hommes, les Prussiens 1 250 et les Français seulement 600 hommes.
Bataille de Vauchamps
Bataille de Vauchamps


Blücher, isolé de son armée dans son quartier général de Berges, rassemblait des troupes. Le11 février, les corps de Kleist et Kaptsevich (un total de 15 à 17 000 soldats) s'approchèrent de lui avec un certain retard. Les restes du corps d'Olsufyev sont également arrivés.
Blücher avait peur d'attaquer l'ennemi sans une cavalerie forte et, seulement après avoir reçu 2 régiments de cavalerie en renfort le 13 février, il décida d'attaquer le corps de Marmont (8000 hommes), laissé par Napoléon comme écran.
Marmont n'a pas accepté le combat et a commencé à battre en retraite. Le maréchal prussien décida alors de frapper à l'arrière de l'armée de Napoléon, qui, d'après sa disposition, devait poursuivre les corps d'York et de Sacken. Blücher ne savait pas encore que ces corps furent rejetés au-delà de la Marne après la bataille de Château-Thierry. Les troupes de Blücher comptaient entre 17 000 et 20 000 hommes.

Ayant appris le mouvement des troupes de Blücher, Napoléon se porta au secours de Marmont en retraite au petit matin du 14 février et le trouva derrière Vauchamps. Le lieu est occupé par les Prussiens sous le commandement du général Zieten. Dès 11 heures du matin, la division française de Ricard attaque Vauchamp à deux reprises, mais est repoussée à chaque fois.
Napoléon envoya la cavalerie de Grouchy contourner le village par la gauche, tandis que la division Lagrange effectuait un contournement par la droite. Les cinq bataillons de Zieten se retirèrent du village sous une puissante attaque de cavalerie.Seuls 500 hommes vont pouvoir percer l’encerclement.
Pendant ce temps, la division Leval, récemment arrivée d'Espagne, s'approchait. Pour Blücher, l'apparition des principales forces de Napoléon fut une surprise. Le maréchal ordonna la retraite. Il forma l'infanterie en carré, avec la petite cavalerie prussienne couvrant les flancs.
Arrivés à un passage étroit entre les forêts le long de la route, les carrés se reformèrent en colonnes d'infanterie des deux côtés de la route. L'artillerie se déplaçait le long de la route et ripostait. Pendant plusieurs heures, les troupes, formées en petits carrés, affrontent le feu de l'artillerie du général Drouot et repoussent les attaques de la cavalerie française. Au coucher du soleil, les troupes de Blücher avaient atteint Champaubert en bon ordre.
La cavalerie française de Grouchy contourne Champaubert, coupant la route d'une retraite vers Étoges. Les régiments de Blücher ont réalisé une percée. La cavalerie française défait l'infanterie. L'infanterie alliée composée en majorité de jeunes recrues, a riposté désespérément, se frayant un chemin à coups de baïonnettes. Blücher lui-même, les généraux Kleist, Kaptsevich et d'autres ont été en danger plus d'une fois.
Un fois plus, l’artillerie qui a ouvert la voie a joué un rôle majeur dans le sauvetage des alliés. L'artillerie de la Garde française était embourbée sur les routes de contournement, de sorte que la cavalerie ne pouvait retenir la courageuse infanterie de Blücher. Deux bataillons russes périrent pendant la retraite et deux régiments prussiens furent contraints de capituler. Mais le reste des troupes a percé, a atteint la forêt d'Etozhsky à la tombée de la nuit et a continué son chemin vers le camp de Berzhe.
A 10 heures du soir, le maréchal Marmont envoie plusieurs bataillons de la division Lagrange déborder Etoges par le flanc gauche. Les Français ont pu lancer une attaque surprise sur l'arrière-garde russe. Au cours de la bataille, un pont sur un fossé marécageux s'est effondré, laissant les soldats isolés de l'armée en retraite. Le commandant de la 8e division d'infanterie russe, le général de division Alexander Urusov, a été blessé et capturé avec son état-major. 600 hommes de sa division furent également faits prisonniers et les Français capturèrent 4 canons.
Selon diverses estimations, les pertes alliées s'élèvent entre 6 000 et 8 000 soldats. Selon les temoignages le corps de Kaptsevich a perdu 2 000 personnes près de Vauchmaps. Les pertes de Napoléon lui-même, selon des sources françaises, s'élèvent à environ 1 200 personnes.

Cuirassiers français lors de l'attaque. Le général de division Marquis Grouchy et sa cavalerie lourde écrasèrent brillamment l'ennemi et se frayèrent un chemin à travers les carrés d'infanterie ennemis. Horace Vernet
Epilogue
Blucher ne put organiser une défense et une nuitée qu'à Berges, d'où il se retira ensuite à Chalon, où le 17 février il rejoignit York et Osten-Sacken. Les Alliés ont perdu au total 15 à 18 000 hommes (près d'un tiers de l'armée silésienne), jusqu'à 50 canons et une partie importante de leurs approvisionnements. L’armée était affaiblie et moralement déprimée.
Napoléon, dans une lettre à son frère Joseph, qualifiant à juste titre l'armée silésienne de meilleure armée de la coalition, écrivait : « L'armée silésienne ennemie n'existe plus, je l'ai complètement dispersée »
Il exagérait habituellement, mais s'il avait eu quelques jours de plus, il aurait pu en finir avec l'armée de Blücher.
Napoléon projetait de poursuivre Blücher jusqu'à Châlons et d'achever la défaite de son armée et se tourner ensuite contre l'armée principale de Schwarzenberg. Cependant, l'offensive des principales forces alliées sur Paris, qui menaçait déjà la capitale française, força l'empereur à abandonner ce plan.
Schwarzenberg répéta l'erreur de Blücher en dispersant son corps sur une grande distance, ce qui permit à Napoléon d'infliger des défaites à des unités individuelles des alliés dans un certain nombre de batailles.
La plus importante d'entre elles fut la bataille de Montereau, le 18 février
 Les alliés proposèrent à Napoléon une trêve, qu'il refusa, essayant de négocier des conditions de paix plus favorables à l'aide des armes. Schwarzenberg se replie sur Troyes, où il rejoint Blücher, puis sur le point de départ de l'offensive, dans le secteur de Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine.
Le 23 février 1814, Napoléon revient à Troyes, qu'il avait quitté 18 jours plus tôt après la défaite de La Rothière. À la suite de la guerre des Six Jours, l'initiative de la campagne passa temporairement entre les mains de l'empereur français. Il a gagné ce match.
Parallèlement aux combats, les négociations de Châtillon se poursuivent : le 19 mars, Caulaincourt remet aux alliés un contre-projet dans lequel Napoléon accepte le retour aux limites de l'ancienne France en conservant la
Savoie, Nice et l'île d'Elbe, et à condition que la couronne du royaume d'Italie, dont l'Adige formera la frontière du côté de l'Autriche, sera donnée au prince Eugène, et aussi avec la réserve que les principautés de Lucques, de Neuchâtel, le grand-duché de Berg retourneront aux titulaires qui en étaient précédemment investis. Ce contre-projet est rejeté, les alliés considérant que la France demeurerait trop puissante[N 5]. Le congrès de Châtillon, dont les négociations évoluent constamment en fonction des succès fluctuants des uns et des autres, prend fin le 19 mars.
Le 20 mars, Napoléon est à
Arcis, qu'il veut traverser pour se diriger sur Bar-sur-Aube avec environ 30 000 hommes, mais il est bloqué par l'armée de Schwarzenberg, forte de 100 000 combattants.
Une longue bataille s'engage qui dure jusqu'au lendemain et force Napoléon à faire retraite vers
Vitry-le-François, puis le 23, vers Saint-Dizier ; le même jour s'opère dans les plaines de Châlons la réunion des armées de Blücher et de Schwarzenberg.
Le 24, les alliés décident d'attaquer directement Paris, car ils ont intercepté le plan de Napoléon (passer vers l'est pour revenir ensuite) et surtout une lettre de Savary qui, resté à Paris, écrit à Napoléon que Paris ne lui est plus totalement acquise.
Le 25, les maréchaux Mortier et Marmont sont battus à
Fère-Champenoise. La route de Paris est ouverte pour Schwarzenberg. L'armée de Silésie et la grande armée des alliés se mettent, sur trois colonnes, en pleine marche sur Paris, par la rive droite de la Marne, qu'elles passent à Trilport, Meaux et Lagny malgré quelques combats retardateurs comme à Claye et Villeparisis. L’empereur de Russie et le roi de Prusse portent leur quartier général à Bondy.
Napoléon s'obstine dans son plan de manœuvre tournante vers l'Est et, le 26 mars, remporte une derrière victoire à
Saint-Dizier sur le corps russe de Ferdinand von Wintzingerode mais cette diversion lui fait perdre du temps au moment décisif. Le 28 mars, Napoléon abandonne son plan et décide de retourner vers Paris après avoir reçu une lettre de Lavalette (directeur des Postes) déclarant que « la présence de l'Empereur est nécessaire s'il veut empêcher que sa capitale soit livrée à l'ennemi ».

La capitale capitule le 31 Mars 1814  et Napoleon abdique le 6 avril  18914 à Fontainebleau

Bataille de Montmiral. La cavalerie française attaque le carré des troupes russes. Wojciech Kossak
 
 
 

 

   


Copyright © 2003-2025 MaquetLand.com [Le Monde de la Maquette] et AMM- Tous droits réservés - Contactez l'Administrateur en cliquant ici

Ce site sans aucun but lucratif n’a pour but que de vous faire aimer l’ Histoire
Droit d’auteur
La plupart des photographies publiées sur ce site sont la propriété exclusive de © Claude Balmefrezol
Elles peuvent être reproduites pour une utilisation personnelle, mais l’autorisation préalable de leur auteur est nécessaire pour être exploitées dans un autre cadre (site web publications etc)
Les sources des autres documents et illustrations sont mentionnées quand elles sont connues. Si une de ces pièces est protégée et que sa présence dans ces pages pose problème, elle sera retirée sur simple demande.

Principaux Collaborateurs:

Gimeno Claude (+)
Brams Jean Marie
Janier Charles
Vincent Burgat
Jean Pierre Heymes
Marie Christophe
Jouhaud Remi
Gris Patrice
Luc Druyer
Lopez Hubert
Giugliemi Daniele
Laurent Bouysse


Nb de visiteurs:7963576
Nb de visiteurs aujourd'hui:3372
Nb de connectés:122


toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot situs toto toto slot bengbengtoto toto slot rctitogel toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot toto slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot situs slot gacor situs slot gacor situs slot gacor situs slot gacor situs slot gacor